L’ordre du jour du premier round des pourparlers de paix inter centrafricain a été revu à la baisse.
Les Centrafricains se parlent depuis hier à Brazzaville au Congo. C’est dans le cadre d’un Forum consacré à la paix et à la réconciliation en Centrafrique. Cette rencontre avait été fortement recommandée par les Chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) et les Nations unies à l’occasion du dernier sommet de l’Union africaine qui s’est déroulé à Malabo le mois dernier. Il était question de permettre aux acteurs de la crise centrafricaine ainsi qu’aux forces vives du pays, de s’asseoir pour sortir la Centrafrique de la situation difficile dans laquelle elle se trouve depuis mars 2013.
Environ 170 Centrafricains issus des groupes armés, de la classe politique, de la société civile ou des associations religieuses, sont présents à Brazzaville pour ces assises. Tout ce beau monde est encadré par la médiation congolaise, des représentants internationaux et les autorités de transition, au premier rang desquelles, sa présidente, Catherine Samba-Panza. A Brazzaville, les discussions portent essentiellement sur les violences armées et les questions militaires ou sécuritaires. Et ces assises devraient culminer par l’accord de cessation des hostilités qu’ont promis de signer les deux principaux groupes armés de Centrafrique : les Seleka et les anti-Balaka. Pour Denis Sassou-Nguesso, le président congolais et médiateur en chef, il est que les groupes qui combattent en Centrafrique s’engagent à faire taire les armes. La présidente de transition en Centrafrique Catherine Samba-Panza est du même avis : «le moment est venu d’arrêter les hostilités, d’arrêter les exactions de toutes sortes» a-t-elle déclaré à l’ouverture des travaux.
Initialement, la rencontre de Brazzaville devait également aborder des questions d’ordre politique, avec en arrière plan un grand dialogue national. Mais de nombreuses voix se sont élevées pour s’y opposer. Il était hors de propos qu’un nouveau sommet régional vienne régler des problématiques centrafricano-centrafricaines. Dans la capitale congolaise, on a finalement eu droit au service minimum. Pas question, de définir les contours d’un nouveau cadre de la transition. La perspective d’un réaménagement du gouvernement de transition n’est pas non plus à l’ordre du jour. Pendant trois jours, il va être question exclusivement de paix, et les discussions devraient s’achever par un engagement à cesser les violences. Si les armes se taisent, on pourrait alors passer sereinement dans quelques semaines, à l’étape d’un dialogue inter-centrafricain en Centrafrique et dans les camps de réfugiés. Même si elle ne fait pas l’unanimité, cette nouvelle tentative de réconciliation nationale pour ramener la paix en Centrafrique suscite de réels espoirs.
Par: Simon Pierre ETOUNDI sur Cameroun Tribune