CENTRAFRIQUE : COMMUNIQUE DE PRESSE de Doctrouvé Euloge KOI Relatif à l’appel du GTSC

Publié le 18 octobre 2017 , 6:22
Mis à jour le: 18 octobre 2017 6:22 pm

 

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

 

J’ai appris par voie de presse, depuis Luanda où je suis en visite privée, que le Groupe de Travail de la Société Civile-GTSC- a lancé un appel aux Banguissois à l’effet d’observer trois jours de deuil et de jouer des notes de casseroles, du 24 au 27 octobre 2017, pour dénoncer les violences dans le pays.

Cet appel, qui ne saurait laisser tout républicain indifférent, excite en moi une grande indignation, dans la mesure où ce groupe n’est pas la caisse de résonnance du peuple centrafricain encore moins de la société civile nationale dont les composantes sont :

  • le groupe d’associations des jeunes ;
  • le groupe d’associations des femmes ;
  • le groupe d’associations de défense des droits de l’homme ;
  • le groupe d’associations savantes, universitaires, de recherche ;
  • le groupe d’associations culturelles, sports et loisirs ;
  • le groupe d’associations des syndicats de travailleurs et corporations ;
  • le groupe d’associations philanthropiques et humanitaires ;
  • le groupe d’organisations patronales ;
  • le groupe des confessions religieuses.

IL est de ce point de vue absolument nécessaire de rappeler que la société civile, souvent galvaudée, doit s’approprier son rôle de contrepoids à la société politique et se limiter à émettre des idées, à être une boite d’expertises, à sonner l’alarme lorsqu’il y a dérapage de la part des acteurs politiques et à exercer une influence intellectuelle et morale afin d’obtenir satisfaction des besoins collectifs.

Au lieu d’être une source d’innovation sociale et de contribution à la transformation de la société, tout en gardant son indépendance vis-à-vis de la classe politique, le GTSC, manquant de visibilité et de lisibilité, se caractérise par son attitude de subordination aux entités politiques. Ses observations et actions, savamment orchestrées au sein des états majors des partis politiques irresponsables, ne sont pas liées à l’intérêt supérieur de la Nation, mais à une coloration politique.

Dans un tel contexte, je réalise que l’utilité sociale de cette composante de la société civile se trouve désormais altérée, car, jamais la société civile ne doit pas être le tremplin indiqué pour la promotion politique. C’est pourquoi elle doit trouver de nouvelles formes d’actions collectives pour être en mesure de formuler, conformément à sa mission, des réponses adaptées aux principaux défis sociaux

L’appel à s’armer de chaudrons pour plaider une cause commune, quitte à taper fort au point où le fond de la casserole n’ait pas à résider à l’assaut de la louche, ne produira pas l’effet escompté. Ce n’est pas le tintamarre dérisoire des casseroles qui apportera des solutions durables aux violences.

Les concertistes du GTSC, qui ne cessent de faire la pluie et le beau temps, doivent bien noter que l’émission de bruits assourdissants durant trois jours, porte atteinte à la tranquillité publique et à la santé humaine.

Je tiens aussi à partager ma vive indignation contre ce groupe, qui a choisi la même date où le Secrétaire Général des Nations Unies effectuera une visite de travail dans notre pays pour se mettre aux casseroles.

Couvrir d’opprobre une Institution qui est au chevet de notre pays agonisant, l’aidant à sortir du gouffre dans lequel il est plongé par la faute des politiciens véreux, n’honore pas la République.

Je rappelle que lors d’événements précédents, organisés à la même période l’an passé par le même groupe, qui n’a ni pouvoir ni compétence d’agir au nom de la société civile nationale, l’entreprise téméraire des jeunes aux conduites addictives, armés et positionnés sur les barricades érigées pour la circonstance, dans une marche pourtant dite pacifique, avait occasionné plusieurs morts dans des échauffourées entre manifestants et forces internationales.

Dans ce contexte, regrettable, pour éviter toute réitération de tels actes, préjudiciables à l’Etat et aux familles des victimes, et protéger la population, je demande aux services de l’Etat de prendre des mesures préventives.

Je demande aussi et surtout aux Banguissois de se garder d’écouter des imposteurs à la solde de certains politiques dont  l’agenda est différent de celui de la vision de défendre la République.

 

Fait à Luanda, Le 17 octobre 2017

 

Dr Doctrouvé Euloge KOI

Personnalité politique indépendante

Enseignant-Chercheur en science politique

Ancien Directeur de Cabinet

Email : beafrika.dek@gmail.com

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