Affaire Mboli-Goumba : quand le procureur de la République pris en flagrant délit de faux en écriture publique

Affaire Mboli-Goumba : quand le procureur de la République pris en flagrant délit de faux en écriture

 

Le magistra Benoit Narcisse Foukpio, Procureur de la République près TGI Bangui
Le magistra Benoit Narcisse Foukpio, Procureur de la République près TGI Bangui

 

 

Bangui, 11 mars 2024 (CNC)

 Dans un scandale qui secoue les fondements de la justice centrafricaine, Maître Crépin Mboli-Goumba, figure de proue de l’opposition, se retrouve au centre d’une controverse où le procureur de la République est pris en flagrant délit de manipulation des procédures judiciaires.

 

Depuis une semaine, la République centrafricaine est le théâtre d’un scandale judiciaire sans précédent, mettant en lumière des abus de pouvoir et des orchestrations au plus haut niveau de l’État centrafricain.

 

Le scandale dévoilé

 

Alors qu’il s’apprêtait à quitter le territoire centrafricain pour le Cameroun à bore de la compagnie Kenya Airways, Crépin Mboli-Goumba a été brusquement arrêté avec son épouse à l’aéroport international de Bangui Mpoko. Les autorités ont invoqué l’outrage présumé au magistrat comme raison de son arrestation, mais les investigations menées par la rédaction du CNC révèlent un tout autre récit.

 

Les manœuvres éhontées du procureur

 

Le procureur de la République, dans une tentative maladroite de justifier ses actes, se retrouve pris au piège de ses propres machinations.

 

Plainte inexistante

 

Les investigations du CNC révèlent l’absence totale d’une plainte enregistrée au tribunal contre Mboli-Goumba. Le numéro attribué à cette plainte présumée présentée par le procureur de la République pour justifier son action correspond au numéros d’un autre dossier judiciaire entièrement différent. À cet effet, la loi a prévu de sanction pénale. C’est un faux en écriture publique. Puisque c’est le procureur qui a présenté cette plainte, il est tenu responsable de cette fausseté.

 

Procédure anormale

 

Le recours à une procédure de citation directe par le procureur de la République soulève des questions. Cette procédure, généralement initiée par un huissier de justice, est détournée de son parcours juridique par le Procureur, mettant en lumière les abus de pouvoir et le mépris des procédures judiciaires dans le pays.

 

Diffamation et flagrant délit

 

Les accusations de diffamation et de flagrant délit portées par le procureur soulèvent des questions sur l’intégrité de ses actes. Dans quel cadre juridique la diffamation et le flagrant délit peuvent-ils être associés ? Les agissements du procureur jettent le doute sur l’ensemble du système judiciaire centrafricain.

 

L’affaire Mboli-Goumba met en lumière les failles béantes du système judiciaire centrafricain, révélant une crise de confiance sans précédent. Les manipulations orchestrées par le procureur de la République mettent en péril les fondements mêmes de l’État de droit. Une enquête indépendante et transparente est impérative pour restaurer la confiance de la population dans ses institutions.

 

Dans ce tourbillon d’accusations et de contre-accusations, la République centrafricaine se trouve à la croisée des chemins, face à l’urgence d’une réforme judiciaire profonde et transparente.

 

Par Alain Nzilo

Corbeaunews Centrafrique

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