CENTRAFRIQUE : LA SITUATION SECURITAIRE DE LA RCA EST GRAVE : dixit Pr. Gaston Mandata-Nguérékata

CENTRAFRIQUE : LA SITUATION SECURITAIRE DE LA RCA EST GRAVE : dixit Pr. Gaston Mandata-Nguérékata

Ngrekata Gastion

Bangui, le 05 juin 2017

Par : Herman THEMONA CNC,

Aucun Centrafricain de l’heure ne dira le contraire de cette affirmation qui semble un véritable cri de cœur du Professeur Gaston Mandata-Nguérékata car, Il ne se passe pas de jour où l’on ne tue, viole et détruise le peu d’infrastructures de base dont la Centrafrique dispose. Cette situation a poussé CNC à se rapprocher du Professeur de Recherche à l’Université d’Etat de New York, envoyé par l’Académie Mondiale des Sciences (TWAS) pour renforcer la capacité scientifique du département de mathématiques de l’Université de Bangui, qui lui a accordé l’entretien qui suit.

Corbeau News Centrafrique (CNC) :

Bonjour Professeur ! Vous êtes l’un des hauts cadres de la Nation Centrafricaine, Professeur en Mathématique, donc chargé entre temps de la formation des jeunes cadres centrafricains. Vous avez préféré aller aux Etats Unis où vous résidez et enseignez. Vous êtes présentement à Bangui. Pourriez-vous nous dire pourquoi ?

Gaston Mandata-Nguérékata (GMN)

Je n’ai jamais « préféré aller aux Etats-Unis » comme vous le dites. J’étais contraint d’y rester car j’avais été simplement viré de la Fonction Publique pour des raisons politiques alors que j’avais profité de mon congé pour aller faire de la recherche à l’Université d’Etat de New York à Buffalo, après plus d’une décennie au service de l’Etat. Je suis aujourd’hui à Bangui envoyé comme Professeur de Recherche par l’Académie Mondiale des Sciences (TWAS) pour renforcer la capacité scientifique du département de mathématiques, plus précisément pour « booster » la recherche et assurer la formation doctorale.

CNC : C’est une première en Centrafrique d’avoir des impétrants en doctorat de mathématique. Vous-même qui l’avez passé ailleurs, dites-nous si les conditions de cet examen sont idoines pour le succès de nos futurs docteurs en mathématique.

GMN : Il ne s’agit pas d’examen. Ceux qui sont admis au doctorat se consacrent à la rédaction d’une thèse qui doit comporter des résultats nouveaux. En ce qui me concerne en tant que directeur de thèse, j’exige du candidat la publication d’au moins 2 à 3 articles dans des revues internationales à comités de lecture avant la défense. Contrairement à d’autres disciplines comme la biologie, la chimie et autres sciences expérimentales, les mathématiciens ont besoin de peu d’encadrements physiques et moyens matériels pour faire de la recherche.

CNC : En tant qu’homme politique centrafricain, vous l’êtes et on ne peut se voiler, quelle lecture faites-vous de la situation sécuritaire en Centrafrique.

GMN : La situation sécuritaire du pays est très grave. Il ne se passe pas de semaine où l’on ne tue, viole et détruit le peu d’infrastructures de base dont nous disposons. Face à la faiblesse, voire l’inexistence des services de l’Etat, des bandes armées écument l’arrière-pays et pillent à volonté nos richesses naturelles. Outre les bandits de grand chemin, c’est aussi et surtout les chefs de guerre (souvent des étrangers) menacés par des poursuites au niveau tant national qu’international, qui s’agitent pour réclamer une amnistie générale, ce dont le peuple centrafricain ne veut pas entendre parler, la communauté internationale non plus d’ailleurs. Avec le retrait de Sangaris, des forces américaines et ougandaises, la question du réarmement et du redéploiement de nos forces de défense et de sécurité est plus que jamais à l’ordre du jour. Il faut arrêter l’hémorragie du pays ici et maintenant.

CNC : S’agissant du Parti pour la Renaissance Centrafricaine, êtes-vous encore le Président ? Puisque des voix se sont élevées pour vous destituer au profit, on ne sait de qui, il y a peu de temps ?

GMN : Un congrès national a eu lieu en Septembre 2016 qui a réuni des délégués de Bangui, de province et de la diaspora. Un bureau politique que je préside a été élu dans la plus grande transparence en présence des autorités politiques et administratives concernées pour remplacer les instances jusque-là provisoires du Parti. Cette question ne se pose plus.

CNC : Votre cri de cœur en tant que fils de la République Centrafricaine en ce qui concerne la honteuse et fracassante dislocation de l’Union Sacrée formée pour accompagner le régime de Faustin-Archange TOUADERA.

GMN : Chacun est libre de quitter la majorité qui s’était formée tout aussi librement autour du Chef de l’Etat au second tour des élections. Cependant, je fais remarquer que dans tous les pays avancés, lorsque la nation est menacée, comme c’est notre cas, l’ensemble des forces vives se réunit autour de leur Chef d’Etat pour combattre l’ennemi commun. Je ne partage pas le choix de nos frères qui ont quitté le groupe à un moment où le pays a besoin de la contribution de tous. Ce n’est pas sage. Allez dire aux citoyens de Bangassou, Bria, Mingala, Koui, Alindao, etc…que vous êtes venus leur parler d’opposition à Touadera, je parie qu’ils vous répondront que Touadéra n’est pas leur problème. Leurs problèmes, ce sont les exactions qu’ils subissent au quotidien de la part des bandes armées, leurs problèmes c’est le manque de nourriture, de soins de santé, la fermeture des écoles, le manque et la détérioration des routes, l’absence de l’autorité de l’Etat. Si vous venez les voir avec des solutions à ces problèmes-là, ils vous accueilleraient comme de vrais amis, pour ne pas dire des héros. Le Parti pour la Renaissance Centrafricaine (PARC) et ses 3 députés ont, quant à eux, choisi la voie de la stabilité en continuant à œuvrer avec le Président Touadéra en vue d’une sortie de crise rapide et durable.

Monsieur le Professeur, CNC vous remercie.

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