Centrafrique : Le Sud-Soudan veut porter secours aux habitants de la ville de Bambouti envahie par les hommes de l’UPC

Publié le 28 octobre 2019 , 4:50
Mis à jour le: 28 octobre 2019 4:50 pm

 

 

Obo (République centrafricaine)| CNC – La présence et les exactions des éléments de l’UPC à Bambouti et dans le Haut-Mbomou inquiètent les voisins Congolais et sud-soudanais. De sources officielles, les autorités centrafricaines privilégient le dialogue, le sud-soudan s’apprêtent militairement à porter secours à la population de Bambouti et le Congo-Démocratique renforce sa présence militaire à la frontière.

 

Les voisins de Centrafrique de ce côté, la R.D Congo et le Sud-Soudan, se préoccupent davantage de la présence des éléments du groupe rebelle de l’UPC d’Ali Darassa présents depuis le 17 octobre 2019 à Bambouti dans le Haut-Mbomou, prétextant être dans la région pour sensibiliser sur l’accord de Paix ainsi que la gestion de la transhumance.

Interrogé par CNC sur cette présence et l’inquiétude des autorités de Juba, capitale sud-soudanaise et de la République démocratique du Congo, le Préfet du Haut-Mbomou, le Commandant Jude Ngayoko indique que les autorités sud-soudanaises ont pris des dispositions militaires pour porter secours aux habitants de Bambouti.

« Vous savez, pour le moment, on est en train de privilégier le dialogue, cela est la première intervention. Nous attendons toujours. Mais en dehors de cela, j’ai parlé avec mes frères du sud-soudan, le gouverneur et le ministre des finances ont pris des dispositions militaires pour porter secours à la population de Bambouti », a-t-il fait savoir sans indiquer davantage quel genre de secours ce pays frère veut apporter à la Centrafrique dans cette localité.

Depuis l’occupation de la ville de Bambouti par les éléments de l’UPC, le gouvernement et la Minusca se cantonnent dans des condamnations formelles mais sans entreprendre des mesures pouvant amener les éléments de l’UPC, pourtant parti signataire de l’Accord de paix du 06 février 2019 à respecter leurs engagements.

Depuis le 17 octobre qu’ils sont dans la région, le responsable du groupe a fait savoir à qui veut bien entendre que seul, Ali Darassa peut lui intimer l’ordre de quitter la ville et non le Préfet qui pourtant incarne l’autorité de l’Etat.

Lors de la conférence de presse de la Minusca en date du 23 octobre dernier, Vladimir Monteiro, porte-parole de cette institution onusienne, a affirmé que la situation dans ces localités reste dans l’agenda de la Minusca. Même si selon le mandat, le principal objectif est la protection des populations et que c’est pour cette raison que la question de Bambouti également est un motif de préoccupation. « Nous sommes à la frontière d’un pays, il y a des risques humanitaires. L’aide humanitaire vient également d’une partie du Sud-Soudan, l’aspect commercial. Donc, la sécurité du pays, nous préoccupe, nous travaillons avec les autorités du pays et d’autres partenaires pour régler ce problème », a-t-il dit.

Pour certains habitants de la ville d’Obo, Bambouti est une ville stratégique à partir des échanges commerciaux entre la Centrafrique et le Sud-Soudan et l’Ouganda. « Ils veulent nous asphyxier et par la même occasion avoir la mainmise sur le cheptel des éleveurs peulhs dans la région », a déclaré au CNC un commerçant.

Depuis que l’insécurité règne dans cette partie du territoire centrafricain, les autorités sud-soudanaises avaient fermé leur frontière avec la RCA. Au mois d’avril-mai dernier, la réouverture de la frontière avait été conditionnée par l’envoi supplémentaire des FACA. Un vœu qui aujourd’hui est resté lettre morte de la part des autorités de Bangui qui jusque-là n’ont pas encore envoyé cet effectif supplémentaire.

Cédric Wa-Gomba

 

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