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À Zémio, les miliciens Azandé appliquent leur propre charia

À Zémio, les miliciens Azandé appliquent leur propre charia

 

L'imam de la mosquée centrale de Zémio, arrêté par les miliciens Azandé après sa convocation à la gendarmerie de Zémio
L’imam Moussa de la mosquée centrale de Zémio, arrêté par les miliciens Azandé

 

Bangui, 11 septembre 2024 (CNC).

 La situation reste tendue à Zémio, dans le sud-est de la Centrafrique. Les miliciens Azandé, censés être intégrés dans l’armée nationale, y imposent leur propre loi au mépris d’un  État de droit digne de ce nom.

 

L’imam de Zémio, monsieur Moussa, et un certain frère musulman, monsieur Ahmad, arrêtés il y a quelques semaines, ont été libérés sous la pression de Bangui. Mais leur liberté n’aura été que de courte durée. Le jour même de leur libération, les miliciens Azandé sont revenus pour les arrêter. Seule l’intervention des Casques bleus de la MINUSCA a permis de les mettre à l’abri dans leur base.

 

Dans le même temps, l’épouse d’un ex-combattant ayant déposé les armes en 2022 a été arrêtée et incarcérée. Les miliciens l’accusent d’avoir caché l’arme de son mari, sans aucune preuve. Mais quelle loi du pays les autorise à arrêter un individu à la place d’un autre ? C’est quelle loi? La loi des Wagner ?

 

Ces agissements s’apparentent plus aux méthodes de mercenaires qu’à celles d’une armée régulière. Formés par le groupe Wagner, les miliciens Azandé semblent avoir adopté les habitudes de leurs instructeurs russes du groupe Wagner, loin des standards éthiques et du respect des droits humains attendus de soldats d’un pays normal.

 

Par ailleurs, certaines sources indiquent que les miliciens seraient en train de quitter Zémio pour Obo. S’agit-il d’une simple relève ou d’un départ définitif ? Il est trop tôt pour le dire.

 

La situation de l’imam Moussa et de Mahamat, toujours sous la protection de la MINUSCA, reste préoccupante. Quant à l’épouse de l’ex-combattant, elle demeure aux mains des miliciens Azandé.

 

Ces événements montrent que le contrôle du gouvernement sur ces groupes armés censés être intégrés reste très limité. L’État de droit peine à s’imposer dans cette région reculée du pays.

 

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