Centrafrique : Les rescapés de la LRA en quête de rédemption à Zémio

Publié le 5 septembre 2023 , 7:00
Mis à jour le: 5 septembre 2023 2:05 pm

Centrafrique : Les rescapés de la LRA en quête de rédemption à Zémio

 

 

 

Bangui, 06 septembre 2023 (CNC) – Dans la paisible ville de Zémio, située dans le Haut-Mbomou en République centrafricaine, une histoire de courage et de survie émerge des ombres sombres du passé. Ici, plus de 300 âmes endurent des moments difficiles à la suite des deux premières opérations de rapatriement des anciens membres de l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA) de Joseph Kony, menées en juillet dernier. Ces survivants, natifs de Zémio enrôlés dans la rébellion, se sentent abandonnés et cherchent désespérément une lueur d’espoir.

 

Parmi eux, deux jeunes femmes, âgées de 19 et 21 ans, émergent du chaos. Originaires du village de Tabane, à 25 km de Zémio, elles ont été enrôlées de force dans les rangs de la LRA. La première a enduré sept longues années de captivité, voyageant à travers la République centrafricaine , le Soudan et la République démocratique du Congo. La seconde a vécu l’enfer pendant quatre ans dans la région du Maki. Leurs récits sont déchirants.

 

“Nous avons passé plusieurs années derrière eux”, explique la jeune femme. “J’ai été capturée dans le village d’Herbissaca. Nous avons été torturées, maltraitées et traitées comme esclaves sexuelles. Ils nous ont forcées à commettre des meurtres. Nous avons besoin d’aide, car nous souffrons énormément.”

 

Gertrude Gadépa, coordinatrice de l’Union d’Assistance aux Orphelins et Enfants Vulnérables, une ONG locale, a recensé près de 300 anciens membres de la LRA à Zémio. Cependant, l’ONG se trouve actuellement dans une situation difficile pour réintégrer ces anciens combattants dans la société. “Nous avons douze jeunes mères, deux femmes enceintes et quinze enfants”, explique-t-elle. “Les autres sont partis avec les rapatriés. Ces survivants portent encore des cicatrices visibles sur leur corps. Ils aspirent à être formés pour se réinsérer dans la société locale, car ils ont enduré d’innombrables épreuves et ne veulent pas partir sans le soutien des ONG locales.”

 

Les autorités locales partagent cette préoccupation. Selon le sous-préfet de Zémio, les anciens rebelles de la LRA qui ont été rapatriés à Zémio posent un danger pour la sécurité de la ville. “Ils sont près de deux mille, souvent difficiles à dénombrer”, déclare-t-il. “Ceux qui ont été enrôlés dans la LRA mais qui ont été ramenés ici deviennent un fardeau pour la population. Ils se livrent à des vols à main armée et sèment la terreur parmi la population la nuit.”

 

Les deux premières vagues de démobilisation de membres de la LRA ont déjà été rapatriées en Ouganda en juillet dernier, mettant fin à plus de 15 ans de règne de cette rébellion ougandaise en terre centrafricaine.

 

La question cruciale qui se pose désormais est celle de la réintégration de ces survivants traumatisés dans la société, ainsi que de la sécurité de la ville de Zémio. Leur histoire rappelle la nécessité de soutenir ces âmes courageuses dans leur quête de rédemption et de reconstruction de leurs vies brisées. Zémio, tout comme ces survivants, aspire à la paix, à la réconciliation et à la guérison. Il est temps que la communauté internationale se mobilise pour leur offrir l’aide dont ils ont désespérément besoin.

 

Par Fidèle ZEGUINO

Correspondant du CNC dans le grand sud-est

 

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