Centrafrique : le BRDC déclare désormais la guerre au hold-up électoral de Touadéra

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le BRDC déclare désormais la guerre au hold-up électoral de Touadéra

 

3 leaders du BRDC, à gauche M. Anicet Georges DOLOGUÉLÉ président du parti URCA, au milieu M. Martin ZIGUELÉ président du parti MLPC et à droite M. Mahamat KAMOUN président du BTK lors de la conférence de presse du jeudi 25 septembre 2025 au siège du BRDC.
3 leaders du BRDC, à gauche M. Anicet Georges DOLOGUÉLÉ président du parti URCA, au milieu M. Martin ZIGUELÉ président du parti MLPC et à droite M. Mahamat KAMOUN président du BTK lors de la conférence de presse du jeudi 25 septembre 2025 au siège du BRDC. Photo CNC

 

Rédigé le 02 octobre 2025 .

Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC). 

Le Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution (BRDC) vient de tenir sa plénière ce lundi 29 septembre 2025 et a adopté des résolutions qui constituent un réquisitoire accablant contre le régime Touadéra. Ces résolutions démontent méthodiquement l’illégalité du processus électoral en cours et appellent les Centrafricains à la résistance contre ce que l’opposition qualifie de “grossier hold-up électoral”.

 

Le BRDC qualifie la convocation du corps électoral par décret présidentiel d’acte “non seulement illégal, mais rejetant tout dialogue”. Cette décision unilatérale du président Touadéra alias Baba Kongoboro confirme ce que nous dénonçons depuis des mois : le régime MCU a choisi la confrontation plutôt que la concertation, l’autoritarisme plutôt que le dialogue démocratique.

 

L’absence de liste électorale définitive affichée un an avant l’organisation des scrutins, comme l’exige l’article 19 du code électoral, rend cette convocation totalement illégale. Cette violation claire de la loi n’est pas accidentelle. Elle est le signe de la volonté délibérée du régime d’organiser des élections dans des conditions qui lui permettent de manipuler les résultats à sa volonté.

 

Le BRDC constate que cette décision constitue également “un défi lancé au peuple centrafricain ainsi qu’à la communauté internationale qui a fait de l’organisation du dialogue le préalable à l’organisation d’élections libres, transparentes, inclusives et acceptables”. En ignorant cette exigence de la communauté internationale, Touadéra confirme qu’il se moque totalement de l’opinion mondiale et qu’il est déterminé à organiser ses élections truquées coûte que coûte.

 

L’opposition note que le gouvernement a “décidé de fermer la porte à la résolution des points de divergence par le dialogue et de préférer la confrontation, avec des menaces claires émanant du Premier ministre lors de sa conférence de presse”. Cette attitude belliqueuse contraste violemment avec le traitement réservé aux chefs de groupes armés à qui “le gouvernement avait déroulé le tapis rouge”.

 

Cette différence de traitement est scandaleuse. Le régime MCU négocie avec les rebelles, leur offre des postes ministériels, leur garantit l’impunité, mais menace l’opposition démocratique et refuse tout dialogue. Cette inversion des priorités transforme la violence armée en voie royale vers le pouvoir tandis que l’opposition légale se voit traitée en ennemie.

 

Le BRDC constate que “le pouvoir MCU a décidé d’aller à des parodies d’élections sans fichier électoral affiché dans des lieux publics”. Cette expression – “parodies d’élections” – résume parfaitement ce qui se prépare. Des scrutins sans listes électorales vérifiables, sans transparence, sans possibilité pour les citoyens de contrôler leur inscription, ne sont pas des élections mais des parodies destinées à légitimer un hold-up démocratique.

 

L’opposition demande à l’ANE “d’arrêter cette fuite en avant dangereuse dans la conduite hasardeuse des opérations électorales et de rendre publique la liste des nombreux défis auxquels elle fait face”. Cette demande légitime appelle l’institution électorale à la responsabilité et à l’honnêteté. Si l’ANE ne peut pas organiser des élections correctes dans les délais impartis, qu’elle le dise officiellement et sollicite un report plutôt que de précipiter le pays dans une crise électorale majeure.

 

Le BRDC identifie une contradiction juridique majeure : “Le code électoral est en conflit ouvert avec la Constitution du 30 août 2023, donc inapplicable”. Cette observation technique cache une bombe politique. Selon les articles 10 et 67 de la nouvelle Constitution, aucun candidat potentiel, y compris Touadéra lui-même, ne pourrait se prévaloir de la qualité de “centrafricain d’origine”.

 

Cette disposition constitutionnelle transforme tous les candidats potentiels en inéligibles, y compris le président sortant. La seule solution pour contourner cet obstacle serait de modifier à nouveau la Constitution ou de trouver une solution politique par le dialogue. Mais Touadéra refuse le dialogue. Il s’enferme ainsi dans une impasse juridique dont il ne pourra sortir que par la force ou la manipulation.

 

Si le Conseil Constitutionnel “dit le droit”, l’élection présidentielle ne pourrait tout simplement pas avoir lieu faute de candidats éligibles. L’enregistrement des candidatures prévu à partir du 2 octobre “n’est tout simplement pas possible” juridiquement. Cette situation absurde témoigne de l’improvisation institutionnelle qui caractérise le régime MCU.

 

Face à ce “grossier hold-up électoral en préparation”, le BRDC “appelle tous les Centrafricains à se sentir concernés et à s’inspirer de leur propre histoire de lutte politique pour refuser collectivement que leur avenir leur soit volé”. Cet appel à la résistance citoyenne marque un tournant dans la stratégie de l’opposition qui demande aux Centrafricains “de se tenir prêts, le moment venu, pour manifester leur désapprobation”.

 

L’opposition demande également “à tous les partis politiques de l’opposition démocratique, ainsi qu’aux associations de la société civile de mobiliser leurs militants et adhérents afin de se tenir prêts pour la lutte de la sauvegarde de notre démocratie chèrement acquise, que Monsieur Touadéra et le MCU sont en train de détruire”. Cette mobilisation générale témoigne de la gravité de la situation et de la détermination de l’opposition à ne pas laisser passer ce hold-up sans réaction.

 

Le BRDC félicite “la communauté internationale pour son refus de financer des élections illégales” et attire “l’attention de la MINUSCA quant à un quelconque soutien logistique, matériel ou financier, sous le prétexte que cela ferait partie de son mandat”. Ce message sans ambiguïté met en garde les Nations Unies contre toute complicité passive dans l’organisation d’élections truquées.

 

Ces résolutions du BRDC constituent un document politique majeur qui démonte méthodiquement l’illégalité du processus électoral en cours. Elles confirment que le régime Touadéra a choisi de transformer la République centrafricaine en sa propriété personnelle, organisant des élections sur mesure dans le mépris total de la loi, de l’opposition et de l’opinion internationale.

 

La question n’est plus de savoir si ces élections seront légales – elles ne le sont déjà pas. La question est de savoir si le peuple centrafricain acceptera passivement ce hold-up ou si, comme le demande le BRDC, il se mobilisera pour défendre ce qu’il reste de démocratie dans ce pays.​​​​​​​​​​​​​​​​

 

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