Centrafrique : bientôt, un projet solaire pour l’électrification du monde rural

Publié le 26 septembre 2018 , 6:31
Mis à jour le: 26 septembre 2018 6:31 pm
Credit Photo : Fred Krock pour CNC.

 

 

Centrafrique : bientôt, un projet solaire pour l’électrification du monde rural

 

 

 

A l’issue de l’atelier tenu le 14 septembre 2018 au siège de la Coordination nationale climat (CN-Climat) à Bangui, les représentants des Ministères et certaines institutions ont recommandé à la CN-Climat d’adresser une « lettre de non objection » à la Banque Mondiale ; laquelle permettra à la Banque de rechercher un financement supplémentaire auprès du Fonds Vert Climat pour la mise en œuvre du Projet régional d’électrification hors réseau (ROGEP) au profit de 19 pays africains dont la RCA.

Un espoir pour les populations rurales centrafricaines d’accéder à l’électrification à partir de l’énergie solaire photovoltaïque. Les kits solaires qui seront fournis dans le cadre du projet ROGEP permettront d’alimenter les ménages, les petites unités de production, les services ou de satisfaire d’autres besoins encore plus élevés en électricité. Bien plus, ce projet créera « les meilleurs conditions pour le développement des activités nécessaires à une croissance économique soutenue et à l’amélioration des conditions de vie de populations », s’est réjoui le Directeur de cabinet du Ministère de l’environnement et du développement durable, Rubens Nambaï.

Le Projet régional d’électrification hors réseau présente de grands avantages  pour la République Centrafricaine : d’abord, il augmentera le taux d’électrification nationale jusque-là estimé à 20% et qui tend vers 1% dans les zones rurales ; ensuite, il contribuera efficacement à booster l’économie nationale à travers le développement des activités friandes d’énergie ; enfin, il aidera le pays à lutter davantage contre les émissions de gaz à effet de serre issues de la déforestation et de la dégradation des forêts pour ainsi bénéficier des compensations financières internationales.

ROGEP, un projet régional  

Le projet ROGEP était, à l’origine, destiné aux 15 pays de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO). En effet, face au faible taux d’accès à l’électricité et en raison de la dépendance accrue des populations aux combustibles à forte teneur en carbone tels que le bois de chauffe, l’organisation sous régionale, à travers son institution dénommée Centre pour les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique (ECREEE), a sollicité et obtenu de la Banque Mondiale le financement, à hauteur de 200 millions de dollars, du projet régional visant la fourniture des services d’électricité durables et abordables aux ménages, aux PME ainsi qu’aux établissements de santé et d’enseignement.

Ce projet sera ensuite étendu aux quatre autres pays frontaliers de la CEDEAO notamment le Cameroun, le Tchad, la Mauritanie et la République Centrafricaine. Ce qui demande une enveloppe supplémentaire. D’où l’avis de non objection que chaque pays bénéficiaire du projet doit adresser à la Banque Mondiale pour autoriser l’institution à lever 150 millions de dollars additionnels nécessaires à la mise en œuvre du ROGEP.

En attendant, les cadres réglementaires des Etats bénéficiaires doivent être améliorés afin d’inciter les entreprises privées à participer aux travaux d’électrification des zones rurales concernées.

Une aubaine pour les entreprises locales !

Les fonds pour la mise en œuvre du Projet régional d’électrification hors réseau seront logés dans les banques des pays bénéficiaires. Les entreprises éligibles présenteront leurs business plan et, une fois retenus, décrocheront des financements leur permettant d’installer les équipements solaires, fournir de l’électricité aux populations. De leur côté, les agences de régulation du secteur veilleront sur le prix de consommation de ce nouveau produit.

En Centrafrique, les entreprises locales retenues commencent déjà à suivre de formations à l’extérieur du pays pour mieux se préparer à la compétition. Mais, par mesure de précaution, il est envisagé de définir un quota pour ces entreprises enfin qu’elles ne soient pas trop défavorisées.

 

Par : Fred Krock, CNC.

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