Centrafrique : La haine et la rancune financière enseignées à l’école de police à Bangui

Publié le 13 février 2024 , 5:20
Mis à jour le: 13 février 2024 8:50 am

Centrafrique : La haine et la rancune financière enseignées à l’école de police à Bangui.

 

La 21e promotion de la police février 2024 baptisée Guy-Pierre Mangambas,
La 21e promotion de la police février 2024 baptisée Guy-Pierre Mangambas,

 

 

Bangui, 14 février 2024 (CNC) – Au cœur de la formation des futurs agents de police à Bangui, capitale de la République Centrafricaine, un récit étonnant émerge, celui d’un enseignement qui va au-delà des techniques policières habituelles, similaire à une haine. La scène s’est déroulée à l’École Nationale de Police, où non seulement les élèves apprennent les subtilités du maintien de l’ordre, mais également où les leçons de choix bancaires se transforment en une saga de haine et de ressentiment financier. Plongeons-nous dans les méandres de cette réalité troublante, où les instructions gouvernementales dictent non seulement les parcours professionnels, mais aussi les institutions financières auxquelles les élèves policiers doivent adhérer. Cette limitation drastique des options bancaires soulève des interrogations profondes sur la liberté individuelle et les motivations sous-jacentes à ces directives. 

  

À travers cette exploration, nous nous efforçons de comprendre les racines de cette animosité financière, tout en examinant les conséquences sur la vie des fonctionnaires en formation. En croisant les témoignages et en analysant les dynamiques institutionnelles, nous tentons de mettre en lumière les défis auxquels sont confrontés les élèves policiers dans leur accès aux services financiers et dans leur épanouissement professionnel. 

  

Plongeons ensemble dans ce récit troublant, où les enjeux financiers se mêlent à la formation des forces de l’ordre, et où la haine et le ressentiment trouvent une place inattendue dans les salles de classe de l’École de Police du PK10 à Bangui.  

  

Sensibilisation à l’ouverture de comptes bancaires. 

  

Au cœur de l’École nationale de police au PK10 à Bangui, une décision gouvernementale suscite un vif débat parmi les élèves policiers. À quelques jours de leur sortie de l’établissement, environ 900 futurs brigadiers de police ont été informés de l’obligation d’ouvrir un compte bancaire dans le cadre de la gestion de leur salaire. Cependant, la controverse émerge lorsque le gouvernement restreint les options à seulement trois banques : la BSIC, la BPMC et la BGFI, laissant de côté une autre institution financières nationale, l’Ecobank. 

  

Cette politique de contrainte bancaire soulève des interrogations quant à la liberté de choix des individus et met en lumière un possible conflit d’intérêts financiers. En effet, malgré les objections de certains élèves policiers, le gouvernement refuse catégoriquement d’étendre les options bancaires au-delà de la BSIC, la BPMC et de la BGFI. 

  

Cette restriction imposée par les autorités soulève des inquiétudes quant à la transparence et à l’équité dans le processus de sélection des institutions bancaires. Les élèves policiers se voient ainsi confrontés à un dilemme où leur autonomie financière semble être remise en question au profit d’intérêts potentiellement obscurs. 

  

Des belles options pour les fonctionnaires Ignorées : Le cas d’Ecobank. 

  

Au cœur des enjeux financiers qui agitent l’École nationale de police, l’option d’Ecobank émerge comme une alternative négligée par les autorités. En tant que principale banque en République centrafricaine, Ecobank offre une gamme variée de services qui pourraient bénéficier aux fonctionnaires, y compris les policiers en formation. 

  

Ecobank se distingue notamment par sa disponibilité de cartes de crédit et un réseau étendu de distributeurs automatiques appelés GAB, offrant ainsi une commodité sans pareille pour le retrait des salaires. À Bangui, la capitale, plusieurs distributeurs sont accessibles, évitant ainsi les longues files d’attente caractéristiques des agences bancaires traditionnelles. 

  

De plus, Ecobank propose une option innovante avec Orange Money, permettant aux fonctionnaires d’effectuer des transferts d’argent depuis leur compte bancaire vers leur compte Orange Money, et vice versa. Cette solution est particulièrement avantageuse pour les policiers affectés dans les villes de province, où la présence des banques est limitée voire inexistante. 

  

Cette accessibilité accrue constitue un avantage significatif pour les fonctionnaires, leur permettant de récupérer leurs revenus sans les tracas et les délais associés aux procédures traditionnelles. Dans un contexte où la gestion du temps revêt une importance cruciale, cette facilité offerte par Ecobank est d’autant plus précieuse. 

  

Pourtant, malgré ces avantages évidents, le gouvernement semble préférer d’autres options, laissant ainsi de côté les bénéfices potentiels que les fonctionnaires pourraient tirer de cette collaboration avec Ecobank. Cette préférence discutable soulève des interrogations sur les motivations sous-jacentes des décideurs et suscite des inquiétudes quant à l’équité et à la transparence dans le processus de sélection des partenaires financiers de l’État. 

  

En vérité,  Ecobank représente une opportunité incontestable pour améliorer l’efficacité et la praticité de la gestion financière des fonctionnaires centrafricains. Toutefois, son exclusion apparente des options bancaires disponibles met en lumière les complexités et les défis auxquels sont confrontés ceux qui cherchent à promouvoir un système financier plus équitable et inclusif. 

  

Ecobank, la bienfaitrice de l’État devient la bête Noire de l’État. 

  

Au cœur des interactions entre l’État et les institutions financières, l’opacité financière et les décisions gouvernementales soulèvent des préoccupations croissantes quant à la transparence et à l’équité dans la gestion des affaires publiques. 

  

L’histoire récente révèle une série d’événements, notamment le rôle crucial joué par Ecobank dans le paiement anticipé des salaires des fonctionnaires, malgré l’accumulation de dettes importantes envers l’État. Cette pratique souligne l’engagement de la banque envers les employés de l’État, mais aussi les risques financiers encourus pour assumer cette responsabilité. 

  

Cependant, il est paradoxal de constater que le gouvernement semble ignorer cet engagement financier dans certaines situations. Par exemple, l’imposition aux futurs militaires en formation d’ouvrir leurs comptes bancaires uniquement auprès de la banque BSIC, suivie de la directive donnée aux élèves policiers de restreindre leurs choix bancaires à deux options spécifiques, soulève des questions sur les motivations du gouvernement. 

  

Cette séquence d’événements met en lumière un manque de clarté et de cohérence dans les décisions financières gouvernementales. Les fonctionnaires se retrouvent ainsi pris dans un jeu d’influences opaque, où les motivations et les implications des décisions gouvernementales restent floues et souvent contestées. 

  

Pour des nombreux fonctionnaires de l’État interrogés par la Rédaction du CNC, il est impératif que le gouvernement adopte une approche plus transparente et inclusive dans la gestion de ses relations financières avec les institutions bancaires. D’après eux, une plus grande transparence et une meilleure communication sont nécessaires pour garantir l’équité et la responsabilité dans la gestion des finances publiques, ainsi que pour renforcer la confiance des citoyens dans les institutions gouvernementales. 

  

En un mot, la controverse entourant les décisions gouvernementales concernant les institutions financières révèle les tensions et les enjeux complexes qui caractérisent les relations entre l’État et le secteur financier en République centrafricaine. L’exemple d’Ecobank, autrefois perçue comme une alliée indispensable de l’État pour le paiement des salaires des fonctionnaires, mais désormais confrontée à des décisions gouvernementales restrictives, illustre la fragilité de ces relations et les défis inhérents à la gouvernance financière. 

 

Par Gisèle MOLOMA

 

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