À Zémio, un responsable d’ONG a été arrêté sans raison par la gendarmerie, forcé de payer 100 000 francs CFA pour retrouver sa liberté

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À Zémio, un responsable d’ONG a été arrêté sans raison par la gendarmerie, forcé de payer 100 000 francs CFA pour retrouver sa liberté

Le Lieutenant de gendarmerie, Ruffin Bakassi, à Zemio, dans le Haut-Mbomou, au sud-est de la RCA
Le Lieutenant de gendarmerie, Ruffin Bakassi, commandant la brigade de Zemio

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 À Zémio, l’une des sous-préfectures du Haut-Mbomou, un responsable d’ONG a été arrêté sans raison par la gendarmerie, forcé de payer 100 000 francs CFA pour retrouver sa liberté.

 

Le mercredi 11 juin dans la matinée, un incident d’une extrême gravité survenu à Zemio prouve une fois de plus aux yeux du monde les abus de pouvoir au sein de la Gendarmerie locale. Le lieutenant Makassi Rufin, censé maintenir l’ordre, s’en prend aux populations , profitant de l’insécurité pour extorquer de l’argent. Cette fois, sa cible principale est le point focal de l’ONG HEMLE (Humanitaire Engagé pour un Mouvement Libre d’Évolution), une organisation qui aide les habitants de Zémio dans un contexte de crise.

 

En effet, il y’a quelques semaines, des troubles ont éclaté à Zemio entre les forces gouvernementales et les miliciens Azandé, poussant la population de la ville, y compris celle des villages environnant comme Koumboli, Bandachi à trouver refuge dans des églises pour certains, tandis que les autres ont décidé de traverser la rivière Mbomou pour se réfugier en République démocratique du Congo (RDC). Profitant de ce chaos sécuritaire, des voleurs ont forcé les bureaux de l’ONG HEMLE, dérobant équipements et matériel. Ainsi, pour tenter de retrouver les suspects, le point focal de l’organisation, chargé de représenter HEMLE à Zémio, a enquêté discrètement de son côté. Finalement, Le responsable de l’organisation a retrouvé une partie des objets volés et identifié les coupables. Il a alors prévenu la gendarmerie qui a arrêté les suspects et récupéré une partie des biens volés.

 

Mais au lieu de s’en tenir à sa mission de maintien de l’ordre comme prévoit sa mission, le lieutenant de la gendarmerie, monsieur Makassi Rufin, outrant passant ses prérogatives,  a exigé une forte somme d’argent, 100 000 francs CFA au responsable de l’ONG, prétendant que c’était pour couvrir les frais de déplacement des gendarmes, une intervention pourtant à quelques centaines de mètres seulement du poste. Le point focal, surpris par cette demande, a contacté le siège de l’ONG à Bangui pour demander des fonds. Avec l’insécurité et les réseaux de communication perturbés, l’envoi de l’argent a pris du temps. Entre-temps, des rumeurs commencent à circuler à Zémio sur une possible attaque foudroyante des miliciens Azandé, ce qui a poussé le responsable à traverser la rivière Mbomou pour rejoindre Zapaï, en RDC, afin de revoir sa famille et attendre que la situation se calme.

 

Passant trois jours sur place en RDC jusqu’au 11 juin 2025, le responsable humanitaire a décidé de retourner à Zemio pour reprendre ses activités habituelles. Mais la surprise est de taille ! Quelques heures après son retour, le point focal a été immédiatement arrêté par les gendarmes sur ordre du lieutenant Makassi Rufin. Ce dernier lui a collé un motif pathétique, l’accusant sans aucune preuve d’avoir fui la ville pour conspirer avec des milices Azandé. Makassi a affirmé que le responsable de l’ONG était en contact permanant avec ces miliciens Azandé. Selon lui, le responsable humanitaire avait quitté Zemio dans l’espoir que les miliciens Azandé puissent venir les éliminer tous. Une accusation infondée et pathétique. Sur décision du lieutenant, le responsable humanitaire a été placé en détention. Le lieutenant lui a exigé une nouvelle somme de 100 000 francs CFA pour sa libération, menaçant au passage de le tuer s’il dévoilait l’affaire. Le responsable, n’ayant pas d’autre choix, a contacté Bangui, obtenu l’argent et payé la somme pour être finalement libéré que le soir du mercredi 11 juin.

 

Les agissements du lieutenant Makassi ne sont pas un cas à part. Ils s’inscrivent dans un climat où les forces de sécurité, parfois sous l’influence de groupes comme les mercenaires Wagner, se livrent à des pratiques d’extorsion et d’intimidation. À Zémio, la Gendarmerie, censée protéger la population, agit contre les habitants et les travailleurs humanitaires, profitant de la peur et du désordre. Les menaces de Makassi pour étouffer l’affaire montrent qu’il sait que ses actes sont illégaux, mais il continue, certain de ne pas être inquiété dans une région où le contrôle manque….

 

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