Centrafricain d’origine: Touadera s’apprête à enfreindre sa propre constitution

Publié le 24 juillet 2023 , 7:45
Mis à jour le: 24 juillet 2023 3:39 pm

Centrafricain d’origine: Touadera s’apprête à enfreindre sa propre constitution

 

Le Président centrafricain Faustin Archange Touadera entrain de faire la prière pour son régime en faillite
Le Président centrafricain Faustin Archange Touadera entrain de faire la prière pour son régime en faillite

 

 

Bangui, 24 juillet 2023 (CNC) – Depuis quelques semaines, la République centrafricaine est plongée dans une controverse politique autour du concept de “centrafricanité” instauré par le Président Touadera  . Ce concept vise à favoriser les centrafricains soi-disant d’origine en empêchant certains d’autres, en particulier certains opposants politiques ayant une double nationalité de se présenter aux élections et à occuper, s’il y’a lieu,  un poste de haute responsabilité de l’État. Cependant, cette mesure semble avoir des répercussions inattendues pour le Président lui-même qui a la double nationalité ainsi que plusieurs membres de son gouvernement.

 

Initialement, selon le Président de la République, la centrafricanité avait pour objectif de renforcer le patriotisme et la cohésion nationale en mettant en avant les citoyens de souche centrafricaine. Mais à la grande surprise du Président et de ses ministres, cette disposition sera retournée contre eux dès l’adoption de la nouvelle constitution.

 

En effet, lors de la campagne référendaire pour l’approbation de cette nouvelle constitution, de nombreux ministres et proches conseillers ayant des origines étrangères ont été intégrés dans l’équipe de campagne. On peut citer la ministre des affaires étrangères, Sylvie Baïpo-Temon détenant à la fois la nationalité française et centrafricaine, le ministre de l’Environnement, Thierry Kamach, détenteur des nationalités syrienne et centrafricaine, ou encore la ministre de la culture, Madame Jennifer SARAIVA-YANZERE, possédant la nationalité portugaise et centrafricaine, le ministre contrôleur des entreprises d’État Roméo Gribingui de nationalité centrafricaine et française. Même le Président de l’assemblée nationale, a une double nationalité française et centrafricaine. Cette situation crée un dilemme pour le Président Touadera, car si la constitution sera appliquée à la lettre, tous ces ministres devraient démissionner de leurs fonctions une fois la constitution adoptée.

 

Cependant, il est difficile d’imaginer que le Président se séparera de ces ministres et conseillers qui ont joué un rôle clé dans sa campagne référendaire. Cette situation met le chef de l’État dans une position délicate, car il devrait appliquer les règles qu’il a lui-même établies, mais cela risquerait de fragiliser son gouvernement et de créer des tensions au sein de son administration.

 

En optant pour cette approche, le Président Touadera se trouve ainsi dans une situation paradoxale où il viole sa propre constitution dès son adoption. Alors que celle-ci était censée être un symbole de la souveraineté nationale et de la volonté du peuple centrafricain, elle est maintenant entachée par plusieurs controverses.

 

Certains observateurs politiques estiment que cette situation démontre l’incohérence de ceux qui ont initié et rédigé la nouvelle constitution. Gervais Lakosso, coordonnateur de la société civile, qualifie même cette démarche d’idiotie. Les détracteurs du gouvernement voient en cela un signe de faiblesse et remettent en question la capacité du Président Touadera à diriger le pays de manière équitable et transparente.

 

La mise en place de la centrafricanité par le Président Touadera, visant à renforcer l’identité nationale, s’est transformée en une situation délicate et controversée. En instaurant cette mesure, le chef de l’État pensait éloigner certains de ses opposants politiques, mais il se retrouve maintenant confronté à un dilemme majeur.

 

La présence de ministres et conseillers gouvernementaux ayant des double-nationalités, une fois la nouvelle constitution adoptée, remet en question l’application stricte de cette dernière. Il est peu probable que le Président se sépare de ces figures clés de son administration, créant ainsi une violation flagrante de sa propre constitution.

 

Cette situation met en évidence les défis auxquels sont confrontés les dirigeants lorsqu’ils cherchent à mettre en place des politiques complexes et sensibles. La centrafricanité illustre également l’importance de prévoir les conséquences potentielles d’une telle mesure avant de la promulguer.

 

En fin de compte, il appartient au peuple centrafricain de juger si cette nouvelle constitution est appliquée de manière juste et équitable. La voie à suivre pour le Président Touadera reste incertaine, mais il est clair que cette affaire aura des répercussions sur le paysage politique de la République centrafricaine dans les mois et années à venir.

 

Par Gisèle MOLOMA

 

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