Centrafrique : Jean-Pierre Lacroix, Chef des opérations de l’Onu, inquiet de la situation sécuritaire
Bangui, le 1er août 2017.
Par : Fred Krock, CNC.
Ce lundi 31 juillet 2017 prend fin la visite du Secrétaire général adjoint des Nations unies, Chef des opérations de maintien de la paix, Jean-Pierre Lacroix en République centrafricaine. La fin de cette mission de deux jours est marquée par une conférence de presse animée par Jean-Pierre Lacroix à Bangui. A l’occasion, le patron des opérations de maintien de paix s’est dit inquiet de la situation sécuritaire dans le pays.
« La situation sécuritaire est inquiétante, avec les nouveaux événements qui se développent dans le Sud-est du pays », ainsi a déclaré Jean-Pierre Lacroix qui ajoute : « C’était un moment pour moi d’évoquer les efforts très soudés que nous déployons tant dans le cadre de la Minusca qu’au niveau de New York pour faire en sorte que la force soit en mesure de répondre aux défis actuels ».
Et d’annoncer « Nous faisons en sorte que, sur le terrain, des déploiements de fassent avec beaucoup de flexibilité, j’en profite pour rendre hommage au Commandant de la Force (de la Minusca) pour cela ; mais aussi en faisant en sorte d’intégrer des contingents qui permettront de combler le vide laissé par le départ du contingent congolais à l’Ouest du pays. Il s’agit de renforcer le muscle de l’opération. En cela, nous avons bon espoir que d’ici la fin août, des premiers déploiements substantiels arriveront avec une partie du bataillon de Tanzanie et une compagnie d’action rapide, ainsi que du Zambie ».
Entre temps, l’objet même de la visite de Lacroix en Centrafrique vise à s’enquérir de l’état exact de la sécurité, en vue des opérations opportunes. « J’ai passé deux jours en République centrafricaine pour faire le point sur la situation, à la fois sécuritaire et politique avec les autorités de ce pays, ainsi qu’à mon collègue Parfait Onanga Anyanga et toute son équipe à laquelle je rends un hommage exceptionnel pour le travail qu’ils font et une pensée particulière pour les soldats qui ont perdu la vie dans les attaques qui se sont produites récemment dans le pays », a indiqué Jean-Pierre Lacroix.
In situ, le Chef des opérations de maintien de la paix annonce une probable augmentation d’effectif d’hommes en plus des 12 000 Casques bleus opérationnels sur le terrain en RCA. « Nous nous sommes rendus compte que la Minusca est de plus en plus sollicitée, et pour cela, je retournerais au Conseil pour voir si nous pouvons obtenir une modeste augmentation d’effectif. Mais, nous n’en sommes pas encore là. Cela est extrêmement préliminaire », a-t-il dit.
En termes d’alternatives à la sollicitude visiblement débordante de la Minusca, Jean-Pierre Lacroix a pipé sur le dé des Forces armés centrafricaines pour apporter leur appui. « La sécurisation n’est pas seulement l’action des forces de la Minusca, mais il est question également du déploiement et l’opérationnalisation des Forces armées centrafricaines (Faca). Mais, cela doit se faire avec prudence. Il s’agit de faire en sorte qu’ils fassent leur preuve positivement. Cela suppose un travail conjoint entre la Minusca et les autorités centrafricaines, en fonction des cadres bien définis, notamment le cadre budgétaire, le mandat et les zones de déploiement et les questions logistiques, etc. »
A en croire Lacroix, parallèlement, les efforts de sécurisation du pays seuls ne résoudront pas tout le problème centrafricain : « Le renforcement de muscle des Faca est important, mais ce n’est pas toute la solution. L’autre aspect, c’est de poursuivre le travail sur le processus politique. Je fais allusion aux initiatives en cours, à savoir l’Accord de Sant’Egidio, l’initiative de l’Union africaine qui est soutenue par les Nations unies, qui sont autant d’initiatives à développer en parfaite entente et synergie avec les autorités centrafricaines ».
C’est en ces termes que le Chef des opérations maintien de la paix de l’Onu a conclu : « Mon dernier message, c’est d’affirmer notre soutien à la République centrafricaine et de poursuivre nos efforts sur un certain nombre de volets importants, notamment l’opérationnalisation des Faca et leur déploiement là où c’est possible, par exemple à Bambari ; le processus du Désarmement démobilisation et réinsertion des ex-combattants (DDR). Enfin, c’est la nécessité de souligner et de condamner, mais de manière très appuyée et régulière, tous les messages de haine qui prônent la polarisation sur les lignes ethnique, religieuse ».
Notons que le Chef des opérations de maintien de paix a rencontré successivement principales autorités centrafricaines, notamment le Président de la République Pr Faustin Archange Touadera, le 2ème Vice-président de l’Assemblée nationale Timoléon Baïkoua, le Premier ministre Simplice Mathieu Sarandji et les leaders de la société civile, sans oublier le personnel de la Minusca sous les auspices de Parfait Onanga Anyanga, leur patron.
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