Centrafrique : la désintégration de l’armée nationale se poursuit

Publié le 4 avril 2024 , 5:15
Mis à jour le: 4 avril 2024 9:07 am

la désintégration de l’armée nationale se poursuit

 

Le général Alfred Johnson Sakama
Le général Alfred Johnson Sakama

 

 

Bangui, 05 avril 2024 (CNC)  

 La désintégration de l’armée centrafricaine s’accélère. Un phénomène troublant marqué par une mafia interne dont l’influence grandissante défie l’entendement. Les règles et textes fondamentaux qui régissent l’armée semblent relégués au second plan, révélateurs d’une institution en plein désarroi.

 

L’ascension fulgurante de l’officier Johnson Sakama jette une ombre sur l’intégrité de l’armée nationale. Johnson Sakama est un « officier sac à dos », c’est-à-dire un officier qui a gravi les échelons depuis son grade du soldat. En règle militaire, un soldat qui gravit les échelons jusqu’à celui d’officier doit s’arrêter au grade de « commandant ». Et si, dans le cas d’un acte de bravoure, ils peuvent être promus à titre exceptionnel lieutenant-colonel. Mais sous le régime de Touadéra, cette règle de l’armée nationale n’est plus respectée. Certains officiers « sac à dos » sont promus et dépassent même le grade de commandant fixé par la règle militaire. Sakama est l’un d’entre eux.

Et ce n’est pas tout ! Pourtant, contre toute attente, Sakama gravit les échelons à une vitesse stupéfiante, atteignant le grade de général de division. De plus, Sakama, qui n’a jamais commandé une unité militaire, a été promu chef des opérations militaires. Le résultat ? La désintégration de notre armée.

 

Une hiérarchie en plein désarroi ?

 

La rapidité et la facilité avec lesquelles certains accèdent à des postes de pouvoir sans les qualifications requises soulèvent des questions sur l’existence d’une mafia au cœur de l’armée. Une entité obscure qui, par ses manœuvres, menace l’équilibre et l’efficacité de la défense nationale.

 

« Tout le monde le sait, mais personne ne s’exprime. La peur s’est répandue dans les rangs », confie un soldat s’exprimant sous couvert d’anonymat, illustrant la loi du silence qui semble prévaloir. Une autre voix s’élève, celle d’un vétéran désabusé : « L’armée que nous connaissions n’existe plus. La discipline et le mérite sont devenus des concepts étrangers ».

 

Le témoignage d’un ancien officier révèle l’ampleur du problème. « J’ai vu des hommes de valeur mis à l’écart, tandis que d’autres, moins scrupuleux, se sont vu confier des responsabilités qu’ils ne méritaient pas. C’est une honte pour notre nation », déplore-t-il.

 

Face à cette situation alarmante, des questions se posent. Comment l’armée nationale peut-elle se remettre de ces déviations ? Quel est l’impact de cette désintégration sur la sécurité et la stabilité de la République centrafricaine ? La confiance du peuple dans ses forces armées peut-elle être restaurée ?

 

Pour des nombreux observateurs nationaux, il est impératif d’engager un dialogue national sur la réforme de l’armée. La mise en place d’un système de promotion transparent et méritocratique est cruciale pour redonner du sens et de l’honneur à l’institution militaire. Sans un engagement ferme à rétablir l’ordre et la discipline, l’armée risque de perdre sa raison d’être première : protéger la nation et ses citoyens.

 

c’est maintenant qu’il faut agir. Il est vital pour la République centrafricaine de s’engager dans une profonde refonte de ses forces armées, afin que l’honneur, la discipline et le mérite redeviennent les piliers de l’armée nationale.

 

Par Gisèle MOLOMA

 

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