Bouca, Batangafo : les soldats FACA en colère

Publié le 5 janvier 2022 , 7:11
Mis à jour le: 5 janvier 2022 3:49 pm

Bangui, 6  janvier 2022 (Corbeaunews – Centrafrique ) – une semaine après l’assassinat du lieutenant de l’armée nationale du nom  Amady Jérémy  par les mercenaires russes de la société Wagner dans la nuit du mardi à mercredi 29 décembre 2021 à l’entrée de la ville de Bouca, les soldats FACA, détachés dans la région, sont en colère. Ils dénoncent l’attitude de ces hommes de Wagner qui ne cessent de les agresser, les voler, les violer, parfois les jeter en prison sans raison. Ils appellent à l’aide la population.

Les nouvelles recrues de l'armée nationale réunies après leur ballotage. Photo CNC / Gisèle MOLOMA
Les nouvelles recrues de l’armée nationale réunies après leur ballotage. Photo CNC / Gisèle MOLOMA

 

 

« On ne peut que demander la population centrafricaine à l’aide. Elle peut nous aider à sortir de cette nouvelle prison à ciel ouvert que nous vivons en ce moment. Nous, de notre côté, on ne peut rien faire du moment où ces mercenaires russes traitent directement avec le chef de l’État. Même l’état-major de notre armée ne peut rien faire. Si l’on ose parler, on va nous traiter comme des fauteurs de trouble, les ennemis du pouvoir. La seule solution, c’est la population. Si elle demande le départ de ces hommes de Wagner de la RCA, cela pourrait peut-être avoir un écho de la part du pouvoir. Mais pour le moment, nos dirigeants sont aussi pris en étau », déclare un sous-officier à Batangafo, chef-lieu de la préfecture de l’Ouham-Fafa.

Mais selon un sous-lieutenant, les graves problèmes avec ces Russes, c’est la compréhension.

« Ces hommes de Wagner ne nous comprennent pas. Hors-mis la barrière linguistique, ils nous traitent comme des riens, peut être leur esclave. Si l’on revient par exemple d’une patrouille, ils nous forcent à fouiller nos poches afin de leur donner soi-disant une partie du butin. Mais quel butin ? Dans leurs esprits, ils pensaient qu’on était parti faire des opérations, tuer des rebelles, les fouiller, ramasser leurs biens, ou parfois faire carrément un hold-up d’un magasin quelque part. Il faut donc leur partager aussi une partie des butins. Sans quoi, ils vont nous créer des problèmes, ou nous mettre dans un avion à destination de prison à Bangui », s’indigne ce sous-lieutenant des forces armées centrafricaines (FACA).

Un comportement largement dénoncé par la quasi-totalité des militaires de l’armée nationale :

« Nous pensons que ces hommes sont venus pour nous aider, mais c’est tout le contraire. Parfois lors de combat, ils nous poussent à nous mettre devant eux comme leur bouclier », déclare un autre soldat FACA détaché à Bouar.

 

Par Anselme Mbata

Journaliste rédacteur

Alain Nzilo

Directeur de publications

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