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Bambari : Entre promesses lumineuses et obscurité persistante, le fiasco de l’électricité 24h/24

Bambari : Entre promesses lumineuses et obscurité persistante, le fiasco de l’électricité 24h/24

 

ÉNERCA de Bambari, chef-lieu de la préfecture de la Ouaka, au centre de la République centrafricaine. CopyrightCNC
ÉNERCA de Bambari, chef-lieu de la préfecture de la Ouaka, au centre de la République centrafricaine. CopyrightCNC

 

 

Bambari, 23 janvier 2024 (CNC) – À Bambari, l’espoir brillait lorsque la Banque mondiale finança un champ solaire promettant une électricité ininterrompue. Cependant, la réalité amère a envahi la ville, avec des promesses non tenues et un quotidien plongé dans l’obscurité. Au cœur de cette déception se trouve un détournement présumé de fonds, laissant la population sans réponse et le projet dans un état chaotique. Cette trahison de la confiance soulève des questions profondes sur la gouvernance locale et la transparence des initiatives financées internationalement.

 

Dans les rues de Bambari, où le champ solaire financé par la Banque mondiale aurait dû apporter la promesse d’une vie quotidienne éclairée, règne actuellement une obscurité persistante. L’inauguration en grande pompe en décembre dernier aurait dû marquer le début d’une ère où l’électricité serait disponible sans interruption, jour et nuit. Cependant, la réalité actuelle est loin de cette vision, laissant la population locale dans un désarroi profond.

 

La direction préfectorale de l'ÉNERCA de Bambari. CopyrightCNC
La direction préfectorale de l’ÉNERCA de Bambari. CopyrightCNC

 

Au cœur de cette désillusion se trouve l’allocation de fonds destinés au carburant du groupe électrogène. Les citoyens qui avaient espéré voir une amélioration significative dans l’approvisionnement en électricité se retrouvent plutôt dans une situation où le groupe électrogène, censé prendre le relais après les heures d’ensoleillement, refuse obstinément de démarrer.

 

Le détournement présumé de ces fonds jette une ombre sombre sur la gestion du projet, soulignant la nécessité d’une enquête approfondie sur l’utilisation des ressources financières internationales. La confiance de la population, déjà fragilisée par des années de promesses non tenues, s’effrite davantage face à cette nouvelle déception.

 

Au-delà de l’échec technique, le quotidien des habitants de Bambari est marqué par l’incertitude. Plus de 500 à 700 abonnés ont souscrit à un service qui ne répond pas à leurs attentes, payant des tarifs mensuels substantiels pour une électricité qui reste évasive. Les conséquences économiques de cette situation se font déjà ressentir, mettant en péril les moyens de subsistance de nombreux habitants.

 

Cette déconvenue soulève des questions cruciales sur la responsabilité des autorités locales et du gouvernement du premier ministre Félix Moloua. Le silence qui persiste au sein des institutions face à ce désastre énergétique renforce le sentiment d’impuissance de la population. Le parallèle évoqué par les habitants, comparant leur situation à celle d’un poisson qui pleure dans leau, met en lumière la frustration et le désespoir qui règnent actuellement à Bambari.

 

Dans le contexte plus large de la République centrafricaine, ce fiasco soulève des interrogations sur la pertinence des initiatives internationales de développement. La nécessité d’une transparence accrue dans l’allocation des fonds et d’une responsabilisation des autorités locales devient impérative pour éviter que de telles déceptions ne deviennent monnaie courante.

 

En particulier, le programme initial prévoyait que le champ solaire produise de l’électricité de 6h à 23h, suivi du groupe électrogène de 23h à 6h du matin. Cependant, la réalité diverge considérablement de cette planification, mettant en lumière les lacunes majeures dans la mise en œuvre du projet.

 

En un mot, Bambari demeure plongée dans l’obscurité malgré les espoirs suscités par le champ solaire financé par la Banque mondiale. Le décalage entre la promesse d’électricité 24/24 et la réalité amère met en lumière des failles profondes dans la gouvernance locale. Ce fiasco souligne également l’urgence de mettre en place des mécanismes de responsabilisation et de transparence pour garantir que de telles déceptions ne deviennent pas la norme, non seulement à Bambari mais dans l’ensemble de la République centrafricaine.

 

Par Bertrand Yékoua

 

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