CENTRAFRIQUE: LES FACA , SYMBOLE DE SOUVERAINETÉ, AUJOURD’HUI 54 ANS JOUR POUR JOUR

Publié le 4 avril 2015 , 6:57
Mis à jour le: 4 avril 2015 6:57 pm
(Corbeau News Centrafrique)

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LES FACA , SYMBOLE DE SOUVERAINETÉ, AUJOURD’HUI 54 ANS JOUR POUR JOUR

Bangui, Corbeau News Centrafrique, -05-04-2015

 

Les Forces armées centrafricaines, en abrégé FACA, sont aujourd’hui à l’honneur de la célébration de la 54è année de l’existence au service du peuple centrafricain depuis 1961 juste un an après l’indépendance de la République centrafricaine. Comme symbole de souveraineté nationale, qu’est-ce qui reste aujourd’hui à la République centrafricaine après les différentes crises politico-militaires ayant impacté l’armée nationale?

“Les Forces de défense et de sécurité sont à l’unisson pour relever le défi sécuritaire”. “L’armée nationale pour la sécurité et la paix “. “Vive les forces armées centrafricaines immortelles”. Ce sont là au tant d’écritures inscrites sur les banderoles en préludes à la journée commémorative de l’anniversaire des Forces armées centrafricaines. La cérémonie marquant cette journée s’est déroulée, ce 04 avril 2015, au complexe sportif 20.000 places à Bangui, en présence de la Cheffe de l’État de transition, du premier ministre, président du Conseil national de transition, des membres du gouvernement dont celui de la défense en charge de l’armée nationale, des corps diplomatiques, ainsi que de la délégation des forces internationales présentes dans le pays.

Pour marquer cette journée, plusieurs manifestations ont été organisées tout au long de la semaine dite la semaine

des Forces armées centrafricaines ( FACA ). La journée du 4 avril 2015, jour de 54è anniversaire des FACA , est marquée par la remise officielle du drapeau au Chef d’État major des armées, de Général de Division François Mobebou, le défilé des FACA ainsi qu’un match amical de football opposant les FACA et les Forces de la MINUSCA.

“C’est avec un grand amertume, quoi qu’il en soit, que nous célébrons cette journée. Car après 54 ans, l’armée ne devrait pas être dans cet état. Nous sommes un État comme les autres, nous osons voir une armée à la hauteur. Nous comptons sur les autorités actuelles de la transition qui, d’ailleurs de bonnes intentions, pour avoir cette armée à la hauteur à travers la réforme en cour “, a intimé Guyame Lapo, ex Chef d’État major des FACA .

Qu’est-ce qui reste aujourd’hui à la République centrafricaine comme armée?

Si l’on évoque la théorie de Machiavel qui, dans son ouvrage intitulé Le Prince, dit “On ne gouverne jamais un pays sans son armée nationale”, l’on dira que la réussite de la transition en Centrafrique et le retour effectif de la sécurité nécessité sans doute la participation des Forces armées centrafricaines qui reste, malgré tout, le symbole de la souveraineté nationale. Comme dans le même sillage, la Ministre d’Etat chargée de la Défense nationale, Marie Noëlle Koyara l’a souligné dans un point de presse

” la RCA ne peut retrouver la paix sans son armée nationale”. Après la crise qu’a connue la République centrafricaine depuis deux ans, l’armée nationale reste inactive car n’ayant pas de moyen pour assumer la responsabilité étant la sienne.

Depuis la mise en déroute des FACA par une nébuleuse rébellion appelée coalition Seleka ayant conduit à l’éviction de François Bozizé du pouvoir en mars 2013, l’ambigüité plane toujours sur l’armée nationale. Cette armée jugée de partisane et d’amateurisme par la communauté internationale ne croyant pas à son attitude républicaine et disciplinée, continue d’échouer toute sorte d’humiliation de part et d’autres. Pire avec l’avènement des Anti-balaka, l’armée reste sous le verrou d’une série de sanctions infligées par la Communauté internationale qui exige une réforme radicale. Ces sanctions qui empêchent les FACA d’etre sur le theatre d’opérations laissent le terrain libre aux groupes armés qui continuent de régner en maitre absolu sur toute l’étendue du territoire national.

Alors que les FACA, par le passé, faisaient la fierté de la nation centrafricaine quelques années après sa création en 1961 par la l’ex président centrafricain, le feu David Dacko. On parlait des FACA , une armée exemplaire de la sous région. Si l’on qualifie aujourd’hui les FACA d’une armée partisane, ethnique et indisciplinée, les régimes qui se sont succédés en Centrafrique se sont servis de cette armée pour conserver leur intérêts égoïstes. Cela a donné

un espoir perdu à la République centrafricaine qui se retrouve aujourd’hui dans le gouffre malgré la présence des forces internationales dans le pays.

Vive la reforme des FACA

La nomination d’une femme à la tête du ministère aussi stratégique que celui de la défense nationale a gagné la confiance de la Communauté internationale qui, visiblement, manifeste la volonté d’accompagner le gouvernement centrafricain dans la reforme des FACA . Une nomination qu’a saluée la MINUSCA qui soutient l’engagement ferme des femmes centrafricaines conformément à la résolution 1325 sur la femme, Paix et Sécurité et le mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la Stabilisation en Centrafrique. Ce qui est une première dans l’histoire de la République centrafricaine.

Au dessus tout, il est question aujourd’hui de la reforme de l’arme nationale permettant à la République centrafricaine de se doter d’une armée républicaine dite multi-ethnique qu’exige la Communauté internationale. A près sa prise de fonction dans le gouvernement Kamoun 2 en sa titre de ministre d’État chargée de la défense nationale, Marie-Noélle Koyara s’est préoccupée de la situation encore ambigüe des FACA . La mise en place aujourd’hui du premier Bataillon d’infanterie territoriale, en abrégé BIT n°1composé de 450 éléments des FACA , est le fruit d’une coopération entre la ministre

chargée de la défense nationale et la les forces internationales dont l’EUFOR-RCA et la MINUSCA. La mise en œuvre de cette brigade d’intervention rapide, tant souhaitée par la population, est la suite logique du vœux émis par la présidente de transition, Catherine Samba-Panza dès son accession au sommet de l’État en janvier 2014.

Par ailleurs la ministre de la Défense a souligné dans un point de presse tenu, le 25 février 2015 à son ministère que le premier pas est déjà franchi concernant la rénovation des FACA . Selon elle, le grand reste à faire avec les partenaires européens, faisant allusion à l’EUMAN-RCA, la nouvelle mission européenne succédant à l’EUFOR-RCA. D’ici peu des actions vigoureusement menées en vue de reconstruire, d’après la ministre, une armée véritablement républicaine, professionnelle et disciplinée.

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Bangui, Eric NGABA Pour  CNC

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