Centrafrique : La plateforme I Londo Awè plaide pour l’implication des femmes dans la CVJR paritaire

les trois membres de La plateforme I Londo Awè
les trois membres de La plateforme I Londo Awè le 3 février 2020. Photo CNC/Jefferson Cyrille Yapendé.

 

 

Bangui (République centrafricaine) – Une alliance de six (06) organisations de la société civile centrafricaine dénommée I Londo Awè sort sa tête de l’eau afin de plaider pour l’implication des femmes dans la Commission Vérité,  Justice, Réconciliation et Réparation(CVJRR). Pour tirer la sonnette d’alarme, cette organisation a tenu une conférence de presse le lundi 3 février, à Bangui, pour réclamer l’implication des femmes dans la future CVJRR en respectant la parité 50-50.

 

L’avant-projet de loi sur la Commission Vérité, Justice, Réparation et Réconciliation qui est en cours d’examen sur la table de l’Assemblée nationale est au centre de la préoccupation de dix jeunes femmes qui ne voient pas d’un bon œil le quota d’au moins 36% de représentation  féminine soit respecté mais plutôt la parité 50-50 homme/femme dans cet avant-projet.

« Pour une CVJRR qui respecte la parité genre », c’est sur ces termes que ces femmes s’appuient pour revendiquer leur implication dans l’avant-projet de la  CVJRR avec le rapport de consultations nationales ou populaires  qui a été remis le 22 janvier dernier au Président de la République.

« Il est important aujourd’hui de prendre en compte la question du genre et de la femme dans l’implication du processus de la paix. Et il a démontré que sans les femmes, ce processus est voué à l’échec. C’est dans cette optique que nous voulons réveiller la conscience des autorités et ceci est la volonté du peuple centrafricain, telle exprimée durant le processus de consultation à la base », a rappelé Rosalie Kobo-Beth, porte-parole de la plateforme I Londo Awè qui a ajouté aussi que les femmes et les enfants sont beaucoup touchés dans la crise centrafricaine dont pour elle, c’est une raison d’impliquer largement les femmes afin d’avoir un résultat fiable.

Malgré que cet avant-projet prévoit  le quota de 36% de femmes dans cette Commission, ces dernières comptent aller au delà de ce quota, « on est encore à l’avant-projet de cette loi et dont la question de 36%, c’est vrai que ceci respecte la parité genre mais nous voulons aller au delà pour que les femmes soient assez représentées dans cette Commission. Nous demandons tout simplement que le projet de loi soit amendé pour qu’il y ait garantie que la CVJRR soit composée 50-50 homme/femme», a-t-elle conclu.

La CVJRR fait partie des recommandations du Forum de Bangui de 2015 et est prévue dans le cadre de l’accord politique pour la paix et la réconciliation signée le 6 février 2019, dont le but est de prendre en compte les dommages subits par les victimes notamment basées sur le genre et favoriser la réconciliation nationale.

Dans les prochains jours, le réseau I Londo Awè va mener des actions de plaidoirie au niveau national et international pour que la parité soit respectée afin de faciliter la réconciliation nationale. Et dans cette même dynamique, la plateforme compte organiser dans un délai court un atelier de travail avec toutes les institutions représentées dans cet avant-projet de loi entre autres, la plateforme des confessions religieuses, les organisations de la société civile et celle des femmes centrafricaines.

A titre de rappel, I Londo Awè, est une organisation qui regroupe dix femmes venues chacune des différentes structures qui œuvrent pour l’intérêt des femmes dans le pays. Et cette association a été créée il y a 7 mois. Au moment où nous mettons cette information sur presse, trois (03)  représentantes  de cette association sont actuellement en Ethiopie à Addis-Abeba à la 35ème réunion consultative pré-sommet de la campagne genre est mon agenda GIMAC, sur l’intégration du genre au sein de l’Union Africaine.

 

Jefferson Cyrille YAPENDE

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