CENTRAFRIQUE: LENTEUR OU STRATÉGIE DE TRAVAIL DANS LA MÉTHODE TOUADERA ?

Publié le 29 avril 2016 , 8:45
Mis à jour le: 29 avril 2016 8:52 pm

(Corbeau News Centrafrique)

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LENTEUR OU STRATÉGIE DE TRAVAIL DANS

LA MÉTHODE TOUADERA ?

Bangui, (B.S.D), 04-30-2016

 

Un laps de temps important s’est écoulé entre la proclamation définitive des élections et l’investiture du nouveau Président de la république. Après son investiture budgétivore le 30 mars 2016, le désormais Président de la rupture a eu droit à deux jours calendaire pour désigner le locataire de la primature.
La population était dès lors inséparable de leur transistor le jour même de l’investiture ainsi que le lendemain en quête de la moindre information. A la différence de Monsieur Patrice Talon, President du Bénin, élu peu après Monsieur Touadera, le premier ministre est nommé quelques heures seulement après son investiture. La même lenteur est constatée dans la formation du gouvernement car le premier ministre a mis Neuf jours pour constituer son gouvernement.
Il en est de même dans les passations de service et chose scandaleuse, à presque un mois de gouvernement, le cabinet présidentiel, le cabinet du premier ministre et ceux des différents départements ministériels ne sont pas au complet. La tortue attitude rime t-elle avec la volonté de bien faire ? A la surprise de toute la République, et malgré la tortue attitude, on apprend qu’un membre du gouvernement pourtant bien sélectionné ne parle pas la langue de Molière.
Cette situation a fait l’objet d’une vive polémique sur les réseaux sociaux. Peut-on qualifier cet événement de catastrophe ou de paradoxe ? Le President de la rupture avait pourtant promis lors de son investiture un gouvernement de compétences et de bonne moralité.
Cette lenteur d’escargot est-elle synonyme d’hésitation et de prudence ? Il est vrai que la vitesse est la forme d’extase dont la révolution technique à fait cadeau à l’homme et par ailleurs il a été prouvé que la vitesse entraîne la perte de repères, mais le “slow management” est un type de politique qui ne convient pas à un pays qui a connu une profonde crise comme la notre. Il faut noter que la question de rythme tient une place essentielle dans la compréhension de la notion de lenteur mais trop lent ou trop vite n’est pas bon.
Il faut chercher un équilibre entre la lenteur et la vitesse pour être en adéquation avec la situation centrafricaine. Que dire de la maxime qui dit que ” le temps c’est de l’argent” ? Le conseil de sécurité de l’ONU vient de proroger à travers la résolution 2281 le mandat de la Mission des Nations Unies en Centrafrique (Minusca) de trois mois c’est à dire jusqu’au 31 juillet 2016, le gouvernement doit en profiter pour entamer le processus de désarmement des troupes armées, mais avec cette tortue attitude, le problème sécuritaire est loin de connaître un début de solutions.
La rupture annoncée en pompe par le Président de la république lors de son investiture implique aussi la déclaration de son patrimoine après la prise de ses fonctions. La déclaration de patrimoine ne semble pas être une priorité du President de la rupture. Le premier ministre et les membres de son gouvernement ont suivi la logique du guide de la rupture. S’agit-il une fois de plus de lenteur ? En tout cas, le peuple ne désespère pas et attend impatiemment.
Paris le 30 avril 2016.
Bernard SELEMBY DOUDOU
Juriste, Administrateur des Elections

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