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Centrafrique : dans les coulisses de la radiation de Évariste Ngamana des diocésains

 

De l’église catholique à l’Assemblée nationale en passant par la milice Anti-Balaka et au cabinet du ministère chargé du Secrétariat du Gouvernement, Évariste Ngamana trainent plusieurs casseroles des casiers judiciaires bien remplis derrière lui. Parmi celles-ci, figure celle dans laquelle l’église catholique lavait radié des diocésains, et grâce à laquelle, il l’a mis au service de la milice anti-balaka : la pratique de la magie noire.

Évariste Ngamana
Évariste Ngamana, premier vice- Président de l’Assemblée nationale

 

Rédigé par Gervais Lenga

Publié par Corbeaunews Centrafrique (CNC), le mardi 27 septembre 2022

 

La radiation de Évariste Ngamana des diocésains

 

Si en 2013 – 2015 monsieur Évariste Ngamana se disait capable de produire des gris – gris protecteurs à ses miliciens Anti-Balaka des localités de Carnot et de Berberati, c’est que monsieur Évariste Ngamana avait commencé cette pratique de sorcellerie depuis 2008 – 2010 à Bouar lorsqu’il était encore Abbé de la Cathédrale de Fatima de Bouar.

Bien avant cette période, l’abbé Évariste Ngamana brillait par des vagabondages sexuels sur les petites filles danseuses et des sœurs de sa paroisse.  Mais le plus dangereux de ses comportements c’est qu’en 2009, durant une nuit, vers 1 heure du matin, l’homme sortait nu avec des objets à la main et se dirigeait vers le cimetière qui se trouve juste devant la cathédrale de Bouar. Sur place, l’homme commence à invoquer et faire de la prière pour conjurer Satan.  Malheureusement pour lui, il avait répété la scène à plusieurs reprises et filmé par les riverains du cimetière pour être, après, dénoncé à ses supérieurs qui ont finalement mené leur propre enquête et confirmé l’information. Quelques mois plus tard, la décision est tombée : la radiation pure et simple de l’abbé Évariste Ngamana des diocésains est confirmée.

Or, pour ce dernier, ce n’est pas à l’Église catholique de lui barrer la route dans sa pratique du satanisme.

À lire aussi : Plusieurs dizaines des députés de la nation expriment leur opposition à la modification ou à la rédaction d’une nouvelle constitution

 

Évariste Ngamana, un marabout

 

En 2013, quand la crise qui avait secoué le pays avait commencé, à Carnot, Évariste Ngamana, dont l’église catholique avait décidé sa radiation des diocésains quelques années plutôt, avait formé sa propre milice Anti-Balaka. À la tête de cette milice locale, il avait placé un monsieur connu sous le sobriquet de B13. En même temps, Évariste Ngamana se donne le titre du maître protecteur.  Il remet à ces pauvres jeunes des soi-disant des gris-gris pour se protéger.

Pendant ce temps, son beau-frère, Faustin Archange Touadera, postule pour la présidence de la république. En 2016, il est finalement déclaré gagnant. Touadera prend ainsi la tête du pays et devient Président de la République.

Évariste Ngamana, de son côté, faisait une descente à Bangui. Il est finalement nommé Directeur de cabinet au ministère chargé du secrétariat du gouvernement avant d’être propulsé porte-parole du parti au pouvoir en 2019.

Candidat aux législatives en 2020, il est déclaré député de Carnot par la cour constitutionnelle qu’il accuse aujourd’hui d’être à la solde des occidentaux et décide ne plus se plier à ses décisions. Évariste Ngamana, dont l’église catholique avait décidé sa radiation des diocésains en 2010, arrive au sommet du pouvoir politique centrafricain par le truchement de son beau-frère qui veut contrôler son faiseur de roi, Simplice Mathieu Sarandji, en le plaçant comme Premier vice-président de l’Assemblée nationale.

Si aujourd’hui, Évariste Ngamana, se permet de maltraiter le prêtre spiritain, le cardinal Dieudonné Nzapalainga et toutes les Eglises catholiques sans être inquiété, sa tentative de museler la Cour constitutionnelle n’a pas été restée silencieuses. Dans une déclaration de la Cour, sur l’Etat de droit et l’Indépendance de la Justice, la présidente de ladite Cour, Madame Danièle Darlan, l’a nommément cité comme un des violeurs de la Constitution qu’il faut durement sanctionner. Sa radiation de la vie politique, comme la radiation de Jean Michel Mandaba, se précise.

À lire aussi : Le Président Touadera, désormais dos au mur, voudrait faire un hold-up constitutionnel

 

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