Bocaranga : Russes, FACA et Gendarmes au bord de l’affrontement

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
Dans la ville de Bocaranga, mercenaires russes, Forces armées centrafricaines et gendarmes vivent des heures de forte tension après une série d’incidents graves survenus ce week-end.
Les rues de Bocaranga portent aujourd’hui le poids d’une tension qui ne dit pas son nom. Dans cette ville de l’Ouham-Pendé, les regards se croisent avec méfiance et les conversations se font à voix basse. Car depuis quelques jours, l’impensable se produit : les alliés d’hier semblent prêts à en découdre. D’un côté, les mercenaires russes qui accompagnent l’armée nationale depuis des années. De l’autre, nos propres forces, FACA comme gendarmes, qui refusent désormais de courber l’échine.
En effet, depuis samedi, plusieurs incidents opposent désormais les mercenaires russes du groupe Wagner aux soldats FACA et aux gendarmes centrafricains. Ces confrontations, qui auraient pu rester des différends mineurs, prennent désormais une tournure inquiétante et font craindre une escalade dans les prochains jours.
Le premier incident a éclaté samedi 7 juin, impliquant directement les éléments de forces armées centrafricaines. Aziber, ce jeune soldat FACA que tout le monde connaît à Bocaranga, montait la garde aux côtés des Russes. Un travail qu’il fait depuis plusieurs semaines, sans histoire. Mais ce jour du samedi, un mercenaire russe lui a demandé de changer de poste. Une fois, deux fois, Aziber a obéi sans broncher, comme on le lui a appris. À la troisième demande, quelque chose s’est brisé en lui. “Non, j’ai assez bougé”, a-t-il dit simplement.
La suite, les témoins la racontent avec émotion. Le mercenaire russe n’a pas supporté cette résistance. Les coups ont plu, la bagarre a éclaté sous le regard ébahi des passants. Quand la poussière est retombée, nos frères russes avaient ligoté Aziber comme un vulgaire bandit. Il a fallu attendre la nuit et l’intervention du chef du soldat, un colonel pour que notre compatriote retrouve sa liberté.
L’humiliation était trop forte pour être oubliée. Lundi 9 juin, les Russes sont revenus, le regard dur et les intentions claires. Ils voulaient récupérer Aziber pour lui infliger leur propre justice. Le colonel qui avait libéré le soldat la veille s’est dressé devant eux, soutenu par ses hommes. Depuis, les FACA de Bocaranga dorment d’un œil, prêts à défendre l’un des leurs si les choses dégénèrent.
Comme si cette première étincelle ne suffisait pas, le dimanche 8 juin nous réservait un autre coup dur. C’était pourtant le jour de la fête des mères, cette célébration que nous chérissons tous en Centrafrique et que Bocaranga avait décidé d’organiser avec quelques semaines de retard. Les familles étaient dans la joie, les enfants couraient dans les rues.
Un sous-officier de la gendarmerie, après avoir passé un moment avec son épouse pour l’occasion, rentrait à la brigade en moto. Devant l’entrée, un groupe de personnes bloquait la route, dont un interprète des Russes, peut-être nouveau, que les gendarmes ne connaissaient pas. Le sous-officier a klaxonné plusieurs fois, demandant qu’on libère le passage, mais personne n’a bougé. Il s’est approché et a expliqué calmement qu’il fallait dégager la voie pour permettre la circulation.
L’interprète, qui semblait avoir bu, s’est emporté. “Qui es-tu pour me parler comme ça ?”, avant de saisir le sous-officier.
Aussitôt, les autres gendarmes, qui sont à l’intérieur de la brigade, ont vu comment leur chef est bousculé par un inconnu . Ils sont intervenus, et l’agresseur a été maîtrisé, emmené à l’intérieur de la brigade. Vu son état, ils l’ont placé en cellule, le temps qu’il retrouve ses esprits. Ses amis, restés dehors, ont appelé les Russes. Rapidement, des mercenaires sont arrivés en véhicules, exigeant la libération de l’interprète. Sous pression, les gendarmes ont ouvert la cellule et l’ont laissé partir. Une fois à la base russe, l’interprète a affirmé avoir perdu son téléphone et son argent pendant l’incident. Les Russes sont revenus, demandant aux gendarmes de payer. Ces derniers ont nié avoir pris quoi que ce soit, soulignant que c’était l’interprète qui avait attaqué. Les Russes ont insisté, menaçant d’arrêter le chef de la brigade et de l’emmener dans leur base si aucun paiement n’était fait. Ils ont aussi parlé de s’en prendre aux gendarmes et soldats postés aux barrières de la ville. Lundi 9 juin, la situation reste tendue.
Les habitants de Bocaranga, interrogés, pointent du doigt la nouvelle équipe de mercenaires russes. Selon eux, c’est la pire qu’ils aient vue. Ils décrivent des comportements agressifs, des perturbations constantes et des problèmes créés pour la population et les forces de l’ordre. Les FACA et les gendarmes se sentent poussés à bout. Le soldat Aziber, pour éviter de nouveaux ennuis, a été muté ailleurs, mais cela n’apaise pas les esprits. La fête des mères, censée être un moment de joie, a été gâchée par ces événements, et Bocaranga retient son souffle, guettant la suite.
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