jeudi, janvier 9, 2025
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Centrafrique, base arrière de la propagande russe

Centrafrique, base arrière de la propagande russe

 

Centrafrique, base arrière de la propagande russe
Voici une belle photo de famille qui réunit  l’ambassadeur de Russie, les Russes de la Minusca et les mercenaires de la société Wagner

 

Par la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique.

 Depuis leur arrivée en Centrafrique en 2018, les Russes ont éprouvé mille et une méthodes de désinformation. Après avoir fait de ce pays un véritable laboratoire, ils se cachent de moins en moins.

 

La Centrafrique n’est plus un laboratoire mais le terrain de jeu favori de la propagande et de la désinformation russes. Depuis sept ans, après que les mercenaires de Wagner (devenu Africa Corps) y ont mis le pied, les officines du Kremlin ont pu penser, planifier, et mettre en œuvre tout un arsenal visant à manipuler les esprits, des habitants lambda aux  élites du pays. Ce que le monde occidental subodorait  depuis des années a éclaté au grand jour, fin novembre, avec la publication du témoignage d’un « repenti », Ephrem Yaliké Ngonzo, dans Forbidden Stories, un collectif de journalistes d’investigation. Reporter au Potentiel centrafricain, un journal favorable aux autorités en place, Ephrem Ngonzo est approché par un certain « Michel » avec lequel il prend un café, en compagnie de l’interprète de ce dernier. « Michel s’est présenté à moi comme le directeur de la communication et des relations publiques de la mission russe en Centrafrique. », précise-t-il à Forbidden Stories.

Le « Michel » en question s’appelle en fait Mikhaïl Prudnikov. C’est un proche  du groupe paramilitaire russe Wagner fondé par Evgueny Prigojine. Très rapidement, Ephrem est sollicité pour écrire des articles valorisant les Forces armées de RCA (FACA) qui sont entraînées par Wagner puis pour publier dans le Potentiel, sous pseudonyme, d’autres articles rédigés par « Michel ».  Cette prestation est très bien rémunérée : 200 000 FCFA (300 euros) par mois, soit deux fois et demie son salaire de rédacteur en chef et 8,5 fois plus que le salaire moyen ! La machine est enclenchée. Elle prend son rythme de croisière quand Ephrem se voit proposer à l’automne 2020 de quitter son poste pour devenir « responsable des relations de Wagner avec les médias locaux ». Le salaire à la clef est alléchant : 500 000 FCFA (760 euros). A ce prix, il organise aussi des manifestations devant des sites miniers tenus par des entreprises occidentales, devant la base des casques bleus de Mbaïki. Ephrem confesse avoir payé « 2.000 FCFA chaque jeune pour tenir des pancartes sur les Russes avaient écrit ‘Non à la Minusca’ et ‘Minusca dégage’ ». Ephrem prend des photos, rédige le texte. Le tout est ensuite diffusé via son réseau de journalistes locaux et relayé sur les réseaux sociaux.

Patron du renseignement russe en Centrafrique

 

Cette propagande se double d’un verrouillage de l’information. La population centrafricaine déjà touchée par un taux important d’analphabétisme (80%) n’accède pas non plus à une large palette de médias libres et pluralistes. Les principales télévisions (2 chaînes), les radios (plusieurs dizaines) et les journaux sont pro-gouvernementaux, c’est-à-dire régulés en sous-main par les supplétifs russes et diffusant par conséquent des informations orientées. En effet, selon les bilans annuels de nombreuses ONG, les journalistes centrafricains font l’objet de nombreuses pressions, soit sur eux-mêmes soit sur leurs proches. Ceux qui sont tentés de trop creuser l’information sont intimidés, parfois emprisonnés et même éliminés. Même les étrangers sont ciblés, à l’image des trois journalistes russes venus enquêter en juillet 2018 sur les mercenaires de…. Wagner. « Personne n’a osé en parler, ni cherché à enquêter » par crainte de représailles, confie Ephrem Ngonzo. Une fois les journalistes soumis ou réduits au silence, les officines russes approchent des artistes, des activistes, des leaders d’opinion, des cadres politiques et des dirigeants d’association pour en faire des relais d’influence, toujours dans l’intérêt de faire avancer les intérêts russes dans le pays. Les élites deviennent ainsi sensibles aux messages diffusés. C’est ce qui explique que Fidèle Gouandjika, ministre conseiller spécial du chef de l’État, se soit mis en scène et ait diffusé une photo de sa personne portant un T-shirt : « Je suis Wagner ». Infuser les esprits passe aussi par la couverture culturelle. A Bangui, la Maison russe, centre culturel de Moscou en RCA, est dirigée par Dmitri Sytyi qui entend « poursuivre l’œuvre » engagée par son ancien mentor Evgueni Prigogine, fondateur de Wagner. C’est aussi la mission de Viktor Lukovenko, un ancien de Wagner, qui a été propulsé à la tête d’African Initiative, une « agence de presse russe sur les événements du continent africain ». Celle-ci ne cache pas son tropisme particulier : saper « l’héritage néocolonial contre lequel les pays africains luttent depuis des décennies », et valoriser « les activités » des « militaires, hommes d’affaires, médecins et journalistes »russes. Les activités de ces « ambassadeurs culturels » trompent peu de monde, surtout pas l’ancien député centrafricain Jean-Pierre Mara. Pour lui,  Dmitri Sytyi est clairement « le patron du renseignement militaire russe » à la tête d’une organisation qu’il juge « bien huilée. C’est bien caché, c’est très difficile [à percer] … c’est opaque quoi », a-t-il déclaré au site DW.com.

 

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