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CENTRAFRIQUE: BENOîT LIKITI, LES QUATRE VERITES DE KENETH ZAMIRAKANAH

Corbeau News Centrafrique: 29-10-2014, 17h47.

Oû est donc parti le Président du Parti UDRP?
Benoît LIKITI? ©CNC

BENOIT LIKITI – LES QUATRE VERITES DE KENETH ZAMIRAKANAH

En lisant un article de presse du 05 septembre 2014, publié sur www.centrafrique-presse.overblog.com , sous le titre MAIS OU DONC EST PASSE LE PRESIDENT DE L’UDRP ?, pris d’inquiétudes et de soucis, je suis tenté de répondre – par devoir de mémoire à un fidèle ami, camarade d’université et, par ailleurs, illustre homme dévoué à la cause de son pays – car considérant l’extrême discrétion du personnage Benoît Likiti, je suis plus ou moins convaincu qu’il s’est peut être volontairement effacé poursuivant certainement une cause qu’il voudrait présenter, face à la crise que traverse son pays qu’il adore particulièrement m’a-t-il souvent proclamé.


J’ai rencontré M. Benoît Likiti pour la première fois en 1978 à l’université Paris IX Dauphine qui, à l’époque était classée première université de l’Hexagone en matière de Sciences de gestion, et c’est l’université qui faisait face aux grandes écoles comme HEC ou Essec Paris, et d’ailleurs les africains qui y fréquentaient se connaissaient plus ou moins tous car leur nombre se comptait sur les doigts de la main, la sélection était sauvage. Cette sélection obligeait les africains à se connaître de la première année en année de Maîtrise; toutes facultés confondues : congolais, centrafricains, camerounais, tchadiens, sénégalais, gabonais, ivoiriens, guinéens. A propos du Gabon, les africains appréciaient particulièrement la présence parmi eux, dans les mêmes amphithéâtres, une certaine Pascaline Bongo qui nous a tous laissés d’agréables souvenirs par sa simplicité et son assiduité aux travaux dirigés ; ce qui paraissait rare ailleurs…


Benoît Likiti, Pascaline Bongo, TINE, TCHOUSSEN NANA, ADOVI, LAGO YEPO, MAMADOU KABA , Mlles SOW , N’DIAYE, LY KAI BUI moi et les autres sommes tous diplômés de Paris IX promotion 1979 avec des célèbres professeurs tels que Michel Roccard, Jacques Attali, Jacques Delors, Cibert, Thiam, Degbey, Zerbib, feu Tezenas du Moncel… Lorsqu’on s’est séparé de l’université, il a regagné une institution bancaire sous-régionale qui l’a recruté, à la suite d’un concours international qui s’est déroulé au siège européen de la banque mondiale à Paris, supervisé par un cabinet parisien spécialisé dans la sélection des cadres pour les compagnies internationales. Revenu à Paris, après une année pratique dans l’institution bancaire, Benoît Likiti, muni de son diplôme en Sciences de Gestion, filière expertise comptable n’a malheureusement pas pu me rencontrer à cause de mes nombreux déplacements en Afrique et dans le monde ; Néanmoins, croisant un tchadien, ancien de Dauphine, venu au cabinet pour une consultation j’appris qu’il a rencontré Likiti en pleine recherche d’informations au Centre Georges Pompidou mais il ne m’a pas précisé la nature. J’ai compris lorsque l’ami tchadien m’expliqua qu’il suit, lui-même, les cours de droit à la Sorbonne pour l’obtention du certificat juridique exigé pour l’expertise comptable.


Avec Likiti ils ont beaucoup échangé ; c’est ainsi que l’ami tchadien m’apprit que Likiti est revenu à Paris au nom de son entreprise pour une série de stages dans les institutions financières françaises.


A la Banque de France le stage se déroulait à la direction générale du crédit ; à la Banque Française du Commerce Extérieur (BFCE) il fallait apprendre à gérer les crédits export ainsi que les risques et les garanties ; Au Crédit National il s’est familiarisé à la gestion des actions concertées…


Ce qui a retenu mon attention, c’est que notre ami tchadien nous révéla que Likiti, malgré le plein temps de son stage, s’est inscrit en Doctorat de Sciences Politiques, option ‘’Relations Internationales du tiers-monde’’. Il se préoccupe véritablement de la situation économique et politique de son pays la République Centrafricaine et ne ratait jamais l’occasion de nous entretenir de l’état de la RCA, économie enclavée dont les coûts des facteurs de production pénalisent gravement la compétitivité et donc ralenti l’industrialisation, à laquelle il faut ajouter la faible performance de l’exploitation minière, gangrénée par la fraude et la corruption. Mais Benoît Likiti apparaissait toujours optimiste en évoquant la capacité intellectuelle de la jeunesse de Centrafrique dont il a foi. Il proclamait en outre que la pensée politique de certains leaders historiques africains tels que Cheik Anta Diop, Kwamé Nkrumah, Patrice Lumumba, donnera la lumière à la jeunesse de Centrafrique pour vaincre la médiocrité des hommes politiques de son pays.


Alors quelqu’un qui se nourrit de cette image intellectuelle ne peut volontairement donner l’occasion de se voir écarter des questions de son pays au moment où des initiatives hardies doivent se manifester. C’est pourquoi nous ses collègues africains disons qu’il est bel et bien débout quelque part. Ne disposant pas d’un réseau d’anciens élèves de Paris-Dauphine promotion 1979, aucune communication alarmante n’a été enregistrée malgré tout.


Par un heureux hasard, en mission à Kinshasa, je le rencontrai avec des collègues. Il m’a posé quelques questions sur les méthodes et fonctionnement de l’Union Européenne car il préparait avec ses services, un manuel de procédures, en conformité avec « les quatre piliers de l’union européenne », à mettre à la disposition de la mission de consolidation de Paix à Bangui, pouvant permettre d’établir la visibilité, la traçabilité et la pertinence des opérations comptables et financières liées à la mission.


Je n’avais pas le sentiment d’être en face d’une personne tourmentée ; ce n’est peut être qu’une fausse impression. S’apercevant qu’on s’étonnait de son physique qui n’a pas trop changé pour un haut cadre qu’il est devenu, Benoît Likiti rappela ce qu’on disait en fac en riant « l’homme ne vit pas que pour manger ! Mais mange pour vivre ». Il nous avait appris que « vivre pour manger » signifie la soif du pouvoir, et comme corollaire, l’enrichissement effréné, illicite, alimenté par les fruits de la corruption pendant que la mal -gouvernance aveugle les autres, aggravant leur ignorance, dégradant leur état physique, et tout ceci, baignant dans un environnement malsain qui annihile toute initiative nouvelle. La soif du pouvoir ne peut induire un héritage conforme au texte fondamental, qu’est la constitution. Par contre « manger pour vivre » c’est mener une existence suivant une vision politique respectant la loi fondamentale, évitant de la « traficoter » afin d’atténuer les risques de conflits, qui à leur tour, dégradent la santé de la population ainsi que l’éducation des enfants, confisquent le développement humain tout court.


Nos amis ivoiriens l’avaient rencontré en 1992, à sa sortie du siège de la Banque Africaine de Développement (BAD) à Abidjan. Il faisait partie des premiers économistes formés par la banque panafricaine pour les réalisations des audits de projets. Il s’agit d’évaluer de manière rétrospective les projets faramineux africains qui apparaissent par la suite, comme des ‘’serpents de mer’’, il faut donc procéder à une évaluation ex-post permettant de tirer des leçons des échecs ou de succès de ces projets, après avoir établi le rapport d’achèvement.


J’avais eu le sentiment que Benoît Likiti assimilait toutes ces nouvelles approches pour renforcer une autre vision pour son pays.
En 2011, un ami sénégalais de retour d’une mission humanitaire de Bangui m’apporta des informations culturelles, économiques et politiques de ce pays et me signala la diffusion d’un quotidien national Le Citoyen dont la Une portait la signature de notre cher collègue… Likiti Benoit ! N’ayant maintenant que de vagues souvenirs de Likiti, il ne disposait d’aucun repère pour le rencontrer. Est-il en ce moment précis à Bangui ou ailleurs ? Il n’a pu l’affirmer !
L’article était effectivement signé de Monsieur Likiti, ancien diplômé de Paris-Dauphine. Le quotidien Le Citoyen était à son 3655e parution en date de 05 juillet 2011.


Curieusement le journal publié était un numéro spécial réservé exclusivement à des analyses portées sur l’avenir de l’économie nationale : « Réduction de la dette centrafricaine : où doit-on aller maintenant ? Vers un Centrafrique émergeant ? » De Benoit Likiti.
Dans ses écrits, l’auteur évoque quelques actions dans le secteur économique qui ont amené les autorités de son pays à la réalisation de certaines performances ayant abouti à la validation par la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International, de l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative renforcée des pays pauvres très endettés (PPTE). La RCA est le 25e pays à bénéficier sur les 42 éligibles au départ. La conséquence immédiate a été d’alléger la dette publique afin de relancer le développement économique et social : éviter à l’avenir un endettement excessif, promouvoir les exportations en boostant la production, relever le niveau de consommation, favoriser la croissance et l’emploi. Ainsi, la dette publique réduite implique pour Benoît Likiti, un nouvel espace économique renforcé par, les leçons tirées du passé.


Dans ce contexte, il a tenté de donner un début de réponse aux interrogations stratégiques de la vision de l’émergence économique qu’il a présentée dans son article. Après lecture du document produit, je me permets ce commentaire : Après analyses des forces et faiblesses d’une économie enclavée, Benoît Likiti énonce une série de mesures à court terme à prendre d’une part, et d’autre part, emmener les décideurs du pays à considérer l’atteinte du PPTE comme rampes de lancement pour une nouvelle économie, dépoussiérée de toute dette ! Ainsi, sur le plan des infrastructures, réhabiliter sous toutes ses formes, les communications avec la nouvelle République du Sud-Soudan qui présente d’immenses identités avec toute la partie sud-est du Centrafrique à travers les peuples Azandés ; Renforcer les liaisons vers Bangui, en traversant les riches régions de la Ouaka, de la Kémo, et de L’ombella-M’Poko ; comme par le passé. IL a en outre rappelé que le volume des échanges dans cette zone répondait parfaitement à la demande des populations qui y tiraient des avantages non négligeables au plan commercial, sanitaire et éducatif. La relance et le renforcement des relations avec le Sud-Soudan sont inscrits parmi les solutions incontournables à la contrainte de l’enclavement de la RCA. La traversée du Sud-Soudan plonge le Centrafrique en pleine Afrique de l’est dont la plupart des états présentent des indicateurs économiques orientés vers l’émergence; Des valeurs et des expériences à acquérir donc !


Ces quelques lignes résumées démontrent que notre ami n’a rien perdu de sa pugnacité ; En définitive, nous, amis de Dauphine de Likiti, avons la forte conviction qu’il est là, qu’il est ici, qu’il est quelque part, libre et non entrain de crever dans une des tristement célèbres geôles qui arpentent les sous-sols de certaines présidences africaines… si tel est le cas, Benoît nous te prions de manifester de manière formelle ton existence à moins que cela soit fait par tes amis ou compatriotes centrafricains. Un silence assourdissant obligerait nous tes amis à prendre des dispositions sur le plan international en vu de faire toute la lumière sur ta très longue absence remarquée. Car malheureusement en Afrique, nous avons le triste record de vivre qu’un simple silence se transforme en macabre silence absolu. Certes, Likiti n’est pas indispensable pour la nation Centrafricaine, PERSONNE ne l’est d’ailleurs, pour aucun pays ! En revanche, il semble utile que la jeunesse de Centrafrique s’approprie certains aspects positifs de ses multiples expériences internationales et se donne l’occasion d’apprécier à sa juste valeur la pertinence de ses analyses et ses propositions d’actions consécutives concernant l’économie de la RCA, notamment la masse salariale, la bancarisation, le microcrédit, le désenclavement, l’émergence… Likiti est, à n’en point douter, un pur produit des institutions internationales. En vérité, Likiti nous a, à l’époque, rassurés qu’il déploiera toutes les énergies en vue d’obstruer toute politique tendant à transformer la jeunesse de son pays en une jeunesse clochardisée, corvéable à la merci et martyrisée.


Kenneth Zamirakanan

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