Bangui ( République centrafricaine ) – En 2015 comme candidat indépendant n’ayant pas de parti politique, il venait d’être sanctionné du KNK de François BOZIZE dont il fut le second vice-président, YANGOUVONDA pour avoir maintenu sa candidature à la présidentielle, Faustin Archange TOUADERA a cru bien faire de choisir son ex directeur national de campagne de 2015, Simplice Mathieu SARANDJI comme Premier Ministre après son élection à la magistrature suprême en 2016. Ce faisant il a intelligemment vite coupé court aux ambitions excessives de la « bande de 0% » du premier tour de scrutin de la présidentielle qui, par pur opportunisme et calculs politiciens, était devenue très encombrant pour lui à cause de leur ralliement et soutien au second tour du scrutin qu’ils entendaient vendre chèrement. Mais en réalité, il eût été plus judicieux pour TOUADERA de garder SARANDJI comme un joker auprès de lui afin de lui confier le moment venu, la mission de créer un parti politique dont il pourrait se servir pour briguer sereinement un second mandat.
Première bourde : Nomination de SARANDJI comme PM
Mal lui a en a pris car Simplice Mathieu SARANDJI, tout universitaire et enseignant de géographie, ne s’est point distingué par sa connaissance du monde politique bien au contraire. Personnage ombrageux ayant des antécédents psychiatriques, de violences conjugales et connu pour son arrogance et ses penchants dictatoriaux, n’acceptant pas la moindre critique. Accessoirement, bien qu’ayant bénéficié de sa formation universitaire à Bordeaux, il n’est pas réputé pour sa francophilie bien au contraire. Avec les fonds spéciaux de la primature, il met en place une équipe occulte de communicants chargés de vilipender la France. Dès sa prise de fonction, son obsession était d’achever le chantier de son palais du PK 11 à la sortie Nord de Bangui qu’il habite depuis. A son départ de la primature, il fait réformer pour les acheter à vils prix, plusieurs véhicules du parc auto de cette institution. On parle aussi à Bangui de l’acquisition par le même individu de plusieurs propriétés immobilières dans la capitale et de plusieurs villas en province. On lui impute également le détournement de deux milliards de f cfa destinés à la réfection de l’axe routier Bossemptélé Bozoum sans qu’un seul kilomètre n’ait été réhabilité. N’eut été la vigilance des députés, son entreprise de BTP créée à dessein à des fins de prédation aurait eu le marché de plus d’un milliard de fcfa pour construction en dur de la tribune de défilé sur l’avenue des martyrs à Bangui.
Seconde bourde : Hisser MECKASSOUA au perchoir
En convainquant TOUADERA d’œuvrer pour hisser Karim Abdou MECKASSOUA à la présidence de l’assemblée nationale en reconnaissance de ce que dernier, ministre de l’enseignement supérieur, les avait fait nommer naguère par le président BOZIZE, l’un recteur de l’université de Bangui et SARANDJI, secrétaire général de la même université. Cette volonté de renvoi d’ascenseur est la preuve de la grande naïveté politique aussi bien de SARANDJI que de TOUADERA. En faisant ainsi ce cadeau à l’intriguant Karim MECKASSOUA, ils se sont tos les deux tiré une balle dans le pied. Karim MECKASSOUA une fois porté au perchoir à coup de corruption des députés, ne tardera pas à le faire comprendre. Devant tous ses interlocuteurs, il n’hésite pas à dire tout le mal qu’il pense de TOUADERA et SARANDJI, les qualifiant d’incompétents et de manquer de la moindre vision pour diriger le pays.
Troisième bourde : Mettre SARANDJI à la tête du MCU
La création du Mouvement dit des Cœurs Unis (MCU) était davantage destinée non pas à servir de courroie de transmission et instrument pour la campagne pour faire réélire TOUADERA le moment venu, mais surtout à donner le change aux déçus et autres détracteurs devenus opposants du régime dont les rangs commençaient à grossir. Les dirigeants font manifestement preuve de beaucoup d’amateurisme tout en peinant énormément à asseoir ce parti sur la scène politique nationale. Il s’agit d’un parti attrape-tout qui en son propre sein, a beaucoup de difficultés à maintenir sa cohésion et son unité même à son sommet. Sa collaboration avec les partis dits alliés est quasi inexistante. Les croque en jambes sont légion.
Quatrième bourde : Félix MOLOUA au ministère de l’économie
On ne change pas une équipe qui gagne dit-on. En tant que dircab adjoint de campagne de TOUADERA, Félix MOLOUA est bombardé à la tête du ministère de l’économie, poste stratégique par excellence pour engager les actions décisives de développement du pays dont presque tous les voyants sont au rouge et dont l’urgence de la situation requiert une certaine vision et de l’énergie. C’est ainsi qu’un plan d’urgence pour le relèvement du pays appelé RCPCA est présenté aux bailleurs de fonds et amis de la RCA à Bruxelles et permet de lever plus de 2 milliards de dollar américain. Malheureusement force est de constater que malgré l’urgence de la situation du pays, trois années après que ces fonds aient été levés, rien de significatif n’est résolu au niveau des infrastructures de base dans le pays. MOLOUA a passé son temps à tourner en rond tout en utilisant anarchiquement les fonds du RCPA, ce qui provoquera la démission du premier coordonnateur de ce programme. Résultat : Bangui connaît deux années consécutives de pénurie d’eau en période de saison sèche avec le phénomène des bidons jaunes dans plusieurs quartiers populeux où les habitants sont en quête éperdue d’eau. Les délestages d’électricité continuent d’empoisonner la vie aux habitants de Bangui.
NEPOTISME ET NOUVEAUX RICHES
Arthur Bertrand PIRI au contrôle des sociétés
Pour avoir pris activement part dans l’équipe de communication de la campagne électorale de son oncle TOUADERA en 2015, ce neveu en a été amplement récompensé en jetant son dévolu sur le juteux poste de Contrôleur général des sociétés d’état et entreprises d’économie mixte qu’il a exigé et obtenu de son oncle. Plus prédateur que
PIRI tu meurs. Corrompu jusqu’à la moelle, cet individu s’illustrera par la vente des nominations aux hautes fonctions dans l’appareil d’état et des directeurs généraux perpétuellement victimes de son chantage. Il amassera sans cause une colossale fortune qui lui permettra d’édifier au PK 22 sur la route de Damara un grand immeuble à vocation hôtelière dont l’inauguration a donné lieu courant février dernier à des festivités tonitruantes. Arthur PIRI se vante sans scrupule de l’avoir construit sans crédit bancaire !
Flavien MBATA Garde des Sceaux
Autre neveu calamiteux de TOUADERA. Naguère dircab du président de la Cour constitutionnelle de transition lors des présidentielles de 2015, il exige aussi de son oncle d’être nommé ministre de la justice dès après la victoire de celui-ci. Réputé pour son penchant à lever le coude, on lui reproche d’être très peu visible à son cabinet de ministre. Il est le plus souvent retranché à son domicile banguissois où dans sa « datcha » de Boali alors que plusieurs dossiers de justice attendent et exigent une gestion de chaque instant que ce Garde des sceaux n’est pas en mesure de gérer.
Firmin NGREBADA PM
A l’instar de Flavien MBATA, Firmin NGREBADA s’est bâti une « datcha » en plein centre-ville de Boali. Chaque week-end, il déplace toute l’intendance et la logistique sécuritaire de la primature sur ces lieux. Certains de ces visiteurs de week-end racontent qu’attenant à la « datcha », le propriétaire a fait construire une fosse aux caïmans, un peu sur le modèle du sanguinaire Jean Bedel BOKASSA dans son palais de Kolongo Son nom est cité dans plusieurs scandales financiers de corruption allant de la de vente de faux passeports diplomatiques dont celui de l’ex-tennis man Boris BECKER jusqu’à la ténébreuse affaire d’Abkhazie, dossiers qui ont abondamment défrayé la chronique. L’affaire de l’Abkhazie dont tout indique que le cupide Firmin NGREBADA est le principal instigateur, a débouché sur le brutal double limogeage par TOUADERA des dircab Dominique Désiré ERENON et Vivien GORO, Chef de Cabinet particulier, une première dans les annales politiques de la RCA, tandis que curieusement NGREBADA est resté à son poste.
Par : Alain Nzilo
Directeur de Publications du CNC
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