samedi, novembre 16, 2024
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Centrafrique: Face-à-face de honte entre forces internationales et ex-Séléka de Camp Beal

Les forces internationales en position face aux ex-séléka qui manifestaent à Bangui2
Les forces internationales en position face aux ex-séléka qui manifestent à Bangui. ©2014CNC

Face-à-face de honte entre forces internationales et ex-Séléka de Camp Beal

A l’approche de l’expiration de leur ultimatum de trois jours au gouvernement d’exploser le Camp Beal, les Séléka cantonnés dans ce camp ont manifesté ce jeudi matin, paralysant ainsi une bonne partie de la capitale. Les principales artères qui côtoient le Camp Beal, notamment l’Avenue des Martyrs et celle de l’Indépendance sont hors d’usage, car occupées par ces Séléka en colère. Aussi, les divers établissements qui entourent ce camp, notamment la Télévision centrafricaine (TVCA) et l’Hôpital communautaire de Bangui sont fermés.

Ce qui est aberrant, c’est que les quelques dizaines d’éléments Séléka sortis du camp ont pu plier les forces internationales déployées sur place, contraintes à se mettre en position défensive. A la place du défilé, sur l’Avenue des Martyrs par exemple, ces éléments Séléka ont défié les forces internationales en sortant de leur site de cantonnement jusque sur la grande route où ils sont assis sur des table-bancs confortablement installés sur la voie. Aucune volonté des forces internationales à les faire rentrer dans le camp, en dépit de ce que la population qu’elles sont sensées protéger à la lumière de la résolution 2127 du Conseil de sécurité est terrorisée et paniquée. C’est le lieu par excellence de se poser la question de savoir à quel jeu jouent ces forces internationales en RCA, puisqu’on les a vus se décharger sur le quartier Boy-Rabe à la traque des Anti-balaka. Pourquoi, cette stratégie de deux poids deux mesures ? Pourquoi cette allégeance vis-à-vis des Séléka, et pourtant eux-aussi ont terrorisé la population ?

Les forces internationales en position face aux ex-séléka qui manifestent à Bangui
Les forces internationales en position face aux ex-séléka qui manifestent à Bangui. ©2014CNC

Rappelons que les Séléka du Camp Beal ont donné un ultimatum de trois jours, depuis mardi dernier au gouvernement de payer leur démobilisation et si jamais rien n’arrivait à être fait jusqu’à expiration de cet ultimatum, ils allaient mettre le feu à la poudrière qui se trouve au sein du camp. Alors qu’un extrait d’un rapport d’inspection des experts français de l’opération Sangaris Spécialistes en explosifs et en déminage daté du 8 novembre 14 met en exergue le danger réel de faire exploser cette poudrière :   « Trois alvéoles contiennent en tout plus de quatre tonnes de matières actives (obus, TNT, grenades, dynamite…) Elles sont en très mauvais état (toitures dégradées, friches) et l’environnement est loin de s’approcher des normes, voire du bon sens : un fil de fortune, dénudé passe au-dessus du dépôt. Surtout, l’une des alvéoles contient un explosif qui exsude et qui est donc potentiellement instable et dangereux, car désormais plus sensible à la chaleur, aux chocs, au feu. La présence d’un explosif « dégradé » rend le dépôt très dangereux. En effet, il pourrait faire tout exploser s’il détonnait de manière intempestive. Dans ce cas, un cratère de 30 m de diamètre « remplacerait » le dépôt et tout serait rasé 330 m autour. En quelques mots : Camp BEAL serait rasé de la carte. »

©2014CNC / Bangui / Fred Krock

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