Annie Michelle Mouanga : la ministre qui taille l’ACFPE sur mesure avec une fausse candidature pour sa sœur Renée Michelle Bimbo

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Annie Michelle Mouanga : la ministre qui taille l’ACFPE sur mesure avec une fausse candidature pour sa sœur Renée Michelle Bimbo

 

Annie Michelle Mouanga , ministre de l'emploi en Centrafrique

 

Rédigé le 09 septembre 2025 .

Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC). 

  La ministre Annie Michelle Mouanga lance un appel à candidature truqué pour maintenir sa sœur Renée Michelle Bimbo à la direction de l’agence qu’elle pille depuis des années.

 

Annie Michelle Mouanga, la ministre centrafricaine du Travail, vient de franchir un nouveau cap dans l’art de la manipulation administrative. Cette femme qui a déjà transformé l’ACFPE en “vache à lait” avec sa sœur Renée Michelle Bimbo , lance aujourd’hui un appel à candidature bidon pour le poste de directeur général de cette agence, taillant cyniquement le profil sur mesure pour sa propre sœur.

 

Le document officiel daté du 1er septembre 2025 et signé par Henri Koulayom, président du Conseil d’Administration, constitue une comédie administrative sans précédent. Les critères exigés – âge entre 45 et 55 ans, diplôme BAC+5, au moins 10 ans d’expérience professionnelle et au moins 1 an à un poste de directeur général – correspondent parfaitement au profil de Renée Michelle Bimbo, l’actuelle directrice.

 

Cette manœuvre grossière s’inscrit dans la continuité du pillage organisé que mènent les deux sœurs depuis des années. Sous la direction de Renée Michelle Bimbo, l’ACFPE a vu ses ressources détournées pour des usages privés, notamment la transformation du restaurant des employés en atelier de couture personnel pour la ministre .

 

Les détournements touchent également les véhicules : la MINUSCA avait fait don d’un pick-up au ministère du Travail, mais ce véhicule a été confisqué par Michelle Mouanga pour l’usage personnel de son mari . Cette appropriation des biens publics témoigne de l’impunité totale dont jouissent ces deux femmes dans leur gestion familiale de l’État.

 

L’indignation des employés de l’ACFPE grandit face à ces abus répétés. Le personnel se sent trahi par ces détournements, le manque de moyens de déplacement dans les agences provinciales entravant leur travail quotidien . Pendant que les sœurs s’enrichissent, les agents peinent à accomplir leurs missions faute de ressources.

 

Annie Michelle Mouanga s’est rendue tristement célèbre par sa “gestion mafieuse” du ministère, nommant des proches à des postes juteux et attribuant des marchés à ses amis . Une ligne budgétaire finance même le carburant de la ministre à hauteur de 500 000 francs CFA mensuels, en violation des dispositions en vigueur .

 

Le profil de ce faux appel à candidature trahit l’amateurisme de cette manipulation. En exigeant “au moins 1 an à un poste de directeur général”, la ministre s’assure que sa sœur, en poste depuis plus d’un an en situation d’intérim illégal, remplisse parfaitement cette condition ridicule. Cette exigence dérisoire démontre que l’objectif n’est pas de recruter le meilleur candidat mais de légaliser rétroactivement une nomination familiale.

 

Michelle Mouanga a déjà nommé son frère cadet Michel Gambor à la tête d’un projet financé par l’OIT, sa sœur cadette Ledo comme consultante à l’ACFPE, transformant le ministère en entreprise familiale . Cette nouvelle manœuvre s’inscrit dans cette logique de captation des institutions publiques au profit du clan Mouanga.

 

L’indécence atteint son comble quand on sait que cette même ministre a créé une entreprise d’intérim, Impact 236, pour gérer le personnel de la société Tamoil, créant un conflit d’intérêts patent avec ses fonctions ministérielles. Son entreprise Diaspora a également raflé le marché de la restauration de la CNSS, empochant 15 millions de francs CFA par mois .

 

L’ACFPE, agence théoriquement autonome dotée de la personnalité juridique et de l’autonomie administrative, se retrouve ainsi prise en otage par ces deux femmes qui en font leur propriété privée. Cette confiscation d’une institution publique constitue un déni démocratique qui prive les Centrafricains d’un service essentiel pour la formation professionnelle et l’emploi.

 

Le calendrier de cet appel à candidature – clôture le 12 septembre 2025 – témoigne de la précipitation de cette opération cosmétique. Moins de deux semaines suffisent-elles pour mener un recrutement sérieux pour un poste aussi stratégique ? Cette urgence suspecte confirme que la décision est déjà prise et que la procédure ne constitue qu’une formalité administrative.

 

L’équipe d’investigation du CNC, actuellement déployée dans les locaux du ministère et de l’ACFPE devrait rapidement mettre au jour l’ampleur des malversations organisées par ce duo infernal.

Cette affaire Mouanga-Bimbo constitue un cas d’école de la dérive népotique qui gangrène l’administration centrafricaine. Elle montre comment deux femmes peuvent détourner une agence entière au profit de leurs intérêts personnels, bafouant tous les principes de bonne gouvernance et de service public.