Bangui : les rentrants portent les stigmates d’une opex exténuante

Publié le 10 juillet 2014 , 4:25
Mis à jour le: 10 juillet 2014 4:25 pm

Deux députés (Émilienne Poumirol et Olivier Audibert-Troin) rédigent actuellement un rapport parlementaire sur le suivi des militaires blessés en opérations (dont ceux qui souffrent de PTSD ou blessures invisibles). Leur rapport est attendu pour novembre.

Ils se sont rendus à Chypre, la semaine dernière, pour visiter le sas de Paphos. Ils sont arrivés mercredi soir juste à temps pour assister à l’arrivée de 140 soldats de retour de Bangui (via N’Djamena par manque de kérosène en RCA) et qui allaient passer deux jours dans l’île.

Les deux députés (dont l’une est médecin généraliste) ont décrit, devant leurs collègues de la commission de la défense, des “hommes épuisés moralement et physiquement”, qui “travaillent sept jours sur sept”, disposent de véhicules de patrouille dont “la moitié ne sont pas blindés”. Certes 80 % des logements et bureaux de M’Poko sont désormais climatisés mais les conditions climatiques exigeantes se conjuguent à la précarité du quotidien et aux incidents endémiques (escarmouches, prises à parti par des miliciens des deux camps, colis pero de vivres qui n’arrivent pas, pertes d’effets personnels dans des tentes qui brûlent par négligences etc.).

Yves Fromion (député du Cher) qui présentait ce mercredi son rapport (conjointement avec le Lorientais Gwendal Rouillard) sur “l’évaluation du dispositif militaire en Afrique et le suivi des opérations en cours” s’est aussi rendu à Bangui. Il a décrit des soldats qui, pour échapper à l’eau et à la boue, “font des planchers avec des planches et des clous qu’ils récupèrent”. Vantant “la débrouillardise française” et les soldats français qui sont des “gens extraordinaires”, Yves Fromion a rappelé que “ça ne veut pas dire qu’il faut tirer sur la ficelle”.

Par: Ligne de defense

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