Bria : L’ex-général Anti-Balaka Thierry-François Binga, connu sous le nom de général Bokassa est mort!

Bria : L’ex-général Anti-Balaka Thierry-François Binga, connu sous le nom de Bokassa est mort!

 

L'ex-général Bokassa lors de la réunion de la reconciliation à la Mairie de Bria en 2020

L’ex-général Bokassa lors de la réunion de la reconciliation à la Mairie de Bria en 2020

 

 

Bangui, 18 mars 2024 (CNC)

 L’ex-général autoproclamé milicien  Thierry-François Binga, également connu sous le nom de Bokassa, un criminel anti-Balaka redouté, est décédé la semaine dernière à Bria.

 

La mort de l’ancien général anti-balaka Thierry-François Binga, plus connu sous le nom de Bokassa, a suscité des réactions contrastées à travers toute la Haute-Kotto. Après des années de terreur et de violence, sa disparition marque la fin d’un chapitre sombre de l’histoire de la République centrafricaine.

 

Comme les gens ont l’habitude de le dire, « il y’a un début à toute chose, et il y’a également une fin à toute chose », et les hommes en font partie. C’est ce qui est arrivé à monsieur Thierry-François Binga, connu sous le nom de Bokassa, un criminel sans pitié qui a autant souffert la population de la Haute-Kotto lors de la crise qui a secoué le pays entre 2013 et 2016, en enterrant même parfois ses victimes vivantes. Pourtant, le mois dernier, sur l’initiative de la Minusca et du Préfet de la Haute-Kotto, une rencontre de la paix avait été organisée à Irabanda, et l’ex-général Thierry-François  a affirmé avoir déposé les armes depuis le 30 juillet 2021, et qu’il est désormais pour la paix.  Malgré sa récente déclaration, Dieu a décidé autrement.

Tombé malade dans son village  de Mbama, situé à environ 35 kilomètres de Bria sur la route d’Irabanda, l’ex-autoproclamé général Bokassa a été transféré à l’hôpital district  de Bria. C’est finalement dans cet hôpital qu’il a laissé sa vie. C’est la fin d’une longue carrière d’un délinquant criminel.

 

Malgré les atrocités qu’il a commises pendant la crise qui a secoué le pays entre 2013 et 2016, certains expriment une certaine empathie à son égard, tandis que d’autres célèbrent sa disparition comme une victoire pour la justice divine et la paix.

 

Dans la préfecture de la Haute-Kotto, où Bokassa a fait des ravages pendant des années, les réactions à sa mort sont mitigées. Certains habitants se souviennent encore des horreurs qu’ils ont endurées sous son règne, tandis que d’autres soulignent qu’il était autrefois l’un d’entre eux avant de sombrer dans la violence et la cruauté.

 

« J’ai perdu ma fille à cause de lui », se lamente Marie, une habitante de Bria. « Elle avait à peine 19 ans quand ses hommes l’ont arrachée  chez moi et ils ne l’ont emmenée. Je ne l’ai jamais revue. Sa mort ne ramènera pas ma fille, mais cela me soulage de savoir qu’il ne peut plus faire de mal à personne ».

 

D’autres, cependant, choisissent de se souvenir des aspects les plus positifs de la vie de Bokassa avant qu’il ne devienne un seigneur de guerre. « C’était un homme respectueux dans notre village», explique Pierre, un ancien voisin de Bokassa à Mbama. « Il aidait les gens, soutenait les familles dans le besoin. Ce n’est qu’après la guerre qu’il a changé ».

 

Pourtant, même ceux qui cherchent à comprendre les circonstances qui ont conduit Bokassa sur la voie de la violence ne peuvent ignorer le traumatisme qu’il a infligé à tant de personnes. Ses victimes témoignent des horreurs qu’elles ont endurées de ses mains.

 

« Il nous a forcés à regarder nos proches enterrer vivants », raconte Jean, un survivant de la violence d’il y a des années. « Il riait en le faisant, comme s’il prenait plaisir à notre douleur. »

 

« J’ai perdu toute ma famille à cause de lui », ajoute Solange, une autre victime. « Je n’ai plus personne à qui parler, plus personne pour me soutenir. Sa mort apporte un peu de justice, mais elle ne guérira jamais les blessures qu’il a causées ».

 

Pourtant, Bokassa n’est pas le seul criminel de la Haute-Kotto. Le cas de l’ex-autoproclamé général Ousta est régulièrement  cité.  Cet homme, encore vivant, circule en  toute impunité dans la capitale Bangui sans s’inquiéter d’une quelconque  conséquence, parce qu’il conjugue actuellement avec le pouvoir en place via ses frères Djoubaye Abazène, Guismala Amza et Djono Ahaba qui sont au gouvernement.

Malgré la mort de Bokassa, certains craignent que d’autres criminels de guerre continuent de semer la terreur en toute impunité.

L’exemple du général autoproclamé Ousta, du FPRC, est cité comme preuve que la justice n’est pas toujours rendue dans ce pays.

 

« Nous devons rester vigilants », exhorte Mariam, une militante des droits de l’homme. « La mort de Bokassa ne signifie pas que notre combat est terminé. Tant qu’il y aura des criminels en liberté, nos communautés resteront en danger ».

 

La mort de Bocassa marque la fin d’une époque, mais la lutte pour la justice continue.

 

 

Par Moïse Banafio

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