Centrafrique : Nouvel An sous Haute Surveillance Militaire – Mesure ou Mascarade ?

Publié le 30 décembre 2023 , 5:12
Mis à jour le: 30 décembre 2023 3:17 pm

Nouvel An sous Haute Surveillance Militaire – Mesure ou Mascarade ?

 

le général Zéphirin Mamadou, chef d'État-major de la République centrafricaine
le général Zéphirin Mamadou, chef d’État-major de la République centrafricaine

 

 

 

Bangui, 31 décembre 2023 (CNC) – La République Centrafricaine se prépare à accueillir la nouvelle année sans la traditionnelle salve de canon. Si l’État-Major des Forces Armées avance des arguments de sécurité publique, cette décision est loin de faire l’unanimité, posant ainsi des questions cruciales sur la confiance envers les autorités militaires et sur la manière dont elles gèrent les festivités du réveillon.

 

Le Discours de l’État-Major : Restriction pour la Sécurité Publique

 

Selon le communiqué, la décision de ne pas tirer la salve de 21 coups de canon vise à éviter l’usage anarchique des armes de guerre pendant la période du réveillon, préoccupant ainsi la sécurité des personnes vulnérables, notamment les malades hospitalisés ou en convalescence. L’État-major prévoit également des sanctions sévères pour ceux qui enfreindraient cette mesure, qu’il s’agisse de détenteurs illégaux d’armes de guerre ou de personnes utilisant des pétards et autres explosifs.

 

Des Questions Émergent

 

L’annonce de l’État-major soulève des questions légitimes quant à l’efficacité de ces mesures. Tout d’abord, la population se demande si cette décision s’applique également aux mercenaires russes du groupe Wagner, dont le comportement lors des réveillons précédents a été source de préoccupations. L’État-major a-t-il communiqué de manière similaire avec ces mercenaires pour garantir leur conformité ? Le manque de transparence sur cette question ne fait qu’ajouter au scepticisme généralisé.

 

De plus, les précédentes restrictions imposées par l’État-major au cours de réveillons précédents n’ont pas toujours été respectées par les Forces Armées Centrafricaines (FACA) elles-mêmes. Il est donc légitime de se demander si l’État-major a la capacité réelle d’appliquer ces mesures au sein de ses propres troupes. Le communiqué n’offre pas de garanties tangibles à cet égard.

 

La Crise de Confiance

 

Ce communiqué intervient dans un contexte de méfiance croissante envers les institutions militaires en République Centrafricaine. Les rapports de violations des droits de l’homme, y compris par des membres des FACA, sont devenus monnaie courante. Les Centrafricains ont du mal à croire que l’État-major sera capable de faire respecter ces nouvelles mesures de manière équitable et efficace.

 

Le communiqué de l’État-major des Forces Armées Centrafricaines visant à annuler la salve de 21 coups de canon lors du réveillon du Nouvel An suscite des questions légitimes et soulève des préoccupations quant à sa mise en œuvre et à la crédibilité de l’État-major. Dans un climat de méfiance envers les autorités militaires, il est impératif que des mesures soient prises pour rétablir la confiance de la population envers les forces de sécurité nationales. Cette situation souligne l’importance d’une transparence accrue et de l’obligation de rendre compte des actions de l’État-major pour assurer une sécurité publique efficace et équitable en République Centrafricaine.

 

Par Gisèle MOLOMA

 

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