À peine rentré au pays, l’ancien président François Bozizé est menacé d’arrestation.

Publié le 16 décembre 2019 , 5:35
Mis à jour le: 16 décembre 2019 5:35 pm
François Bozizé (RCA), président de la République centrafricaine, au palais de la Renaissance le 13 mars 2013, dix jours avant la prise de Bangui par les rebelles de la Seleka. Photo de Vincent Fournier/Jeune Afrique  
François Bozizé (RCA), président de la République centrafricaine, au palais de la Renaissance le 13 mars 2013, dix jours avant la prise de Bangui par les
rebelles de la Seleka. Photo de Vincent Fournier/Jeune Afrique

 

À peine rentré au pays, l’ancien président François Bozizé est menacé d’arrestation.

 

Bangui (rcc) – « Nous n’avons aucun signe de sa présence sur le sol centrafricain. Mais si l’information se révèle vraie, le mandat d’arrêt délivré à son encontre en 2013 sera exécuté automatiquement », a annoncé le parquet général de Bangui, lors d’un échange téléphonique avec la rédaction du CNC.

 

La nouvelle de l’arrivée surprise à Bangui de l’ancien chef de l’État François Bozizé a profondément bouleversé l’opinion publique ce lundi 16 décembre. Personne n’ose y croire, y compris le pouvoir de Bangui qui qualifie cette information de rumeurs non fondées : « nous n’avons aucune indication, encore moins un signe de sa présence sur le territoire national », a réagi le porte-parole de la présidence Albert Yaloké dans un échange téléphonique.

Pour la justice centrafricaine, qui avait lancé un mandat d’arrêt à son encontre en 2013 à l’époque de l’ancien président de transition Michel Djotodia, si la présence de l’ancien chef de l’État François Bozizé se confirme, le mandat d’arrêt sera automatiquement exécuté : « Pour le moment, nous avons appris la nouvelle de son retour en Centrafrique par la voie de presse sans que cela soit confirmé par notre bureau. Dans le cas où la nouvelle s’avère vraie, le mandat d’arrêt émis à son encontre sera exécuté naturellement », a indiqué le parquet général de Bangui, lors d’un échange téléphonique avec la rédaction du CNC.

Au-delà des autorités centrafricaines, l’opinion publique nationale est aussi divisée sur la question du retour de l’ancien chef de l’État au pays.

Pour certains, il est bien normal que Bozizé soit rentré. C’est avant tout son pays. « Même si la justice centrafricaine a des choses à lui reprocher, laissez-lui le temps de se défendre devant la justice de son pays comme tout autre citoyen», réagissent-ils dans les rues de la capitale Bangui. Tandis que les autres, qui ne veulent entendre le retour de Bozizé, préfèrent se moquer de lui : « …il a fui comme un lapin devant les Seleka, le voilà de retour comme une souris dans sa cache de Boy-Rabe. Nous attendons de voir la réaction concrète des autorités judiciaires. Il faut l’arrêter immédiatement si la nouvelle de son retour se confirme ».

Cependant, à Bangui, un collectif des victimes du régime de l’ancien président François Bozizé se prépare à descendre dans les rues de la capitale au courant de cette semaine afin de demander son arrestation.

Depuis quelques semaines, dans les arrondissements de Bangui, le parti KNK, créé par l’ancien chef de l’État François Bozizé, organise des meetings, avec l’appui de certains partis politiques de l’opposition pour exiger aux autorités la délivrance d’un passeport à leur leader, qui est par ailleurs sous sanction des nations unies, mais aussi boudées par les compagnies aériennes qui sont menacées des mesures répressives  par une circulaire du ministère centrafricain de l’Aviation civile, laquelle le collectif de ses  avocats avait déposé un recours en annulation devant le tribunal administratif le mois dernier. Depuis cette date, la tension entre les autorités et le parti de l’ancien président Bozizé est palpable.

Affaire à suivre…

 

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