Centrafrique : Bambari, une fête du gouvernement qui a tourné au cauchemar

Publié le 11 janvier 2019 , 7:13
Mis à jour le: 11 janvier 2019 7:13 am

 

 

Centrafrique : Bambari, une fête du gouvernement qui a tourné au cauchemar

 

 

Bangui (CNC) – La scène ressemble à une chute de régime dictatorial. Or, c’est une fête soumise à un bras de fer entre un gouvernement et un chef rebelle Ali Darassa. Une débandade généralisée sens dessus dessous. Des officiels, ministres, DG, en fuite. La population terrée chez elle, des policiers tués, des dizaines de civiles abattues. Bambari, une ville sans arme était devenue hier et jusqu’à ce matin, une ville sans personne. Telle est l’image qui reste d’une fête qui a tourné au cauchemar. Retour sur une journée d’une fête perdue.

 

Tout a commencé dans la journée du mercredi 9 janvier par des tirs intenses dans le secteur dit de Pk3 sur la route de Bria. Vers 21 heures, une tentative à l’arme lourde des rebelles pour le contrôle du centre administratif de la ville au centre de la ville a eu lieu. Et c’est vers 4 heures du matin que les rebelles sont apparus comme des abeilles dans la ville. Le commissariat de la police non loin de leur fief a été assiégé.

D’après une source sécuritaire contactée par CNC depuis Bambari, les forces armées centrafricaines-FACA- déployées sur place n’ont pas bougé d’un iota leurs pieds malgré les appels en renfort des policiers assiégés.

Vers midi, la ville de Bambari est entièrement déserte et la quasi-totalité est sous contrôle des rebelles de l’UPC qui ont reçu, très tôt le matin, des renforts en homme et munitions venus de Bria.

Bilan dans la mi-journée hier, deux policiers froidement abattus, des femmes et enfants tabassés, des vivres et produits agricoles d’exposition emportés et des personnes tuées.

Du côté de l’état-major des armées à Bangui, contacté par CNC vers 15 heures hier jeudi 10 janvier, un officier refuse de confirmer l’inaction des soldats FACA et le contrôle quasi total de la ville par les rebelles de l’UPC.

« Les soldats FACA ont reçu comme première consigne de protéger et de faire sortir de la ville les autorités. Après, ils doivent se cantonner à la base de la MINUSCA. Et je ne peux vous communiquer, c’est un secret militaire, les mesures prises à l’instant pour le reste des opérations à entreprendre d’ici peu ». Avance cet officier sous couvert de l’anonymat et sans plus aussi de précision.

Vers 16 heures, les mesures gardées en secret militaire sont connues. Le passage en force des commandos parachutistes portugais et de l’aviation de la MINUSCA pour appuyer, au sol, les mercenaires russes sur place, les soldats FACA et ceux de la MINUSCA restés casernés toute la journée.

Les quartiers sous autorités des rebelles de l’UPC, Bornou, Elevage, et Maïdou sont pris d’assaut par des véhicules blindés et bombardés par des hélicoptères de combats.

Bilan encore provisoire ce matin, une dizaine des rebelles tués, une trentaine autre prise en otage et des débandades observées dans leur camp.

Un véritable cauchemar pour la population qui continue de terrer chez elle ce matin en raison des dernières opérations de ratissage et une véritable leçon de conscience donnée à Touadera et à son ami Sarandji par la MINUSCA, que leur pouvoir est sur des pailles sèches et que désormais, il faut qu’ils mettent des cadenas sur les bouches de leurs griots insulteurs.

 

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