Bangui: Fin de la transition burkinabè, forte d’une réforme anti-corruption

Publié le 25 novembre 2015 , 8:30
Mis à jour le: 25 novembre 2015 8:30 am

(Corbeau News Centrafrique)

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Fin de la transition burkinabè, forte d’une réforme anti-corruption

 

 

Bangui, ( RFI), 25-11-2016

 

Avec les élections générales de dimanche, la transition va s’achever au Burkina Faso. Depuis la révolution des 30 et 31 octobre 2014, qui a vu le peuple chasser Blaise Compaoré, qu’ont fait les Burkinabè de cette transition ? Ils ont notamment doté le pays d’instruments efficaces pour lutter contre la corruption. L’une des premières lois adoptées par les députés du Conseil national de la transition (CNT) fut ainsi celle sur la lutte anti-corruption, et les organes chargés de traquer les personnes corrompues ont été renforcés.

C’est une loi révolutionnaire. Ce ne sont pas les Burkinabè qui le disent, c’est l’ONU. La loi adoptée en janvier dernier par le Parlement de transition du Burkina Faso est exemplaire : elle reprend toutes les recommandations prévues par les Nations unies dans la lutte contre la corruption.

Parmi ces dispositions originales : le délit d’apparence. Un fonctionnaire qui mène grand train peut désormais faire l’objet d’une enquête. « On voit quand même des immeubles qu’un fonctionnaire de son état ne pourrait pas, éventuellement, posséder. La source reste douteuse. Pour cela, on peut à tout moment s’intéresser à ces types de comportement », se félicite Youmanli Lompo, député du CNT.

Si le contrôle des finances publiques existait avant la révolution, les magistrats avaient les mains liées. Désormais, tout a changé, assure Luc Marius Ibriga : « Il existe maintenant un fondement normatif qui permet de lutter contre la corruption. »

L’ASCE a du pain sur la planche

Le professeur Ibriga dirige depuis cette année l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat (ASCE), autrement dit les magistrats qui veillent à la bonne utilisation des finances publiques. Une institution désormais inscrite dans la Constitution, et qui a du pain sur la planche.

« Pendant cette année, l’ASCE a eu à travailler sous pression, dans la mesure où la demande de contrôle et d’investigation était très forte de la part du gouvernement et des institutions publiques », confond-il.

Trois ministres de l’ancien régime ont déjà été inculpés pour détournement de fonds publics, et l’ASCE s’apprête à dévoiler de nouvelles affaires. Quel que soit le pouvoir qui sortira des urnes dimanche prochain, Luc Ibriga l’affirme : « Plus rien ne sera comme avant pour les corrompus. » Les Burkinabè eux ne demandent qu’à en être convaincus.

Paris RFI,

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