CENTRAFRIQUE : L’ADMISSION À LA RETRAITE EST JURIDIQUEMENT UN DROIT MAIS POLITIQUEMENT UNE VENGEANCE 

Publié le 15 octobre 2022 , 8:00
Mis à jour le: 15 octobre 2022 9:13 am

 

Dans le cadre de l’exercice de la plénitude de ses pouvoirs définis par la constitution du 30 mars 2016, le président de la république a apposé sa célèbre signature au bas d’un décret portant admission à la retraite de certains cadres chevronnés de la fonction publique centrafricaine. À titre de rappel, ce sont les statuts de la fonction publique c’est à dire la loi N*09-014 du 10 août 2009 qui déterminent le recrutement, la gestion de carrières et l’admission à la retraite est plafonnée à 62 ans sur une grille qui commence à 57 ans. Cette annuité est parfois assortie d’un délai additionnel ou complémentaire qui constitue l’exception dont bénéficient certains corps de métier comme les enseignants du supérieur. 

Monsieur Bernard Selemby Doudou, l'auteur de l'article. Photo courtoisie
Monsieur Bernard Selemby Doudou, l’auteur de l’article. Photo courtoisie

 

Rédigé par Bernard Selemby Doudou

Publié par Corbeaunews Centrafrique (CNC), le dimanche 16 octobre 2022

 

L’épineuse problématique de la retraite des enseignants du supérieur régie par la loi N* 98.009 du 24 juillet 1998 plafonne à 65 ans la retraite des maîtres de conférence, 62 ans pour les maîtres assistants et 60 ans pour les assistants.

À l’opposé, le caractère sélectif et aléatoire des victimes de ce décret fait intervenir la notion de vengeance dans l’arène.

En effet, le départ à la retraite concerne une certaine catégorie ciblée qui ne laisse aucune chance au doute. Nous faisons ainsi allusion à la dernière sortie médiatique et fracassante du président de l’assemblée nationale qui appelle au respect de la décision de la cour constitutionnelle sans oublier la dame de fer, l’actuelle présidente de la cour constitutionnelle qui a déclaré inconstitutionnel les décrets mettant en place une commission de rédaction de la nouvelle constitution.

Au regard de l’adage qui dit que « la vengeance est un repas qui se mange chaud », le citoyen lambda s’interroge :

Le décret incriminé n’a-t-il pas omis certaines personnalités atteintes par la limite d’âge ?

Dans l’affirmative, peut-on nous donner les raisons plausibles et valables ?

Quels sont les enjeux politiques et stratégiques de ce décret discriminatoire ? Quels sont les impacts immédiats de ce décret sur le statut de la présidente de la cour constitutionnelle ?

La présidente de la cour constitutionnelle peut-elle cumuler sa rémunération actuelle avec sa pension de retraite ?

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Au regard de ce qui précède, nous invitons ceux ou celles qui s’estiment léser par le décret qu’ils jugent illégal, sélectif et discriminatoire de se plaindre individuellement ou collectivement devant les tribunaux d’ordre administratif et par voie d’appel devant le conseil d’état.

Par ailleurs, il faut noter que la vengeance et la haine n’ont pas droit de cité dans le contexte centrafricain. C’est ainsi que l’image véhiculée de la rencontre fraternelle, sympathique du professeur Akandji-Kombet et le conseiller spécial du président de la république Fidèle Ngouandjika dans les faubourgs de Bucarest en Roumanie témoigne de la valeur intrinsèque de la notion de « centrafricanité ». C’est ainsi que nous exhortons solennellement le président de la république à cultiver l’unité, le rassemblement de tous les citoyens sans considérations politiques et partisanes…seul gage du développement et de l’émergence.

Mais attention ne le dites à personne. Si on vous demande, ne dites surtout pas que c’est moi.

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