Bangui dans le chaos  : Le retour en force des bidons jaunes dans la rue

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Bangui dans le chaos  : Le retour en force des bidons jaunes dans la rue

 

 

Bidons jaunes alignés devant une fontaine d’eau à Bangui, capitale de la République centrafricaine, illustrant la crise d’accès à l’eau potable.
Longues files de bidons jaunes à une fontaine d’eau à Bangui, où l’accès à l’eau potable reste un défi quotidien pour de nombreux habitants.

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 À Bangui, les bidons jaunes sont de retour, traînés par des mères épuisées, des gosses assoiffés, sous un soleil qui cogne. Touadera, lui, parade dans sa villa, sourd aux cris d’un peuple qu’il laisse crever. La honte est totale, insupportable ! Plongé dans le reportage du CNC dans la capitale centrafricaine.

 

La guerre des bidons jaunes  à Bangui

 

Imaginez-vous une seconde : vous vous levez à 3 heures du matin, le ventre vide, les yeux encore lourds de sommeil, juste pour aller chercher de l’eau. Pas pour vous faire plaisir, non, pour survivre. Vous prenez un bidon jaune tout abîmé, vous marchez des kilomètres dans la poussière et la chaleur écrasante de Bangui, et quand vous arrivez enfin à une fontaine, vous trouvez une foule immense, des centaines de personnes comme vous, qui attendent depuis des heures avec leurs bidons jaunes. Et puis, après tout ça, vous rentrez peut-être bredouille, ou avec une eau sale qui va vous rendre malade. Voilà le quotidien des Centrafricains en 2025. Voilà ce que Faustin-Archange Touadera, Félix Moloua, le gouvernement, la SODECA et tous ces profiteurs sans cœur nous font vivre dans leur septième république des bras cassés. C’est plus qu’une crise, c’est un scandale, une insulte, une punition infligée à un peuple qui n’en peut plus. On est fatigués, on est révoltés, et on ne va pas se taire , disent les banguissois!

 

Et par où commencer ?

 

Cette histoire, elle n’est pas nouvelle. Chaque saison sèche, c’est la même galère qui revient, comme une vieille blessure qu’on refuse de soigner. Les bidons jaunes, ces trucs qu’on voit partout dans les rues, ils ne sont pas juste des bouts de plastique. Ils racontent la misère, la colère, l’abandon. Et derrière tout ça, il y a des coupables bien vivants : un président qui ment sans arrêt comme il respire, un Premier ministre qui ne sert à rien, sinon pour ne faire que racketter les libanais, des ministres qui se remplissent les poches à  gogo, et une SODECA remplie des incompétents et qui est devenue la risée du pays. Alors oui, aujourd’hui, on va leur dire leurs vérités dans un langage simple et facile, sans tourner autour du pot, parce que la situation est trop grave pour faire semblant comme les chercher à manger : Jackson Mazette, Simplice Zingas et d’autres.

 

Les bidons jaunes, la marque d’un peuple oublié

 

Si vous passez dans les rues de Bangui, vous ne pouvez sans doute pas rater ça : des colonnes de gens, des femmes avec des bébés sur le dos, des gamins qui devraient être à l’école, des vieux qui tiennent à peine debout, tous avec leurs bidons jaunes à la main. Ils vont à Galabadja, à Gobongo, à Fouh, à Miskine, à Ouango, à PK11, à Fatima, à Pétévo, partout où il y a encore une goutte d’eau à gratter. Gisèle Ketté, une maman de Galabadja, elle nous a raconté son calvaire l’autre jour, et ça vous serre le cœur : « Je me réveille quand il fait encore nuit, je marche des heures avec mon bidon, et des fois, il n’y a rien. Rien ! Mes enfants ont soif, je dois laver leurs habits, faire à manger, mais avec quoi ? » Elle pleurait presque en disant ça, et nous, nous avons envie de crier avec elle.

 

Fabrice, un gars de PK11, il a carrément pété un câble quand nous l’avons parlé : « L’eau, un luxe ? Mais on est où là ? Touadera et sa bande et ses mercenaires de Wagner, ils vivent dans leurs grandes maisons, ils prennent des douches chaudes tous les jours, ils boivent de l’eau en bouteille importée, et nous, on nous laisse comme des chiens ! » Et il a raison. Parce que pendant que ces messieurs-dames se la coulent douce, les habitants de Bangui, eux, ils galèrent. À Ndress,  derrière le quartier Boy-Rabe, nous avons vu une vieille dame, au moins 70 ans, qui portait de bidons jaunes plus gros qu’elle. Elle nous a dit : « mes fils, je suis obligée de faire cela tous les jours depuis des années. Où est l’aide qu’ils promettent  depuis des siècle ? ». Et nous, nous n’avons rien à répondre, juste la honte au fond de la gorge.

 

Et l’eau qu’ils trouvent, quand ils ont la chance d’en trouver, elle est dégueulasse. Jeanne Namkoïsset, une femme du quartier Vara, dans le cinquième arrondissement, nous a montré un seau chez elle : au bout de deux jours, l’eau était marron, avec une odeur qui pique le nez. « On boit ça, et après, mes petits vomissent ou ont la diarrhée. Mais on n’a pas le choix », elle nous a dit, les larmes aux yeux. Vous imaginez ça ? Des gamins qui tombent malades parce que l’eau censée les maintenir en vie les empoisonne. Et pendant ce temps, la SODECA ose dire que tout va bien. C’est à vomir !

fontaine d'eau à Bangui
fontaine d’eau à Bangui

 

Touadera, le champion de blablas pathétique

 

Parlons de lui, Faustin-Archange Touadera alias Baba Kongoboro, celui qui est censé être notre président à nous tous les centrafricains. Ce type, il est au pouvoir depuis dix ans, dix longues années, et qu’est-ce qu’il a fait pour nous ? Rien, que dalle, zéro ! Il avait promis 5 000 châteaux d’eau, vous vous souvenez ? Il l’a dit avec son grand sourire devant les caméras, comme si c’était déjà fait. Et aujourd’hui, on en est où ? Deux forages, deux malheureux forages qui ne marchent même pas bien, et encore, on n’est pas sûrs qu’ils existent vraiment. Dix ans de bla-bla, dix ans à nous prendre pour des idiots, dix ans à nous laisser crever pendant qu’il voyage à Paris, à Bruxelles, à Kigali, à Moscou ou nous ne savons où pour serrer des mains et poser sur des photos et sourrir sur la tombe des centrafricains tués par la soif avec leurs bidons jaunes vides.

 

Un gars sur Facebook, un Centrafricain comme vous et nous, il a fait un live l’autre jour, et il a tout résumé. Il était rouge de colère, il tapait du poing sur la table : « Touadera, tu nous as promis des châteaux d’eau, mais on ne voit rien ! Deux forages en dix ans, c’est quoi cette blague ? Les ONG, elles, elles construisent des puits dans les villages, mais toi, tu fais quoi ? Tu dors ? ». Nous, nous l’avons écouté, et nous nous disons: il a raison, ce frère, il parle pour nous tous. Parce que Touadera, il ne vit pas notre réalité. Lui, il a l’eau courante dans sa villa, il a des piscines même, pendant qu’on court après des fontaines à sec avec nos bidons jaunes. C’est un menteur, un profiteur, et il nous fait honte devant le monde entier.

 

Félix Moloua, un Premier ministre incompétent et mafieux

problème d'eau à Bangui et les gens se rassemble autour de robinet
problème d’eau à Bangui et les gens se rassemble autour de robinet

 

Et puis il y a Félix Moloua, notre soi-disant Premier ministre. Ce gars, il est censé gérer le pays, faire bouger les choses, mais on dirait un fantôme. Il ouvre sa bouche microbiologique comme des papas souris de temps en temps pour dire des trucs vides, mais en vrai, il ne fait rien. Rien pour la SODECA, rien pour les quartiers, rien pour nous. L’autre jour, nous avons croisé un type de Kassaï qui nous a dit : « Moloua, il sait qu’on souffre, mais il s’en fout. Il est tranquille dans son bureau, dans sa villa triplexe construite gratuitement par les libanais, et en plus il touche son gros salaire, et nous, on peut bien crever ». Et c’est vrai ! Où est-il, Moloua, quand les puits sèchent ? Où est-il quand les mamans pleurent parce qu’elles n’ont rien à donner à leurs gosses ? Nulle part, il se cache, il laisse pourrir le pays.

 

Son gouvernement, c’est pareil : une bande de copains qui passent leur temps à se partager l’argent du peuple. Ils annoncent des projets, ils disent qu’ils vont réparer la SODECA, qu’ils vont construire des forages, mais au final, rien ne bouge. L’argent disparaît, les tuyaux restent cassés, et nous, on reste dans la merde. Moloua, toi et tes ministres, vous êtes des incapables, des traîtres, et vous devriez avoir honte de vous regarder dans une glace !

 

La SODECA, un état des incompétents, de ruines et de mensonges

 

Et la SODECA, parlons-en un peu. Cette société, elle est censée nous donner de l’eau, mais elle ne sert qu’à engraisser une poignée de voleurs. Les tuyaux sont vieux, rouillés, percés de partout. Les pompes tombent en panne sans arrêt. Les projets qu’ils ont lancés avec l’argent de la Banque mondiale ou du CICR, ils sont où ? Abandonnés depuis 2020, et personne ne sait pourquoi. Les employés, eux-mêmes, ils se plaignent : pas de salaires, pas de matériel, pas de moyens. Alors comment voulez-vous qu’ils travaillent ? La SODECA, c’est un cadavre qui pue, et la direction générale, elle, elle fait semblant de rien.

 

Jean-Haute, leur porte-parole, il a osé dire l’autre jour que l’eau était potable. Potable ? Mais il vit où, lui ? Il a vu l’eau qu’on boit, qui sent le marécage et qui rend les gens malades ? Il prend les Centrafricains pour des imbéciles ! La SODECA, elle ne distribue pas de l’eau, elle distribue du désespoir. Une heure d’eau tous les trois jours, et encore, quand elle arrive, c’est un miracle. Et après, ils viennent nous dire : « Patience, on travaille dessus ». Mais ils travaillent sur quoi ? Sur leurs comptes en banque ? Parce que nous, on ne voit rien venir !

 

Les gros bonnets qui nous écrasent, nous, les pauvres

 

Mais le pire, le truc qui fait vraiment mal au cœur, c’est ce que nous avons vu nous -même à une fontaine près de Yangato. Une foule attendait depuis l’aube, des centaines de bidons alignés, des gens fatigués, assoiffés. Et là, d’un coup, un pick-up arrive, avec deux gardes du corps en lunettes noires. Ils descendent, ils poussent tout le monde, ils crient : « C’est pour le ministre, dégagez ! » Et ils remplissent des citernes entières, pendant que les mamans, les gosses, les vieux regardent, impuissants. Pareil pour un directeur général, pareil pour un député. Ces gens-là, ils ne font même pas la queue, ils envoient leurs hommes de main, et ils prennent tout. Une femme nous a dit, en pleurant : « Moi, j’étais là depuis 4 heures, et ils nous ont dit de nous pousser parce que le DG avait besoin d’eau. Mes nous! Mes enfants n’ont rien bu aujourd’hui  à cause d’eux, car l’eau s’arrête nette une minute après leur départ ».

 

C’est ça, Bangui aujourd’hui : les puissants passent devant, ils volent l’eau sous notre nez, et nous, on reste là, comme des moins-que-rien. Sur Facebook, un frère a filmé ça en direct, et il a explosé : « C’est quoi ce pays ? Les ministres, les DG, ils viennent avec leurs gros chars, ils prennent tout, et nous, on fait quoi ? On meurt ? » Il a raison, c’est insupportable, c’est dégoûtant, c’est une claque dans la gueule de tous les Centrafricains.

 

On ne peut plus continuer comme ça

 

Alors voilà où on en est : un peuple qui souffre, qui crie, qui n’en peut plus, et des dirigeants qui s’en foutent. Touadera, Moloua, le gouvernement, la SODECA, vous êtes tous coupables. Coupables de nous laisser crever de soif, coupables de nous humilier, coupables de nous voler notre dignité. On veut des forages dans chaque quartier, on veut de l’eau propre, on veut que ça change tout de suite. Mais plus que ça, on veut que vous arrêtiez de nous prendre pour des idiots.

 

Les bidons jaunes, c’est notre combat, mais c’est aussi votre honte. Chaque fois qu’une mère marche des kilomètres, chaque fois qu’un gamin boit de l’eau sale, chaque fois qu’un ministre passe devant la queue, c’est une marque contre vous. Vous ne pouvez plus vous cacher, vous ne pouvez plus mentir. Le peuple est à bout, et un jour, il va se lever. Ce jour-là, vos villas, vos 4×4, vos gardes du corps, ça ne vous protégera pas. On est fatigués de vos promesses, fatigués de vos excuses, fatigués de votre mépris. Touadera, Moloua, SODECA, tous autant que vous êtes : vous êtes une honte pour la Centrafrique, et il est temps que ça s’arrête !

 

Alain Nzilo

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