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CENTRAFRIQUE : LES INQUIÉTUDES DE LA COALITION DE L’OPPOSITION DÉMOCRATIQUE RELATIVES À LA DESTITUTION « QUALIFIÉE DE POLITIQUE »D’UN DÉPUTÉ FRAGILISENT-ELLES LES CHANCES DE RÉUSSITE DU DIALOGUE RÉPUBLICAIN ?

 

Après la publication du décret portant désignation des membres du comité préparatoire du dialogue conjugué par l’acharnement, la détermination du pouvoir à terroriser les opposants politiques, nombreux d’acteurs ou observateurs de la vie politique centrafricaine s’interrogent sur la nécessité et surtout les chances de réussite de cette assise politique sensée réconcilier le peuple et sceller l’avenir de la paix.

Monsieur Bernard Selembi Doudou, l'auteur de l'article. Photo de courtoisie.
Monsieur Bernard Selembi Doudou, l’auteur de l’article. Photo de courtoisie.

 

S’inscrivant dans la logique de ce qui précède, la conférence des présidents de la coalition de l’opposition démocratique a rendu publique la décision N*0125/COD 2020/CP/SEP 2021 du 23 août 2021 fustigeant en substance la volonté manifeste du président de la république à traquer les opposants politiques et par voie de conséquence menace de boycotter le dialogue républicain qu’elle voudrait « inclusif ».

Ce comportement malsain du pouvoir qui lance des signaux « conflictogenes » sont de nature à fragiliser les chances d’une réelle réconciliation qui conditionne une paix durable. À l’occasion, il apparaît important de rappeler que la nation n’a plus droit à l’erreur car l’échec de ce énième dialogue dit républicain conjugué par d’autres tensions confirmerait la désagrégation de la sphère politique et le repli définitif du pouvoir sur soi synonyme de chaos total. Convaincu de la capacité du  pouvoir de Bangui de se ressaisir et de réorienter son approche de la notion de la paix, le citoyen lambda s’interroge :

Les inquiétudes légitimes de la coalition de l’opposition démocratique peuvent-elles véritablement fragiliser les chances d’une réconciliation nationale ?

Ces exclusions à desseins ne peuvent-elles pas gripper le processus de réconciliation nationale ?

En d’autres termes, peut-on dialoguer avec soi-même ?

Peut-on effectivement se parler en traquant les uns et en emprisonnant les autres ?

La cour constitutionnelle très respectée par le passé est-elle instrumentalisé pour légitimer la chasse aux sorcières ?

À l’état actuel, quels seront les sorts des recommandations du dialogue si les véritables acteurs de la vie politique sont exclus ?

À défaut d’un médiateur international, le facilitateur de ce dialogue serait-il encore issu des rangs du pouvoir ?

Dans l’affirmative, quelle sera la valeur ajoutée de cette confiscation de la sphère politique ?

L’agenda caché serait-il la modification de la constitution en prévision d’un éventuel troisième mandat ?

Dans ce contexte, l’opposition démocratique boycotterait-elle les assises pour ne pas légitimer une mascarade ou une farce politique ?

La garantie substantielle des libertés fondamentales demeure la séparation de pouvoir…l’allégeance de l’assemblée nationale et de la cour constitutionnelle au pouvoir de Bangui ne constitue t-elle pas un danger pour notre démocratie embryonnaire ?

Au delà des questionnements, nous tenons à souligner que les centrafricains ont de manière pressante besoin de se parler sincèrement pour construire collectivement une nation forte. Cela passe inévitablement par l’apaisement, la décrispation du climat politique pour préserver les maigres acquis de la paix. On ne peut pas assoir son pouvoir par la force en excluant de facto les véritables acteurs politiques car le pouvoir public majoritairement représenté dans le comité de préparation du dialogue imposera sa volonté qui naturellement ne sera pas celle du peuple centrafricain.

Pour finir, nous invitons les autorités de Bangui au « faire-play » politique et d’abandonner cette idée de « rencontre de courtoisie » synonyme de gâchis.

Mais attention, ne le dites à personne. Si on vous demande, ne dites surtout pas que c’est moi.

 

Paris le 28 août 2021.

Bernard SELEMBY DOUDOU.

Juriste, Administrateur des élections.

Tel : 0666830062.

 

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