Centrafrique: Calme précaire à Bangui (Sangaris)

Publié le 14 octobre 2014 , 11:35
Mis à jour le: 14 octobre 2014 11:35 am

CNC  /  EMA

Selon la Sangaris le calme est revenu à Bangui après quatre jours de violence

La semaine dernière, des incidents intercommunautaire ont de nouveau éclaté à Bangui. Selon des éléments donnés par un officier de la Mission des Nations unies en Centrafrique (MINUSCA), tout serait parti par des grenades lancées par un homme à moto, supposé musulman, sur des « individus » se trouvant au bord de la route. L’auteur de cet acte a ensuite été lynché par des « hommes non identifiés ».

Cet incident a enclenché le cycle des représailles. Un chauffeur de taxi a été tué par des musulmans, ce qui a provoqué une grève de ses collègues. Dans le même temps, des échanges de tirs ont été contatés dans les quartiers situés au nord de Bangui pendant que des barricades étaient à nouveaux érigées. En outre, un casque bleu de la MINUSCA a été tué dans une embuscade tendue dans les environs de la capitale centrafricaine.

Et, le 11 octobre, compte tenu de la dégradation de la situation et d’accrochages signalés entre des miliciens anti-balaka et des militaires des forces internationales (ONU, Sangaris, EUFOR RCA) dans des quartiers jouxtant sa piste, l’aéroport M’Poko a été fermé.

Ces nouvelles tensions ont éclaté alors que le mouvement des milices anti-balaka, dont une partie est dirigé en sous-main par le clan de l’ex-président Bozizé, a engagé un bras de fer avec les autorités centrafricaines de transition. En outre, des individus portant l’uniforme auraient pris part aux incidents.

« Il a été constaté avec amertume que des hommes en armes et arborant la tenue militaire se livrent à des actes de barbarie sur la paisible population de Bangui. A cet effet, le chef d’état-major des armées, les autorités militaires et moi-même, adressons une sévère mise en garde à l’endroit de tous ceux des éléments des FACA [ndlr, Forces armées centrafricaines] qui se révéleraient comme étant les auteurs des actions constatées », a ainsi affirmé Aristide Sokambi, le ministre centrafricain de la Défense.

S’agissant des forces françaises de l’opération Sangaris (ou engagées dans la mission européenne EUFOR RCA), l’État-major des armées (EMA) a indiqué qu’elles font « face à l’agressivité de plusieurs groupes armés qui cherchent à envenimer la situation ». Et d’ajouter : « Les militaires de Sangaris (ndlr, ceux du GTIA Picardie) ont ainsi été plusieurs fois pris à partie alors qu’ils cherchaient à démonter les barrages sommaires mis en place par les manifestants ou à l’occasion de leurs patrouilles. Ils ont dû riposter à plusieurs reprises ».

Dans le même temps, à Dékoa, dans l’est du pays, où la force Sangaris avait fait récemment appliquer des « mesures de confiance » (désarmement et cantonnement des groupes armés) après des affrontements entre miliciens anti-balaka et combattants de l’ex-Séléka (mouvement à l’origine de la chute de François Bozizé et qui a cherché à mettre le pays en coupe réglée), la situation s’est là-aussi dégradée. Et les militaires français ont été « violemment pris à partie », a indiqué l’EMA. Ces derniers ont riposté et neutralisé « plusieurs individus ».

Cela étant, tant à Dékoa qu’à Bangui, et après cette poussé de violence, le calme reste précaire, quelques tirs sporadiques ayant été encore entendus dans la nuit du 12 au 13 octobre. Selon l’AFP, des hélicoptères des forces internationales survolent en permanence la capitale centrafricaine pendant que les transports en commun reprennent progressivement leur activité. Toujours d’après la même source, des barricades tenaient encore (hier) debout sur certains axes, notamment vers les quartiers nord, où des tirs sportadiques ont été relevés.

D’après les propos d’un source syndicale rapportés par RFI, des miliciens anti-balaka seraient à la manoeuvre. « Ils veulent que Bangui soit ville morte pour pouvoir mener à bien leurs projets », a-t-elle affirmé.

« La population voit bien qu’elle est prise en otage par des groupes armés », a confié, toujours à RFI, Antoinette Montaigne, ministre de la Communication. « Et cette population commence à sentir le ras-le-bol. On risque d’aller vers des troubles très graves, avec une population désespérée qui essaierait de se libérer de force », a-t-elle ajouté.

État Major des Armées (France)

Aucun article à afficher