CENTRAFRIQUE : LE PROCÈS PRÉDICTIF DE MBOLIGOUMBA REPRÉSENTE T-IL LA GOUTTE D’EAU QUI VA DÉBORDER LE VASE ?

Publié le 16 mars 2024 , 5:07
Mis à jour le: 16 mars 2024 9:51 am

LE PROCÈS PRÉDICTIF DE MBOLIGOUMBA REPRÉSENTE T-IL LA GOUTTE D’EAU QUI VA DÉBORDER LE VASE ?

 

Martin Ziguélé accueillant dans ses bras, maître Crépin Mboli-Goumba peu après sa libération provisoire par le TGI de Bangui
Martin Ziguélé accueillant dans ses bras, maître Crépin Mboli-Goumba peu après sa libération provisoire par le TGI de Bangui

 

 

Bangui, 17 mars 2024 (CNC)  

 Dès le lendemain du retour à l’ordre constitutionnel dérivé de la transition couronnée par des élections groupées non conformes aux standards internationaux mais acceptées par les forces vives de la nation pour les besoins de la cause, la jeune démocratie centrafricaine a commencé à subir un cycle de violences multiformes.

 

D’abord les signes avant coureurs étaient déjà perceptibles dans la destitution non élégante du président de l’assemblée nationale en violation des procédures prescrites par le droit positif, puis le limogeage de la présidente de la cour constitutionnelle suivi de la nouvelle composition illégale d’une Cour taillée sur mesure.

 

Au delà de ce qui précède, il apparaît important de rappeler que dans la société traditionnelle centrafricaine, la parole d’un chef est revêtue d’un caractère sacré.

 

Au regard de la prestation solennelle de serment par deux fois, le président de la république a violé de façon ostentatoire le serment qui l’obligeait à ne pas modifier le nombre et la durée du mandat…et cela sous l’applaudissement hypocrite des parlementaires habitués à marchander le vote des lois moyennant des billets de banque.

 

En conséquences de ce qui précède, une nouvelle constitution charnière à la septième république a été promulguée suite à un référendum qui n’a mobilisé que 17% du corps électoral.

 

L’on constate par la force des choses un retour au système moyenâgeux de parti unique ou parti état avec un président de la république, un président de l’assemblée nationale et un premier ministre tous issus du même parti politique où tout ce qui est interdit par la loi aux autres leur est autorisé…pathétique.

 

Quant au gouvernement qui fait la promotion de la médiocrité sans oublier aussi la promotion « canapé », on comptabilise exclusivement les membres du parti au pouvoir ou pro MCU comme Mouni, la plateforme Be oko, les parents, amis ou connaissances au détriment des compétences dispersées à travers le monde.

 

Cette mainmise du parti état s’étend par contagion endémique aux institutions républicaines établies par la constitution telles le Conseil Constitutionnel, l’Autorité Nationale des Élections (ANE), le Haut Conseil de la Communication (HCC), la Haute Autorité de la Bonne Gouvernance (HABG)…

 

Le noble ministère de la justice dirigé par un chef rebelle et potentiel client de la Cour Pénale Internationale (CPI) s’est mué en instrument de terreur, de traque de personnalités politiques et surtout de ceux qui osent critiquer ou dénoncer les dérapages répétés du régime à l’instar du député arrêté et séquestré sans aucune forme de procès en dépit de son immunité parlementaire.

 

Il ne faut surtout pas ausculter que l’armée nationale ou la grande muette est bombardée de généraux sans actes de bravoure puis non seulement inféodée au pouvoir mais plongée dans l’affairisme, la mafia de tout genre…sans oublier leur soumission sans réserve aux groupes paramilitaires de Wagner qui non seulement pillent nos ressources naturelles mais instaure un climat de terreur dans le pays…inédit.

 

Le rétrécissement de l’espace politique, médiatique et civique était déjà décrié par l’ONG The Centry.

 

Fort de ce qui précède, le citoyen lambda inquiet s’interroge :

 

Le procès du Maître Crépin Mboligoumba est-il un procès politique ou un procès de droit commun ?

 

En d’autres termes, le président du PATRI est-il jugé en sa qualité de citoyen, de personnalité politique ou du coordonnateur du BRDC qui incarne le bloc de l’opposition démocratique ?

 

La sentence du tribunal est-elle connue avant le déroulé du procès ?

 

Au mépris du principe de la séparation de pouvoir, la justice est-elle devenu un instrument politique d’oppression pour punir et déclarer inéligibles les adversaires sérieux aux prochaines échéances électorales ?

 

Le procès Mboligoumba riche en manipulations peut-il en cacher un autre ?

 

Ce procès ne risque t-il pas de souffler sur la braise déjà latente ?

 

En d’autres termes, ce procès ne représente t-il pas la goutte d’eau qui va déborder le vase ?

 

Au regard de l’arrestation, de la condamnation et de la libération honteuse d’Ousmane Sonko qui a laissé des balafres sur le visage de la démocratie sénégalaise, l’éventuelle condamnation du maître Crépin Mboligoumba ou son éviction de la course présidentielle sera un coup fatal à la démocratie et risque d’être

passage que ce qu’on a semé et qu’au final les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets…

 

Malheur à ceux ou celles qui s’attendent paradoxalement à un résultat contraire.

 

Mais attention, ne le dites à personne.

 

Si on vous demande, ne dites surtout pas que c’est moi.

Bernard Selemby Doudou
Bernard Selemby Doudou, auteur de l’article

Bernard SELEMBY DOUDOU.

Juriste, Environnementaliste,

 

 

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