Centrafrique : Entre couvre-feu à Bangui et désordre dans les villes de province, le chaos règne

Entre couvre-feu à Bangui et désordre dans les villes de province, le chaos règne

 

Entrée rondpoint zéro du centre-ville de Bangui
Entrée rondpoint zéro du centre-ville de Bangui. Photo CNC

 

 

Bangui, 11 juillet 2023 (CNC) – La République centrafricaine, ce pays enclavé d’Afrique centrale, est plongé dans une confusion qui laisse perplexes ses citoyens. Les autorités, dans leur tentative de gérer la menace posée par les rebelles de la coalition des patriotes pour le changement (CPC), ont mis en place un couvre-feu depuis janvier 2021. Toutefois, l’application de cette mesure est devenue un véritable casse-tête, illustrant l’absence de clarté et de coordination dans la gouvernance du pays.

 

Le Président de la République, Faustin Archange Touadera, a pris plusieurs décrets visant à alléger progressivement le couvre-feu dans différentes régions. Cependant, ces décrets ont omis de préciser si chaque préfet ou sous-préfet avait le pouvoir d’initiative pour décider du couvre-feu dans sa propre juridiction. Cette omission a conduit à une situation chaotique où, ces derniers temps, chaque préfet, sous-préfet, voire même des militaires de l’armée nationale, ont pris des décisions individuelles pour instaurer un couvre-feu dans leurs villes respectives.

 

Le dernier décret présidentiel, daté du 7 juillet 2023, a une fois de plus levé entièrement le couvre-feu à Bangui, la capitale, mais il n’en va pas de même pour les villes de province. Dans ces dernières, le couvre-feu reste en vigueur de minuit à 5 heures du matin dans les toutes les autres villes du pays à l’exception de Bangui. Cette disparité entre Bangui et les villes de province ne fait que renforcer le sentiment de désordre et d’incohérence qui règne sous le régime du Président Touadera.

 

Voici les termes du dernier décret présidentiel : “Le couvre-feu instauré de 24 heures à 5 heures du matin sur toute l’étendue du territoire centrafricain par le Décret 22.079 du 28 Mars 2022, reste en vigueur, à l’exception de la préfecture de Bangui.

Le reste sans changement.”

Ce décret, bien qu’il ne mentionne pas explicitement les villes de province, laisse entendre que le couvre-feu y demeure dans les faits.

 

Cependant, la réalité sur le terrain est bien différente. À Bocaranga, Birao, Ndélé, Paoua, Baboua, Bambari et dans certains villages, les préfets, sous-préfets et même les soldats des Forces armées centrafricaines (FACA) ont pris chacun l’initiative d’instaurer leur propre couvre-feu, avec des horaires variant de 19 heures à 20 heures jusqu’à 5 heures du matin. Cette situation témoigne du manque d’une moindre notion d’administration et de coordination entre les différentes autorités et aggrave le chaos déjà présent.

 

Il est déconcertant de constater que dans le décret présidentiel, aucune mention n’est faite de cette réalité sur le terrain. Les habitants des villes de province sont confrontés à une confusion totale quant aux règles du couvre-feu et aux autorités compétentes pour prendre de telles décisions. Cette situation engendre frustration et mécontentement parmi la population, qui est en quête de stabilité et de clarté dans le fonctionnement de l’État.

 

Le désordre qui règne dans la gestion du couvre-feu en République centrafricaine illustre une fois de plus les défis auxquels ce pays est confronté, surtout un défis intellectuel des gouvernants. La nécessité d’une gouvernance transparente, cohérente et équitable se fait de plus en plus pressante. Les citoyens centrafricains aspirent à un leadership fort et à une stabilité qui leur permettront de reconstruire leur nation et de se projeter vers un avenir meilleur.

 

Par Alain Nzilo

Directeur de publications

 

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