Arrestations, violence et menace de mort : l’affaire du commandant Simplice Yarkokpa risque de finir par un bain de sang

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Arrestations, violence et menace de mort : l’affaire du commandant Simplice Yarkokpa risque de finir par un bain de sang

 

Le parrain des parrain mafieux Gervais Simplice Yarkokpa, commandant de la garde présidentielle

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 La capitale centrafricaine Bangui est agitée depuis près d’un mois par une crise explosive autour du commandant Simplice Yarkokpa, un haut gradé de la garde présidentielle dont les agissements criminels alimentent des divisions, des arrestations arbitraires et des menaces de mort. Son affaire, qui prend une tournure dramatique, menace de dégénérer en un conflit sanglant si les autorités ne réagissent pas rapidement.

 

L’arrestation fracassante de l’adjudant Ozaguin

 

Tout a débuté la semaine dernière, lorsque l’adjudant Kparambéti, surnommé Ozaguin, un ex-chef milicien du régime intégré dans l’armée nationale, a été interpellé par le commandant Simplice Yarkokpa et placé en détention à la garnison du camp de Roux. La raison de cette arrestation ? Une réponse cinglante à une menace de mort proférée par Yarkokpa. Dans un message vocal envoyé sur WhatsApp, Ozaguin a déclaré sans détour : « Je n’ai pas peur, je suis un homme. S’il vient me provoquer, je me défendrai, je ne me laisserai pas faire ». Il a également confirmé dans son audio que le commandant Simplice Yarkokpa est un «grand trafiquant de drogue et un malfaiteur notoire », des accusations qui circulent d’ailleurs depuis des mois dans les cercles de Bangui.

 

Ces propos, jugés insupportables par le commandant Simplice Yarkokpa, ont conduit ce dernier à ordonner l’arrestation immédiate de l’adjudant Ozaguin, qui reste aujourd’hui au garnison.

 

Rappelons qu’Ozaguin est un  ancien chef de milice armée fondée par le Président Touadera à Damara et Bogangolo.                Il a été et intégré dans l’armée après avoir combattu au front lors de l’attaque des rebelles de la CPC sur Bangui,  aux côtés des forces armées centrafricaines, des Russes, des Rwandais et de la MINUSCA , ne cache pas d’ailleurs son passé, ni sa détermination.

 

« Même si le commandant Yarkokpa se présente devant moi, je ne me laisserai pas faire. Soit il me tue, soit je le tue », a-t-il affirmé dans son audio, révélant l’intensité de la rivalité entre les deux hommes, tous deux issus de la même ethnie que le président.

Le policier Dimanche Valdez, cousin du commandant Simplice Yarkokpa, impliqué dans le trafic de drogue entre la RDC et la RCA

 

Une stratégie d’intimidation et de purge

 

L’affaire Ozaguin n’est qu’un pan d’un schéma plus large organisé par le commandant Simplice Yarkokpa, accusé d’utiliser son poste à la garde présidentielle pour terroriser et éliminer ses opposants. Il bénéficie d’une impunité scandaleuse, grâce à ses liens étroits avec le président, le ministre de la Défense, le chef d’état-major et d’autres figures clés, qu’il contacte « sans problème  au téléphone » pour imposer sa loi. Selon des témoignages vérifiés et crédibles, Yarkokpa dirige un réseau de trafic de drogue et d’extorsion, éliminant immédiatement quiconque tente d’infiltrer ou de dénoncer ses activités.

 

« Il tue, il met en quarantaine ou fait radier les gens de l’armée, de la police ou de la gendarmerie », explique une source anonyme proche de l’État-major de l’armée nationale interrogée par la rédaction du CNC.

 

La preuve la plus récente de cette stratégie du c commandant Simplice Yarkokpa est la radiation, il y a une semaine, de sept policiers de la police nationale. Parmi eux, Dimanche Yongowana Alfio Valdez, un policier de 28 ans et neveu de Yarkokpa – fils de sa grande sœur. Dimanche, impliqué dans les trafics de son oncle, détient des secrets compromettants sur ce dernier, notamment réseau du trafic massif de drogue et de l’alcool frelaté depuis la RDC. Le jeune policier est également impliqué par Yarkokpa dans la perquisition controversée du domicile de l’ancien président de transition, Ferdinand Alexandre Nguéndet , en 2022, où des armes auraient été « découvertes » dans ce qui ressemble à un coup monté. Face à cette menace, Yarkokpa a juré de le tuer s’il est capturé, le forçant à fuir. Dimanche, terrifié, se cache aujourd’hui, craignant pour sa vie.

 

Des divisions familiales explosives

 

La famille du commandant Simplice Yarkokpa, déchirée par ses agissements, l’a publiquement rejeté, marquant une rupture profonde. « Il n’a rien à faire de nous, il est prêt à détruire tout le monde, même ses proches, pour maintenir son réseau », déplore un membre de la famille interrogé par la rédaction du CNC. Yarkokpa, de son côté, a répondu avec mépris, affirmant qu’il « peut faire des dégâts à tous ceux qui se mêlent de son affaire, même si celui-ci est de sa famille ». Sa réponse est claire, et    sans même se soucier des liens du sang. Cette division familiale reflète une crise plus large, où les liens ethniques – Yarkokpa, Ozaguin, Dimanche et la majorité des policiers radiés sont de la même ethnie que le président – ne suffisent plus à protéger quiconque de la brutalité de ce commandant mafieux Simplice Yarkokpa.

 

Un risque imminent de bain de sang

 

L’escalade entre Yarkokpa et ses hommes en tenue, notamment l’adjudant Ozaguin, fait craindre le pire. Les menaces de mort, les arrestations arbitraires et les purges au sein des forces de sécurité risquent de transformer cette affaire en un conflit armé, plongeant Bangui dans un bain de sang. Les appels à l’action se multiplient, mais le président, le ministre de la Défense, le chef d’état-major, le ministre de la Sécurité, le directeur général de la police, de la gendarmerie et de la garde présidentielle semblent détourner les yeux, fermant les oreilles aux cris d’alerte.

 

« Le jour viendra où cela explosera, et ce sera une catastrophe », prévient un observateur centrafricain.

 

Simplice Yarkokpa, un gros mafieux  de son état, continue d’agir en toute impunité, utilisant son poste pour intimider et semer la peur. Mais cette impunité risque de coûter cher à Bangui si rien n’est fait pour stopper cet engrenage.

 

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