Cameroun: un nourrisson criblé de balles en zone anglophone

Publié le 23 mai 2019 , 7:58
Mis à jour le: 23 mai 2019 7:58 am

 

Un bébé de quatre mois a été froidement exécuté par des hommes en uniformes à Muyuka dans la région anglophone du Sud-Ouest, a-t-on appris de sources concordantes.

L’image qui circulait depuis lundi 20 mai sur les réseaux sociaux, montre une fillette dont la tête a été criblée de plusieurs balles.

Dans cette vidéo atroce, la mère du nouveau-né accuse les militaires camerounais d’avoir assassiné son bébé.

« Ils (les militaires) ont forcé la porte et tué mon bébé qui dormait dans son berceau pendant que moi j’étais à la cuisine… je les ai suppliés, mais ils n’ont pas compris, ils parlaient en français », relate-t-elle en larmes dans l’enregistrement.

« C’est l’armée qui a fait ça, je les maudis. Ces larmes que je verse ne seront pas en vain», a confié la mère en détresse dans un témoignage recueilli par une journaliste camerounaise, Mimi Mefo.

Cette vidéo donne de l’émoi et suscite depuis lundi des réactions diverses, surtout au sien de la classe politique camerounaise.

«Tirer sur un bébé de 4 mois a-t-il un sens? Il y a quelques heures, aujourd’hui, le 20 mai Muyuka a vécu ça. Voilà qui nous sommes, un pays où certaines vies n’ont pas d’importance. Un bébé est condamné à la peine capitale pour une vie non encore vécue. Tout simplement BARBARE! », a réagi sur son compte Twitter, le bâtonnier Akere Muna, candidat à la dernière présidentielle d’octobre 2018.

«C’est au-delà de tout entendement. Un bébé? Un bébé? Quelle menace potentielle le bébé pourrait-il représenter? Comment pouvez-vous confondre un bébé à autre chose? Dans quelles circonstances une personne, même atteinte de folie, tire-t-elle sur un bébé? C’est trop», relève Edith Kah Walla, présidente nationale du parti politique Cameroon’s People Party (CPP).

Bâtiments incendiés, enlèvements d’élèves, disparitions, meurtres de civils… C’est un sombre tableau du quotidien des populations des deux régions anglophones en crise depuis fin 2016.

« Il ne faut pas dire que c’est une crise. C’est déjà une guerre parce qu’on a des gens qui brûlent des maisons, des gens qui sont tués, des gens qui sont kidnappés. Il y a certains corps qui ont disparu et que l’on n’arrivera jamais à compter. On ne saura jamais qui est mort, qui n’est pas mort », souligne le révérend Père Tata Humphrey Mbuy, directeur de la communication de la province ecclésiastique de Bamenda.

Le gouvernement et l’armée n’ont pas encore réagi à cette vidéo.

 

Avec Anadolu

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