Africa ti l’Or: La bière de la mort, Comment Wagner joue avec la vie des centrafricains

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
Dans les rues de la capitale centrafricaine Bangui, entre les marchés Combattant et les bars bondés du PK12, une nouvelle boisson s’est imposée avec une rapidité déconcertante : “Africa ti l’Or”. Présentée comme une bière nationale révolutionnaire, elle arbore un nom prometteur, évoquant la richesse et la fierté de l’Afrique. Mais derrière cette façade dorée se cache une vérité bien plus chaotique, une menace insidieuse qui plane sur la santé des Centrafricains. Car “Africa ti l’Or” n’est pas ce qu’elle prétend être. Ce n’est pas une bière artisanale brassée avec soin, mais un cocktail toxique, un mélange de vodka, d’eau douteuse et, pire encore, de substances narcotiques comme le tramadol. Ce produit, fabriqué et distribué par le groupe Wagner, est une bombe à retardement pour la population, instrumentée par des acteurs sans scrupules dont le seul moteur est l’argent, au mépris total de la vie humaine.
De la vodka trafiquée, pas une bière
Commençons par démystifier ce breuvage russe. Contrairement aux affirmations de Wagner, qui le commercialise comme une bière blonde à 5 %, 9 % ou même 4,5 % d’alcool selon les versions, “Africa ti l’Or” n’a rien à voir avec le processus traditionnel de brassage. Une vraie bière nécessite des ingrédients précis – eau, malt, houblon – et un savoir-faire rigoureux. Mais ici, les faits parlent d’eux-mêmes : des témoignages locaux et des enquêtes journalistiques, notamment celles publiées par Corbeaunews Centrafrique, révèlent que cette soi-disant bière est en réalité une vodka diluée avec de l’eau, à laquelle s’ajoutent des substances chimiques comme le tramadol, un opioïde puissant et addictif. Ce mélange, conditionné dans des bouteilles en plastique d’un litre ou d’un demi-litre, est vendu à bas prix – 800 à 1000 FCFA – pour attirer une population souvent démunie, en quête de distraction ou de répit dans un quotidien caractérisé par l’instabilité.
Le tramadol, pour ceux qui l’ignorent, n’est pas un ingrédient anodin. Utilisé médicalement comme analgésique, il devient une drogue dangereuse lorsqu’il est consommé sans contrôle. En Afrique, son usage détourné a déjà fait des ravages, notamment au Nigeria et au Sahel, où il est surnommé “l’héroïne du pauvre”. Mélangé à de l’alcool, ses effets sont amplifiés : euphorie trompeuse, dépendance rapide, et à long terme, dépression respiratoire, crises convulsives, voire la mort. Ajoutez à cela une eau de source déclarée “impropre à la consommation” par deux analyses successives, comme l’a souligné le sénateur français Olivier Cadic dans une question écrite au Sénat le 20 février 2025, et vous obtenez une mixture qui n’a d’or que le nom. Les étiquettes des bouteilles, dépourvues de dates de fabrication ou de péremption, trahissent une absence totale de contrôle sanitaire. Ce n’est pas une boisson, c’est un poison.

Wagner et les “VACNEX” : Des criminels au service du profit
Qui se cache derrière cette entreprise mortifère ? Le groupe Wagner, une organisation de mercenariat russe bien connue pour ses activités controversées à travers le monde, de la Syrie à l’Ukraine en passant par l’Afrique. En République centrafricaine, Wagner s’est implanté depuis 2018, initialement pour soutenir militairement le gouvernement de Faustin-Archange Touadéra contre les groupes rebelles. Mais leur rôle a vite dépassé le cadre sécuritaire. Mines d’or et de diamants, exploitation forestière, contrôle des douanes : Wagner a étendu ses tentacules sur les richesses du pays, pillant au passage ses ressources sous couvert de “coopération”. Aujourd’hui, avec “Africa ti l’Or” et leur vodka “Wa na Wa” lancée en 2021, ils s’attaquent à un autre terrain : la santé et la dignité des Centrafricains.
Vous les appelez “VACNEX”, un terme qui résonne comme une accusation cinglante. Si ce nom semble désigner Wagner et ses complices centrafricains, il incarne parfaitement leur essence : des criminels dénués de conscience, prêts à tout pour remplir leurs coffres. Leur objectif n’est pas de proposer une alternative saine ou de contribuer au développement économique. Non, ils veulent monopoliser le marché des boissons alcoolisées, évincer des acteurs historiques comme la brasserie Mocaf (propriété du groupe français Castel), et transformer les Centrafricains en consommateurs captifs d’un produit destructeur. Les preuves de leur cynisme abondent : des actes d’intimidation rapportés par des commerçants, forcés par des motards en tricycle à vendre “Africa ti l’Or” sous la menace de représailles, aux campagnes publicitaires mensongères promettant de “l’or sous les capsules” pour appâter les plus vulnérables.
Une guerre de l’alcool aux conséquences dévastatrices
L’arrivée d’“Africa ti l’Or” s’inscrit dans une bataille plus large, une “guerre de la bière” qui oppose Wagner à Mocaf. Depuis des décennies, Mocaf, malgré ses imperfections, est un pilier de l’économie nationale : plus de 500 emplois directs, des impôts payés à l’État, une production encadrée. Wagner, lui, ne contribue en rien au bien-être collectif. Sa brasserie, installée sur la route de Boali, au pk26, échappe à tout contrôle officiel. Les autorités sanitaires centrafricaines, affaiblies par des années de crise, semblent incapables ou peu disposées à intervenir. Résultat : une boisson non testée, potentiellement létale, circule librement, tandis que Wagner multiplie les provocations, allant jusqu’à organiser des actes criminels comme l’incendie du dépôt de Mocaf en mars 2023.

Mais le véritable champ de bataille, c’est le corps et l’esprit des Centrafricains. La jeunesse, déjà fragilisée par la pauvreté, le chômage et les traumas d’un conflit interminable, est la première cible. “Africa ti l’Or” ne se contente pas de promettre une évasion éphémère ; elle enchaîne ses consommateurs à une dépendance chimique. Les récits de ceux qui l’ont goûtée parlent d’effets inhabituels : une ivresse rapide, des maux de tête persistants, une fatigue écrasante. Certains évoquent même des douleurs dentaires ou gastriques, signes possibles de la toxicité du tramadol et d’une eau contaminée. À long terme, les experts sanitaires craignent une vague d’addictions, de maladies hépatiques et de troubles neurologiques qui aggraveront une situation humanitaire déjà critique.
Une aliénation sous couvert de fierté
Wagner joue habilement sur les cordes sensibles. En baptisant leur produit “Africa ti l’Or” – “l’Afrique en or” en sango, la langue nationale –, ils flattent un sentiment de fierté patriotique. Leurs publicités agressives, relayées dans les bars et sur les réseaux sociaux, vantent une boisson “faite pour les Centrafricains”, produite localement avec des “technologies russes de pointe”. Mais cette rhétorique est une mascarade. Comme l’a dénoncé le feu Dr Orphée Douaclé-Ketté dans un tweet relayé par Corbeaunews, cette boisson est une “aliénation digne d’un esclave le plus vil”. Loin d’élever la nation, elle l’enfonce dans un piège mortel, exploitant les espoirs d’un peuple pour mieux le détruire.
Et que dire de la “tombola” organisée en 2023, promettant des lingots d’or et des motos aux consommateurs ? Une manipulation éhontée, qui a poussé des milliers de personnes à acheter davantage, espérant une richesse illusoire. Les rares gagnants exhibés dans les médias locaux ne masquent pas la réalité : pour chaque “vainqueur”, des dizaines de milliers d’autres n’ont récolté que des bouteilles empoisonnées et des rêves brisés.
Un appel urgent à la vigilance
Centrafricains, il est temps d’ouvrir les yeux. “Africa ti l’Or” n’est pas un cadeau, mais une malédiction. Chaque gorgée est un pas vers la ruine physique et morale, un tribut versé à des prédateurs qui se rient de votre avenir. Les “VACNEX” – Wagner et ses alliés – ne reculeront devant rien pour s’enrichir, quitte à transformer vos rues en cimetière et vos foyers en champs de désolation. Ne vous laissez pas séduire par leurs promesses dorées ni intimider par leurs menaces.
Aux autorités centrafricaines, le message est clair : arrêter votre peur et votre soumission bête. Agissez. Exigez des analyses indépendantes de cette boisson, fermez cette usine clandestine, protégez votre peuple. À la communauté internationale, qui observe de loin, il est temps de condamner ces pratiques et de soutenir la RCA face à cette nouvelle forme de colonialisme économique. Et à vous, consommateurs, commerçants, parents, jeunes : boycottez ce produit. Préférez les bières locales vérifiées, ou mieux encore, tournez-vous vers des alternatives saines. Votre santé vaut plus que leur or.
“Africa ti l’Or” n’est pas une richesse à célébrer, mais un danger à combattre. Ensemble, disons non à cette illusion toxique. Car l’avenir de la Centrafrique, le vrai or de ce pays, ce sont ses habitants – vivants, libres et debout.
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