Avenue de France : quand la chaussée devient un calvaire

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
L’avenue de France à Bangui, reliant l’avenue Oumar Bongo au rondpoint Abel Goumba, est méconnaissable : trous béants, garages sauvages et inaction des autorités transforment chaque trajet en épreuve, rapporte Radio Guira FM dans un reportage.
En effet, à Bangui, l’état de l’avenue de France, dans le cinquième arrondissement, est un scandale qui crève les yeux. Cette artère, censée être un axe vital reliant plusieurs quartiers de la capitale centrafricaine, est aujourd’hui une caricature de ce que devrait être une voie publique. Nids-de-poule béants, garages sauvages, stations de lavage anarchiques, bistrots installés sans vergogne : la chaussée est devenue un terrain vague où règnent le chaos et l’impunité. Les habitants, automobilistes et motocyclistes se battent quotidiennement pour slalomer entre les trous et les occupations illégales, pendant que les autorités brillent par leur inaction et leurs promesses creuses.
Le constat est accablant. De rondpoint Abel Goumba jusqu’aux Castors dans le troisième arrondissement pour arriver au quartier SICA 1 Saïdou, l’avenue de France n’est plus qu’un souvenir d’asphalte. Les riverains ne mâchent pas leurs mots : « catastrophique », « déplorable », « dégradant ». Les garages y abandonnent des carcasses de véhicules, les lavages improvisés bloquent les abords, et plus d’une dizaine de bistrots s’étalent sans aucun respect pour l’espace public. La circulation, déjà ralentie par des trous qui ressemblent davantage à des cratères, devient un parcours du combattant où chacun lutte pour un bout de route encore praticable. Et pourtant, rien ne bouge. Les citoyens demandent des solutions, mais leurs appels tombent dans le vide.
Que font les autorités face à ce désastre ? Elles parlent. Elles promettent. Elles esquivent. Contacté par la radio Guira FM, le maire du cinquième arrondissement, Alin-Yémo, sert une réponse qui sonne comme une vieille rengaine : l’avenue de France serait incluse dans un projet de réhabilitation porté par le fonds FSD, financé par la Banque arabe. On nous parle d’un grand plan, d’une rénovation qui partirait de l’avenue Oumar Bongo près de l’aéroport de Bangui Mpoko, traverserait le cinquième arrondissement, longerait les quartiers Fondo, Ngbénguéwé jusqu’au rondpoint Abel Goumba , pour remonter vers Sica 1 en passant derrière l’ÉNERCA jusqu’à la pâtisserie Grand Café. Magnifique sur le papier. Mais dans les faits ? Rien. Pas une pelleteuse, pas un sac de bitume, pas l’ombre d’un début de travaux. Cette belle histoire sent le réchauffé, une excuse recyclée pour endormir les esprits et masquer l’incompétence.
Et les occupations illégales ? Là encore, le maire se contente de mots. La municipalité, dit-il, mise sur la « sensibilisation à la base ». Sensibiliser, vraiment ? Comme si les garages, les lavages et les bistrots allaient plier bagage parce qu’on leur a gentiment demandé de respecter les règles. « La rue n’est pas faite pour le commerce », ajoute-t-il, la voix pleine de bon sens. Mais où sont les actes ? Où sont les sanctions ? Cette « communication » dont il parle n’est qu’un écran de fumée pour cacher l’absence totale de volonté. Il ose même évoquer un futur « arrêté sectoriel » impliquant les ministères concernés. Quand ? Comment ? Avec quels moyens ? Personne ne le sait, et c’est bien là le problème : les annonces s’accumulent, mais le bitume, lui, reste introuvable.
Ce n’est pas la première fois qu’on nous sert ce genre de fable. À chaque crise, à chaque plainte, les autorités brandissent des projets mirifiques, des partenariats internationaux, des budgets miracles. Et à chaque fois, le résultat est le même : un grand zéro. L’avenue de France, avec son nom qui fleure bon la coopération historique, aurait pu être un symbole de fierté. Elle est aujourd’hui une insulte à la population, un miroir de l’incurie et du mépris. Le gouvernement n’a même pas daigné solliciter sérieusement une aide concrète auprès de ses « amis » de la Banque arabe, préférant se reposer sur des déclarations vagues et des échéances floues.
Pendant ce temps, les habitants de Bangui souffrent. Les piétons risquent leur vie sur des trottoirs inexistants, les motocyclistes zigzaguent entre les obstacles, et les automobilistes usent leurs pneus dans ce champ de mines urbain. Combien de temps devront-ils encore « prendre leur mal en patience », comme le suggère si cyniquement le maire ? La vérité, c’est que cette situation n’est pas une fatalité. Elle est le fruit d’un laisser-aller criminel, d’une succession de mensonges proférés par des responsables qui préfèrent parler plutôt qu’agir.
Pour les centrafricains, il est grand temps que cela cesse. Les banguissois méritent mieux que des routes défoncées et des discours creux. L’avenue de France doit être réhabilitée, pas dans un vague futur hypothétique, mais maintenant. Les occupations illégales doivent être dégagées, pas avec des mots doux, mais avec des mesures fermes. Et surtout, les autorités doivent rendre des comptes. Basta les promesses bidon, basta les faux-semblants. La population n’est pas dupe : elle voit bien que derrière les belles paroles, il n’y a qu’un vide sidéral. Alors, messieurs les décideurs, bougez-vous, ou laissez la place à ceux qui oseront enfin faire le boulot.
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