CENTRAFRIQUE : LES FRONTIÈRES DE L’ENLÈVEMENT ET DE LA SÉQUESTRATION AVEC UNE ARRESTATION RÉGULIÈRE SONT ILLISIBLES DANS LA SEPTIÈME RÉPUBLIQUE DE TOUADERA.

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
Selon les termes d’un communiqué de presse du procureur de la République près le tribunal de grande instance de Bangui, deux (2) frères Dondra sont interpellés par la police judiciaire suite à une conspiration ou un projet d’assassinat de personnalités politiques avec couronnement le renversement de l’ordre constitutionnel.
En effet, nonobstant les qualifications juridiques à caractère fantaisistes utilisés par le procureur, la restitution réaliste des faits est qu’une unité de la police judiciaire appuyée par les forces non conventionnelles de Wagner ont effectué une descente musclée aux domiciles respectifs des frères Dondra pour les arrêter et perquisitionner sans mandat de la hiérarchie judiciaire.
Les deux frères de l’ex premier ministre du président Touadera sont actuellement détenus pour la suite de la procédure à l’office Centrafricain pour la Répression du Banditisme (OCRB).
Par ailleurs, des échanges audiovisuels enregistrés sans consentent entre une jeune dame et l’un des accusés d’une part, et d’autre part entre la même dame et un soutien du pouvoir circulent sur les réseaux sociaux confirmant la conspiration.
Il faut souligner que l’opinion publique nationale est déjà habituée aux traditionnels réveils tardifs du procureur de la République qui tente toujours maladroitement de rattraper une procédure judiciaire commencée sans lui.
Cet énième épisode nous rappelle le même mode opératoire dans l’affaire Yandoka.
Ainsi, il apparaît important de rappeler que l’enlèvement et la séquestration sont des infractions pénales visant à priver le prévenu ou le criminel de sa liberté contre son gré.
L’enlèvement, la séquestration et l’empoisonnement sont tous jugés devant la Cour d’assise car ils relèvent du crime.
La frontière entre l’enlèvement et une arrestation régulière relève de la légitimité et de la légalité de la privation de liberté c’est-à-dire en fonction de ces conditions on est soit dans un cas ou dans l’autre.
Ainsi, le prévenu ou le criminel doit être arrêté par une autorité compétente et habiletée c’est-à-dire la police ou la gendarmerie qui sont des auxiliaires de justice alors que dans le cas de l’espèce on note la présence des forces non conventionnelles de Wagner.
Ensuite le motif de l’arrestation doit être légal c’est-à-dire que l’infraction reprochée doit être prévue et punie par la loi.
N’oublions surtout pas le respect des règles procédurales entre autres un mandat du procureur, l’heure de l’interpellation et enfin le respect des droits de la personne arrêtée à commencer par l’assistance d’un avocat dès la première heure de l’arrestation, l’assistance d’un médecin, le droit de visite de la famille et le respect du délai de garde à vue.
Il faut souligner qu’à l’exception de la notion de flagrance, ces conditions sont cumulatives et le défaut de l’une nous bascule dans la notion de l’arbitraire.
Face à la montée des vagues d’arrestation non transparente en Centrafrique, le citoyen lambda s’interroge :
– Au regard du communiqué de presse du procureur de la République, le crime d’empoisonnement qui est une infraction pénale de droit commun à quel lien avec le renversement de l’ordre constitutionnel ?
– Le renversement de l’ordre constitutionnel est lié à la seule personne du président de la République, en quoi l’empoisonnement d’un conseiller du président menace t-il la République ?
– En dehors de l’audio incriminé, existe t-il d’autres éléments de preuve ?
– Au regard de la dangerosité du projet, quel est l’intérêt si ce n’est un complot du pouvoir de Bangui de procéder à cet enregistrement sachant qu’il évoque naturellement propre turpitude ?
– S’agissait-il d’un cas de flagrance pour permettre une arrestation sans mandat et à des heures proscrites par la loi ?
– Pourquoi les frères Dondra sont-ils arrêtés avant la mise en œuvre de l’action publique ?
– Enfin, pourquoi le nom de la dame référencée dans l’audio et qui est le troisième larron dans les rôles ne figure pas dans le communiqué du procureur ?
En tout état de cause, ce puzzle sent le complot préjudiciable à l’ancien Premier ministre et ainé de la fratrie Dondra qui est désormais comme les autres la victime de la campagne d’acharnement gargantuesque contre les potentiels candidats au fauteuil présidentiel.
Nous rappelons in fine qu’il faut se méfier d’un peuple apeuré qui ne parle pas…car un problème ne peut résoudre un autre problème et qu’un problème peut aussi en cacher un autre.
L’expérience de l’Afrique sub-saharienne montre que le troisième mandat tue plus qu’un coup d’état militaire.
En déduction de ce qui précède, demandez à un citoyen lambda de faire le choix entre un troisième mandat et un coup d’état militaire…son choix sera simple et sans réflexion.
On ne répétera jamais assez ce credo devenu liturgique…Renoncer au projet mortifere de troisième mandat Monsieur le président et choisissez un dauphin avant qu’il ne soit trop tard.
Au delà de tout, nous tenons à signaler qu’on ne récolte que ce qu’on a semé et qu’au final, les mêmes causes produisent toujours et toujours les mêmes effets…
Malheur à ceux où celles qui s’attendent paradoxalement à un résultat différent. Les fables du célèbre fabuliste français Jean de La Fontaine teintées d’allegories éducatives auront prévenu les autistes avant que le monde ne s’effondre tel que défini par le célèbre romancier nigerian Chinua Achébé.
Mais attention, ne le dites à personne…
Si on vous demande, ne dites surtout pas que c’est moi depuis Limassa.
Limassa le 22 Mars 2025
Bernard SELEMBY DOUDOU
Juriste, Environnementaliste
Administrateur des élections.
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