Égorgé, décapité et brûlé, les mercenaires russes tuent un pasteur centrafricain à Mala (Kémo)

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Égorgé, décapité et brûlé, les mercenaires russes tuent un pasteur centrafricain à Mala (Kémo)

Égorgé, décapité et brûlé, les mercenaires russes tuent un pasteur centrafricain à Mala (Kémo)
Les mercenaires russes du groupe Wagner . CopyrightDR

 

Le 7 août, à Mala, un pasteur est tué et brûlé par des mercenaires russes, sous les yeux impuissants de ses deux enfants qui observent la scène depuis leur cache dans la foret.

Rédigé le 18 août 2025 .
Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC).
Dans la préfecture de Kémo, un crime atroce vient d’être commis par des mercenaires russes du groupe Wagner contre un homme de foi, montrant une fois de plus l’impunité totale dont jouissent ces forces criminelles russes sur le territoire centrafricain.

Cette matinée du 7 août ressemblait à toutes les autres dans la vie du vieux pasteur quand il marchait avec ses deux fils sur le chemin du retour, après avoir passé quelques heures dans son champ près de Mala, une ville centrafricaine située à 305 kilomètres de Bangui. Rien ne laissait présager que ces pas seraient les derniers de sa vie.

lorsque des mercenaires russes, revenant d’une patrouille dans un village à côté, les ont aperçus. Et quand la colonne de mercenaires russes s’approche de plus en plus d’eux, l’homme a reconnu le danger. Le pasteur a dit à ses enfants de s’enfuir immédiatement dans la brousse, comme il est d’usage dans les villages quand on craint pour sa vie. Les deux garçons ont obéi et se sont dissimulés dans les hautes herbes, tandis que leur père, trop âgé pour courir, a poursuivi son chemin au bord de la route.

Finalement, les mercenaires Russes se sont arrêtés juste à sa hauteur, et commencent à lui poser des questions sur sa présence et ses déplacements. Que faisait-il là ? D’où venait-il ? Le pasteur a répondu avec franchise : il rentrait de son travail aux champs. Cette vérité banale n’a pas suffi à calmer leurs soupçons. Ils l’ont forcé à s’agenouiller sur la route.

Ce qui a suivi dépasse ce qu’un esprit humain peut accepter. Sous les yeux de ses propres enfants, cachés à quelques mètres dans la brousse, l’homme a été égorgé, puis décapité. Son corps a ensuite été livré aux flammes. Les deux jeunes témoins de cette horreur n’oublieront jamais.

De retour au village, les deux jeunes orphelins ont couru vers le chef et déclarent : “Les Russes ont tué papa et l’ont brûlé”, ont-ils dit entre leurs sanglots. Aussitôt, la nouvelle s’empare de Mala, et des dizaines des villageois se sont rendus sur le lieu du crime. Sur place, ils ont constaté finalement les faits de leurs propres yeux. Certains on voulu récupérer la dépouille, mais leur chef les a dit non, car, ces mercenaires ont déjà piégé dans le passé des corps avec des explosifs pour faire plus des dégâts parmi tous ceux qui tentent de s’approcher. Mieux valait ne pas prendre de risques.

L’information a circulé de maison en maison, puis a franchi les limites de Mala. À Dékoua, situé à 45 kilomètres de Mala, les autorités ont réagi avec une rapidité suspecte. Des gendarmes ont été dépêchés vers Mala, prétendument pour maintenir l’ordre. Leur vraie mission était tout autre.

En réalité, ce que les gens ne savent pas encore à Mala, tous ces hommes en uniforme, que ça soit des centrafricains ou pas, travaillent main dans la main avec les mercenaires russes. Ainsi, des gendarmes ont été envoyés par les russes depuis Dékoua à Mala sous prétexte d’assurer la sécurité. L’arrivée de ces gendarmes centrafricains à Mala rassure les habitants, qui ont accepté de parler à leurs compatriotes. Chacun commence à exprimer sa colère : le chef du village, son capita, le Président de la jeunesse et d’autres responsables coutumiers prennent la parole l’un après l’autre pour expliquer les faits aux gendarmes. Or, pour ces derniers, l’objectif est de recueillir des informations sur les identités des prétendus meneurs de trouble dans le village après l’assassinat du Pasteur par les mercenaires russes.

De retour à Dékoua, ces gendarmes ont fait le compte rendu aux mercenaires russes, en pointant le chef du village, son capita, le Président de la jeunesse et d’autres figures locales d’être les meneurs de trouble à Mala après l’assassinat du Pasteur. Aussitôt, le lendemain, l’expédition punitive s’est mise en route. Mercenaires russes et gendarmes sont arrivés ensemble à Mala. Ils ont capturé un jeune homme au hasard et l’ont roué de coups jusqu’à ce qu’il accepte de les montrer les domiciles du chef du village, de son capita, du Président de la jeunesse et autres. Les mercenaires russes et les gendarmes ont commencé à incendier un par un leurs habitations. En tout, huit maisons ont brûlé ce jour-là. La fumée montait encore quand les derniers habitants ont quitté le village dans la panique pour s’en fuir dans la brousse.

Les organisations humanitaires, informées de la nouvelle, ont tenté en vain d’accéder aux lieux du massacre. Peine perdue. Les Russes avaient organisé une surveillance permanente de la route depuis Dékoua. Dès qu’un véhicule suspect se dirigeait vers Mala, Les russes démarrent leurs motos depuis Dékoua et filent vers Mala. Les mercenaires arrivaient toujours les premiers sur la scène de crime.

Face à cette présence menaçante des russes, les équipes de l’ONG qui sont venues au départ pour filmer les cendres et documenter les faits se contentaient finalement de simuler une distribution alimentaire, posaient quelques questions de pure forme et reprenaient la route vers 17 heures. Aucun témoin gênant n’a pu documenter la réalité.

Même les Casques bleus de la MINUSCA ont échoué. Leurs véhicules blindés n’ont pas impressionné les mercenaires, qui ont reproduit la même manœuvre. Face à la présence des russes sur le lieu, les soldats onusiens ont fini par dépasser Mala comme s’ils vont dans un autre village. Ils sont allés loin pour recueillir des témoignages sans valeur et sont repartis bredouilles.

L’humiliation finale est venue des mercenaires eux-mêmes. Ils ont ordonné aux jeunes de Mala de nettoyer les traces du crime. Sous la menace des armes, les villageois ont ramassé les ossements calcinés de leur pasteur et ont effacé toute trace de l’exécution.

Aujourd’hui, Mala vit dans la terreur. Évoquer le meurtre du pasteur ou les représailles qui ont suivi expose immédiatement aux pires sanctions. Cette loi du silence s’étend bien au-delà du village martyrisé.

Pourtant, l’affaire est connue de tous les échelons de l’État. Le Préfet de la Kémo et le gouverneur de la région ont été informés. Le gouvernement centrafricain aussi. Le président Touadéra lui-même connaît les détails de cette exaction commise sur son territoire. Mais aucune voix officielle ne s’est élevée pour condamner ces actes.

Dans cette pauvre République centrafricaine désormais sous tutelle russe, certaines vérités sont devenues indicibles. Le pouvoir des mercenaires ne se limite plus au contrôle militaire : il s’étend désormais à la parole publique elle-même.

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