mercredi, décembre 18, 2024
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Centrafrique: Catherine Samba-Panza deplus en plus isolée

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Le crédit de la présidente de la transition, Catherine Samba-Panza, est au plus bas

Catherine Samba-Panza, Présidente de Transition en Centrafrique
©corbeaunews-centrafrique.com

 Bangui en proie à une nouvelle flambée de violence.

La capitale centrafricaine est à nouveau le théâtre d’affrontements et d’attaques meurtrières. Le crédit de la présidente de la transition, Catherine Samba-Panza, est au plus bas.

Depuis deux semaines, Bangui est en proie à un regain de violence comme on ne l’avait pas vu depuis le mois d’août. Plus d’une quinzaine de personnes ont été tuées dans différents affrontements engageant la responsabilité de groupes armés liés aux anti-balaka (1).

Les casques bleus, chargés d’assurer la sécurité dans ce pays depuis le 15 septembre, n’ont pas été épargnés : ils comptent un tué et une vingtaine de blessés depuis le 9 octobre. Les militaires français ont essuyé une vingtaine d’attaques dans les rues de Bangui, ripostant et tuant une dizaine d’assaillants.

 « Ce sont de petits groupes, organisés, maîtrisant le terrain, qui nous tirent dessus. Ils semblent poursuivre un but politique », explique le colonel Gilles Jaron, porte-parole de l’état-major de l’armée française. Cette violence est aussi le fait de nombreux délinquants et de bandes armées qui profitent du désordre et du climat d’impunité pour piller, rançonner et voler les habitants sans défense.

CATHERINE SAMBAT-PANZA DE PLUS EN PLUS ISOLÉE

Dans ce contexte dégradé, le crédit de Catherine Samba-Panza, neuf mois après sa nomination comme présidente de la transition, est au plus bas. En premier lieu dans son pays, où elle n’a pas su trouver les moyens de restaurer la paix et la sécurité. Elle est en plus empêtrée dans un scandale financier : 2,5 millions des 10 millions de dollars que l’Angola a offerts à la Centrafrique à la fin septembre se sont envolés sans qu’elle puisse le justifier. Elle est, enfin, soupçonnée de ne pas œuvrer véritablement à la transition démocratique en montrant peu de volonté dans l’organisation de l’élection présidentielle prévue au premier semestre 2015.

Ses adversaires déclarés sont aujourd’hui légion. On les trouve parmi les leaders de la Séléka (2) – après des mois de silence, leur chef Michel Djotodia, en exil au Bénin, a évoqué son éventuel retour en politique en Centrafrique dans un entretien publié le 4 octobre au quotidien L’Est républicain. On les trouve aussi parmi les chefs des anti-balaka, parmi les fidèles de l’ancien président François Bozizé, renversé en mars 2013 par les rebelles de la Séléka.

De plus en plus isolée dans son pays, la présidente est aussi de moins en moins soutenue par ses alliés régionaux, en particulier par le président congolais Sassou Nguesso, le médiateur dans la crise centrafricaine. Les 18 et 19 octobre, il a envoyé une mission à Bangui pour exhorter les différents partis à un retour au calme et rappeler que la future élection présidentielle devait bien se tenir en février 2015. La déception est aussi vive en France, pourtant son principal allié.

La Croix

(1) Les anti-balaka sont au départ des milices d’autodéfense apparues en septembre 2013 en réaction aux exactions de la Séléka.

(2) La Séléka est une alliance de mouvements rebelles issus du nord-est du pays, zone à majorité musulmane et marginalisée par Bangui.

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