CENTRAFRIQUE : L’ENIGMATIQUE LOGIQUE POLITIQUE DE LA COD 2020 FACE À L’ENTÊTEMENT DU POUVOIR D’ENLISER DÉFINITIVEMENT LE PROCESSUS ÉLECTORAL

Monsieur Bernard Selembi Doudou, l'auteur de l'article. Photo de courtoisie.
Monsieur Bernard Selembi Doudou, l’auteur de l’article. Photo de courtoisie.

 

Bangui, République centrafricaine, samedi, 6 février 2021, 22:04:47 (Corbeaunews-Centrafrique). Au lendemain des délibérations de la cour constitutionnelle sur les élections présidentielles et législatives du 27 décembre 2020, la Coalition de l’Opposition Démocratique communément connu sous l’acronyme de COD 2020 a rendu une déclaration officielle et collective suite à la conférence des présidents des membres la composant. Il ressort de cette déclaration N*0085/COD-2020/CP/FÉVRIER 2021 que la conférence des présidents (selon leurs propres termes) rejette les résultats proclamés par la cour constitutionnelle, se retire entièrement du calamiteux processus électoral en cours en ne présentant plus de candidats ni aux partielles ni au deuxième tour des dites législatives, enfin réitère ses revendications initiales à savoir l’annulation et la reprise des élections groupées ainsi que la convocation d’une concertation des forces vives de la nation.

 

Au lendemain de ce communiqué de la COD 2020 qui semblait être collectif, la direction nationale de campagne de l’URCA désapprouve la politique de la chaise vide proposée et a publié un document qui contredit la position commune du COD 2020.

En effet, l’URCA félicite les deux (2) députés élus au premier tour, encourage les trois (3) autres qui sont en ballotage ainsi que les quarante sept (47) qui attendent l’organisation des prochaines législatives partielles. Cet incompréhensible énigme politique de la COD 2020 et de l’URCA qui en est membre co-fondateur laisse le citoyen lambda perplexe qui s’interroge :

Cette cacophonie assourdissante relève t-elle de la nouvelle stratégie politique du COD 2020 ou s’agit-il d’un désordre organisé à desseins ? Ce communiqué de la direction nationale de campagne de l’URCA fait-elle office de démission de la COD 2020 ? À contrario, la COD 2020 ne va t-elle pas radier l’URCA pour haute trahison ? Qu’est-ce qui s’est passé entre-temps au sein de la COD 2020 ? Les sacs en banco ou les billets de banque se sont-ils invités dans le débat ? S’agit-il d’une distance stratégique de l’URCA pour sauver ses sièges acquis dans la septième législature ? Quid du RDC, aussi membre de la COD 2020 qui n’a aucun député élu au premier tour mais qui capitalise un bon nombre de candidats en ballotage favorable pour le deuxième tour des législatives ? Le RDC va t-il suivre la logique de l’URCA au détriment de la fragilisation de la COD 2020 ? En conséquence de sa décision, la COD 2020 va t-elle appeler à la désobéissance civile ou au boycott actif ? Si tel est le cas, comment la COD 2020 va t-elle s’y prendre pour ne pas enfreindre la loi ? Espère t-il une inflexion du pouvoir en étouffant le processus électoral ? La COD 2020 sera t-elle suivie par les autres partis de l’opposition démocratique qui ne sont pas membres ?

Contrairement à cette opposition à géométrie variable, nous tenons à apprécier les présidents des partis d’opposition PATRIE, MLPC, ITA pour la constance de leur trajectoire politique dans le paysage politique centrafricain. Certains partis ont adopté la formule d’opposants mais avec un membre au gouvernement…formule peut-être payante. Il apparaît également important de ne pas occulter le fait que certains partis politiques membres de la COD 2020 qui n’ont aucun député élu au premier tour ni qualifié pour le second tour n’ont rien à perdre que de s’installer durablement dans la logique de pourrissement et de l’extrémisme.

Pour finir, il importe de souligner que l’entêtement du pouvoir de refuser durablement le dialogue politique inclusif, d’organiser les législatives sans l’opposition et surtout la détermination de la COD 2020 à atteindre ses objectifs risque de rendre ce mandat ingouvernable avec l’éventualité de l’écourter. Ainsi l’ultime interrogation qui nous taraude la tête est de savoir comment le pouvoir va s’organiser pour les législatives partielles pendant la période d’état d’urgence qui vient d’être proroger de six (6) mois par les élus de la nation ?…

je ne vois vraiment pas la compatibilité et surtout n’oubliez pas qu’une Assemblée nationale monocolore c’est à dire à majorité écrasante MCU peut être légale mais illégitime.

Mais attention, ne le dites à personne. Si on vous demande, ne dites surtout pas que c’est moi.

Paris le 05 février 2021.

Bernard SELEMBY DOUDOU.

Juriste, Administrateur des élections.

Tel : 0666830062.