Centrafrique : Jean Francis Bozizé touchera bientôt près de 40 millions de FCFA de l’Etat Centrafricain.
Bangui, le 19 décembre 2016. 14:11′.
Par: Gisèle MOLOMA.
Depuis son retour organisé par le Chef de l’Etat à Bangui en août dernier, suivi de sa brève et simulacre arrestation par la MINUSCA, le fils ainé du général en fuite et l’ancien président de la République le Général François Bozizé, le colonel Jean Francis Bozizé n’a jamais cessé d’intimider le pouvoir du président Faustin Archange TOUADÉRA. Son mécontentement après son arrestation par la Minusca, sa présence signalée à Bossangoa à la tête d’une importante troupe des Balaka en formation militaire, puis la pression psychologique de son père sur le président Faustin Archange TOUADÉRA, ce dernier n’aurait plus le choix que de faire la paix et normaliser sa relation avec la famille Bozizé. La réintégration du colonel Francis Bozizé dans le corps des officiers supérieurs des FACA suivi de l’appel au dialogue inter centrafricain par son père François Bozizé montre à quel point les relations entre la famille Bozizé et le président TOUADÉRA tentent depuis quelques semaines à reprendre sa forme initiale. Mais avec quel prix pour le peuple centrafricain ?
Si le fils aîné de l’ancien président François Bozizé, le Colonel Francis Bozizé, a été réintégré dans les Forces Armées Centrafricaines par le président Faustin Archange TOUADÉRA, beaucoup ignore que cette décision politique, concrétisée par un décret présidentiel signé par la Tortue, a un effet rétroactif. C’est à dire que Jean Francis Bozizé, colonel de son état et ancien ministre de la défense va être rétabli dans tous ses droits et avantages depuis le jour qu’il a pris fuite avec son papa et radié du contrôle de l’armée pour désertion en avril 2013.
D’après nos informations, Jean Francis Bozizé qui fût l’ancien ministre de la défense et à ce titre avait autant d’indemnités liées à sa responsabilité, gardera toutes ces indemnités jusqu’à la date de signature du décret. Ainsi, ces droits et avantages couteront au Trésor public plus de 38 millions de FCFA équivalant de 31 mois de salaires bien bloc pour un colonel responsabilisé.
Une rémunération qui ouvre une boite à pandore
Cet important remboursement non sans décision de justice soulève déjà à Bangui une polémique sans précédente, obligeant le conseil du prévenu Jean Francis Bozizé a monté au créneau.
Selon certains analystes, Jean Francis Bozizé est encore sous sanction bien que mis en liberté provisoire après son arrestation en août dernier à Bangui en vertu d’un mandat d’arrêt international décerné contre lui, son papa et plusieurs autres chefs rebelles pour crime. Ses avoirs gelés sur toute la planète Terre, il ne doit en aucun cas, être ravitaillé financièrement par aucun Etat.
Cette grâce, loin d’être une grâce présidentielle juridiquement parlant, ouvre une autre boite à pandore dans le pays. Pour certains centrafricains, ce geste s’apparente à une rémunération d’un service rendu. Lequel ? Pour d’autres, une rémunération de ses nombreux crimes contre l’humanité sur les paisibles citoyens centrafricains.
« Francis est récompensé de son engagement à soutenir le Chef de l’Etat à travers ses anti-balaka » répondaient certains étudiants à CNC.
Ce pardon rémunéré donnerait des occasions, sans doute, aux autres Chefs de guerre, notamment ses frères d’arme de la séléka, à exiger, eux aussi avant de déposer les armes, cette même faveur. « Une centaine de mes frères d’armes de l’ethnie du nord dans la séléka sont radiés du contrôle de l’armé » a renchéri, sous couvert de l’anonymat, un maréchal de logis chef contacté par CNC, contraint de fuir la capital en raison de son ethnie et qui vit depuis 2014 à Bria.
Pourquoi une telle faveur à l’égard du fils aîné de François Bozizé et les autres ?
Difficile de répondre à une telle interrogation. Mais ce qui est sûr, Faustin Archange TOUADÉRA encore 2ème Vice-président du parti KNK, n’a rien désappris de ce qu’il a mémorisé comme doctrine à l’école boziziste,
Le père fondateur de cette école, François Bozizé, a fait de ses enfants et neveux Jean Francis BOZIZE ; Papy BOZIZE ; Sylvain NDOUTINGAÏ ; Olivier KOUDEMON et bien d’autres proches parents des officiers supérieurs dans l’armée nationale au détriment de ceux enrôlés dans la rébellion en même temps qu’eux en 2002 comme Al KATIM, Ali DARASS Tome HUSSEIN, Mahamat TAHER. Ces derniers sont restés caporaux durant tout son règne et c’est ce qui les a poussés à reprendre le maquis pour chasser François Bozizé du pouvoir afin de devenir des généraux.
Faustin Archange TOUADÉRA, devenu Chef de l’Etat ne fait qu’appliquer cette doctrine. Plusieurs de ses proches, comme à l’école boziziste, forment des cellules pour filtrer les noms proposés aux postes de responsabilité.
Selon d’autres informations à notre possession, le Chef de bataillant de la Gendarmerie, un autre fils de Bozizé, Aimé Papy Bozizé, actuellement à Kinshasa en RDC, s’apprête à rentrer au pays via le fleuve Oubangui pour porter son grade du Lieutenant-Colonel dans les prochains jours.
A quel jeu joue actuellement la Tortue avec ce pays ? C’est la folie des milliards promis par les Bailleurs ? En tout cas le gaspillage commence bien pour ces milliards promis.
Le Colonel Jean Francis Bozizé, plusieurs fois nommé Ministre Délégué à La Défense de son père François Bozizé entre 2003-2012, a été radié du rang des Officier de l’armée Centrafricaine après que la Séléka a chassé son père François Bozizé en mars 2013. Apres un bref séjour dans son pays la France dont il a la nationalité et le gel de ses avoirs dans ce pays, il s’est envolé dans des pays africain en quête de moyen de vivres. Il est l’un des fondateurs de la milice la milice Anti-Balaka et son principal bailleur. Vues les atrocités commises par cette milice sur la population civile, le Conseil de Sécurité des Nations-Unies avait décidé en 2014 de le sanctionner avec son père François Bozizé et autres personnes. Contraint de retourné en Centrafrique au mois d’août dernier afin d’échapper à la justice internationale le moment venu, il n’a jamais cessé d’inquiéter le pouvoir du président Faustin Archange TOUADÉRA par ses multiples visites aux anti-balaka D’où peut-être cette faveur incompréhensible et choquante pour le peuple Centrafricain, victime de ses crimes.
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