CENTRAFRIQUE : ALLER A BUJUMBURA…, POUR SE DIRE QUOI ET FAIRE QUOI ?

Publié le 1 octobre 2023 , 7:25
Mis à jour le: 1 octobre 2023 2:04 pm

CENTRAFRIQUE : ALLER A BUJUMBURA…, POUR SE DIRE QUOI ET FAIRE QUOI ?

 

Jean-Serge Wafio, Président du PDCA
Jean-Serge Wafio, Président du PDCA

 

 

Bangui, 02 octobre 2023 (CNC) – Dans un communiqué incisif, Jean-Serge Wafio du PDCA critique vivement la réunion prévue à Bujumbura entre les leaders centrafricains et les représentants de l’Union Africaine. Il insinue que l’objectif caché pourrait être de légitimer la nouvelle constitution de Touadera en échange de la Primature pour l’opposition, qualifiant cette manœuvre de “jeu politico-diplomatique abject et obscène”.

Ci-dessous, l’extrait de son communiqué :

 

ACCOMPAGNER MOUSSA FAKI MAHAMAT ET LE COMITÉ DES SAGES DE L’UNION AFRICAINE A VALIDER LE COUP D’ETAT CONSTITUTIONNEL DE TOUADERA ?

 

CE SERAIT UN JEU POLITICO-DIPLOMATIQUE ABJECT ET OBSCENE

 

 

De retour de New York (Etats-Unis) où il a eu une entrevue avec l’illégitime et l’illégal Président TOUADERA, en marge de l’Assemblée Générale des Nations Unies de septembre 2023, le Président de la Commission de l’Union Africaine-UA, le diplomate MOUSSA FAKI MAHAMAT, s’est empressé d’actionner le Comité des Sages de cette institution panafricaine pour organiser une rencontre entre les pouvoirs publics et les leaders politiques et sociaux centrafricains à Bujumbura (Burundi) du 05 au 07 octobre 2023 ; une rencontre à la va vite, sans préparation, pour se dire quoi et faire quoi ?

 

De notre humble avis et après de pertinentes interrogations-réflexions, nous avons la très forte conviction que ce sera un rendez-vous pour faire avaler la couleuvre avec l’onction de l’Union Africaine, c’est-à-dire, valider la constitution TOUADERA, comme l’ont fait WABOUE et ses juges constitutionnels, et en contrepartie, concéder la Primature à l’opposition politique comme l’avait recommandé à l’époque le Président de l’Angola ; c’est la seule et  probable raison qui pourrait justifier ce rendez-vous, arrêté depuis New York, lors des entretiens tripartites TOUADERA, MOUSSA FAKI MAHAMAT et la gonzesse BAÏPO TEMON. Peut-être que nous avons une réflexion foisonnante, mais nous sommes convaincu de cette évidente probabilité, parce que TOUADERA en ce moment joue sa survie politique et est capable du pis.

 

Dès lors, nous pouvons comprendre le libellé du premier paragraphe du communiqué de presse de la réunion de Paris du 25 septembre 2023, signé par l’honorable DOLOGUELE Georges Anicet, Président-Fondateur de l’URCA et Président de séance :

‘’ Ce jour, 25 septembre 2023, ce sont réunis les principaux leaders de la société centrafricaine attachés à la démocratie et à l’état de droit en RCA’’.

 

C’est dire que cette réunion de Paris, tenue entre Amis, Camarades, Compagnons ou Frères, n’était pas convoquée dans l’intérêt du Peuple Centrafricain, parce qu’elle avait un objet particulier, le déplacement de Bujumbura que ces ‘’ principaux leaders’’ ont accepté de faire sans se préparer préalalblement, d’où les propos ci-après d’un membre du BRDC, recueillis par le compatriote YAMALE Edouard (cf le journal Le Tsunami. Net Centrafrique du 27 septembre 2023) :

 

‘’ Nous irons à Bujumbura pour exiger la condamnation très ferme de TOUADERA par l’UA pour coup d’Etat constitutionnel, son départ et le retour à l’ordre constitutionnel ’’.

 

Certes, très belle intention, mais irréaliste et irréalisable, au regard des réalités et faits politico-diplomatiques, vécus depuis 2019 :

  • L’Union Africaine, depuis 2019 a activement contribué à la descente aux enfers de Centrafrique, (1) en ne condamnant pas l’importation des mercenaires de la société Wagner par le Président TOUADERA, alors que l’article 28 H du Protocole portant Amendement au Protocole portant Statut de la Cour Africaine de Justice et des Droits, proscrit le mercenariat, (2) en ne condamnant pas le terrorisme d’Etat pratiqué par TOUADERA qui a créé sa propre  milice criminelle ‘’les requins’’, au regard de l’article 28 G de ce même Protocole, pourtant ratifié par la République Centrafricaine, (3) en parrainant le dialogue de Khartoum (Soudan) piloté de bout en bout par la société de mercenariat Wagner qui y a suffisamment distribué des mallettes de billets de fcfa, (4) en ne condamnant pas les violations de l’accord de ce dialogue par TOUADERA, (5) en ne condamnant pas le hold-up électoral du 18 janvier 2021, validé par la dame DARLAN et ses juges constitutionnels, (6) en validant la feuille de Route de Luanda, (7) en bénissant le dialogue républicain ou congrès élargi du MCU et (8) en acceptant les faux résultats du référendum coup d’Etat du 30 juillet 2023. Nous ne voyons pas comment, le Président MOUASSA FAKI MAHAMAT qui a fermé les yeux sur ce qui est ci-avant évoqué, puisse récuser le coup d’Etat constitutionnel à Bujumbura, ces 5, 6 et 7 octobre 2023.
  • Est-ce que les ‘’principaux leaders de la société centrafricaine’’ ont-ils besoin d’aller à Bujumbura pour exiger la condamnation très ferme de TOUADERA par l’UA pour coup d’Etat constitutionnel, alors que dans le point 1 du communiqué de presse, il a été bien spécifié ‘’ Qu’ils ne reconnaissent pas la constitution du 30 août 2023 et les institutions qui en sont ou en seront issues’’.
  • Est-ce que ‘’ les principaux leaders de la société centrafricaine’’ ont-ils besoin d’aller à Bujumbura pour demander à l’UA le retour à l’ordre constitutionnel, alors que le point 3 du communiqué de presse est spécifique à propos en ces termes : ‘’ Qu’il n’y a pas d’autre alternative, compte tenu du verrouillage de toutes les institutions et de la mise en œuvre d’une politique de répression systématique et d’exclusion des forces politiques et sociales et des citoyens, que de lutter résolument et de manière concertée pour le rétablissement d’une démocratie véritable’’. Ils ont fait l’amer constat, assorti d’une solution, celle de lutter résolument et de manière concertée.

 

Alors, pourquoi aller à Bujumbura ?

 

Si l’illégitime et l’illégal Président TOUADERA avance sereinement dans le déroulé de ses agendas politiques cachés depuis 2019, c’est parce que nous, les leaders politiques et sociaux, avons failli et manquons du sérieux politique, parce que plus préoccupés pour notre ‘’existentialisme politicien’’ que pour l’intérêt général. Nous parlons au nom du Peuple Centrafricain du bout de nos lèvres et nos cœurs battent pour nos intérêts de groupes ou personnels. Mais le Peuple Centrafricain que nous considérons d’aveugle et d’analphabète, a les yeux bien ouverts, voit, regarde, constate et comprend.

 

DES AFRICAINS QUI TUENT L’AFRIQUE

 

Comme l’avait si bien évoqué le compatriote YAMALE EDOUARD dans son analyse parue dans Le TSUNAMI.NET CENTRAFRIQUE du 27 septembre 2023, depuis la Déclaration d’Alger (Algerie) de 1999 jusqu’au Protocole portant création du Conseil de Paix et de Sécurité de l’UA de 2014, en passant par la Déclaration de Lomé (Togo) de 2000, la Charte Africaine de la Démocratie, des Elections et de la Gouvernance de 2007,ont été toujours condamnés, tant par l’Organisation de l’Unité Africaine-OUA que par l’UA, parce qu’ ‘’ils constituent une des causes essentielles d’insécurité, d’instabilité, de crises et même de violents affrontements en Afrique’’. C’est pour dire qu’un coup d’Etat est un coup d’Etat et reste un coup d’Etat. Malheureusement l’UA adopte la formule de deux poids deux mesures, en ne condamnant que les coups d’Etat militaires et non les coups d’Etat constitutionnels. Le coup d’Etat militaire du Gabon, survenu après le coup d’Etat constitutionnel de TOUADERA, a été condamné, alors que celui de TOUADERA ne l’est pas. Déclarer que ‘’ nous irons à Bujumbura pour exiger la condamnation très ferme de TOUADERA par l’UA pour coup d’Etat constitutionnel, son départ et le retour à l’ordre constitutionnel’’, nous paraît très utopique et rêveur, dénote  que nous manquons du sérieux politique.

 

Condamner très fermement TOUADERA pour coup d’Etat, nous l’avons déjà fait, parce que le Peuple Centrafricain n’a pas été aux urnes et que les leaders politiques et sociaux de l’opposition ont déclaré par tous les moyens et sous tous les toitsque le référendum de la honte du 30 juillet 2023 est nul et non avenu.

 

Le départ de TOUADERA du pouvoir, nous l’avons tous publiquement déclaré, mais nous manquons du courage pour l’acter. Pour preuve, l’adjudant-chef BEÏNA vient d’avouer courant semaine 39 (du 25 septembre au 1er octobre 2023), avoir tué le compatriote ISSA MANOU sur instruction de TOUADERA en présence de son aide-camp WANANGA. Y avons-nous accordé une particulière attention politique ? Ceux qui se sont réunis à Paris pour accepter faire le déplacement de Bujumbura, y ont-ils pensé ?. Si nous étions politiquement conséquents, peut-être que le lundi 02 octobre 2023, nous devrions faire descendre tous nos militants de base, si nous en avons, dans les rues de Bangui pour de populaires manifestations insurrectionnelles, parce que cet aveu montre la gravissime horreur au sommet de l’Etat et nous offre l’occasion de faire destituer politiquement TOUADERA du fauteuil présidentiel et le traduire judiciairement devant la haute Cour de Justice.

 

Qui pourrait dire le contraire ?

 

Alors, aller à Bujumbura pour faire quoi, alors que nous disposons de tous les instruments ? Il ne nous manque que du courage politique.

 

Le BRDC a été constitué pour un seul objectif : Défendre becs et ongles la constitution adoptée par référendum en décembre 2015 et promulguée par la dame SAMBA PANZA le 30 mars 2016 ; malheureusement ce BRDC n’a pas été en mesure de s’assumer, alors que la défense de cette constitution fut son cheval de bataille politique. Au lieu de s’avouer vaincu et tirer les conséquences politiques qui s’imposent, voilà qu’un membre de cette plateforme, maintenant insignifiante politiquement, escompte sur le rendez-vous de Bujumbura pour le retour à l’ordre constitutionnel. Soyons un peu plus matures et plus conséquents, parce que le Peuple Centrafricain nous observe.

 

Pour les quelques raisons sus évoquées, nous sommes bien sceptique et nous sommes en droit de l’être, parce que la promptitude avec laquelle le Président de la Commission de l’UA a actionné le Comité des Sages, laisse présager que le rendez-vous de Bujumbura pourrait ressembler à la montagne qui va accoucher d’une souris, et ceux qui acceptent de faire ce déplacement, nous osons croire qu’ils ne reviendront pas avec des crises de nerfs, parce que nous pressentons politiquement que cette rencontre n’a que pour seul objectif, celui de valider le coup d’Etat constitutionnel de TOUADERA, contre la cession de la Primature et de nouvelles distributions des mallettes de billets de fcfa, seule alternative qui reste à TOUADERA pour faire valider son coup d’Etat constitutionnel…

 

Faille-t-il encore rappeler aux uns et aux autres, que le Président LORENÇO de l’Angola avait demandé à TOUADERA de confier la Primature à l’opposition démocratique pour décrisper l’atmosphère politique délétère qui avait prévalu avant, durant et après le dialogue républicain ou congrès élargi du MCU ? En opportuniste et roublard, TOUADERA a attendu et a probablement choisi maintenant le moment de faire passer la pilule, en sollicitant l’onction de l’Union Africaine. Nous pouvons nous tromper, certes, mais nous sommes certain que le rendez-vous de Bujumbura s’offre comme l’idéal moment de faire avaler cette pilule. Et nous sommes encore plus convaincu que c’était l’objet de l’entrevue entre TOUADERA et MOUSSA FAKI à New York. Peut-être que notre imagination est foisonnante, mais la probabilité est très forte, parce que TOUADERA pensant qu’il avait réussi son coup d’Etat constitutionnel, est en train de réaliser maintenant que son château de cartes commence à s’écrouler et il a besoin de l’Union Africaine pour le sauver comme à Khartoum avec les appuis financiers de la société de mercenariat Wagner.

 

Attendons de voir.

 

Avec toutes nos considérations

 

 

                                                         WAFIO Jean Serge

                                       Président Fondateur du PDCA

 

 

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