L’Assemblée nationale ouvre une enquête sur le scandale du stade 20.000 places de Bangui
Par la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique.
L’affaire de la réhabilitation du stade 20.000 places de Bangui prend une nouvelle tournure. L’Assemblée nationale vient d’ouvrir une commission d’enquête parlementaire pour faire la lumière sur la gestion controversée des 400 millions de francs CFA alloués à ce projet. Cette décision intervient après l’audition tumultueuse du ministre de la Jeunesse et des Sports, Héritier Doneng, dont les explications n’ont pas convaincu les députés.
Une visite présidentielle éclair au stade 20.000 places de Bangui qui interroge
Le 12 novembre, Baba Kongoboro, accompagné de son Premier ministre et de l’ensemble du gouvernement, s’est rendu sur le site du stade 20.000 places de Bangui pour une inspection des travaux. Cette visite éclair de cinq minutes, sans déclaration officielle, n’a fait que renforcer les interrogations sur ce chantier controversé du stade 20 000 places. Le lendemain, le ministre Doneng était convoqué devant l’Assemblée nationale pour s’expliquer sur cette affaire.
Une audition parlementaire qui tourne au fiasco
Le 13 novembre, convoqué à l’assemblée nationale, le ministre Doneng faisait de déclaration très controversée, poussant le Président de l’assemblée nationale à a s’interroger.
“Le ministre s’est comporté comme un élève qui n’ayant pas appris sa leçon, cherche à rejeter la faute de ses échecs aux examens sur ses enseignants”, a déclaré sans ambages le président de l’Assemblée nationale, Simplice Mathieu Sarandji. Les parlementaires ont été particulièrement consternés par le niveau de français approximatif du ministre et ses explications décousues, plus dignes selon eux d’une conversation de quartier que d’une audition parlementaire.
Des déclarations qui provoque la suspicion
Lors de son audition, le ministre Doneng a stupéfié l’assemblée en déclarant avoir réhabilité, en plus d’éjecter ses propres moyens dans la réhabilitation du stade 20.000 places de Bangui , trois stades sur ses fonds personnels : le stade municipal, le stade Toungoufara et le stade omnisport. Une affirmation qui a provoqué l’indignation des parlementaires, rappelant qu’à sa nomination il y a 11 mois, ce même ministre déclarait même ne pas posséder un simple véhicule personnel.
“Comment un ministre qui se disait sans moyens à sa prise de fonction peut-il subitement financer la rénovation de trois stades ? Où a-t-il trouvé tout cet argent en si peu de temps ?”, s’est interrogé un député, sous-entendant un probable détournement massif de fonds publics. Pour les parlementaires , le ministre Doneng n’est pas l’État. Il ne doit pas utiliser son argent personnel pour des infrastructures publiques, ont-ils souligné, suspectant une tentative de dissimulation de détournement de fonds.
Ces déclarations maladroites du ministre n’ont fait que renforcer les soupçons sur sa gestion des 400 millions alloués au projet de la réhabilitation du stade 20.000 places de Bangui .
Le mystère de la fermeture du complexe sportif Barthélemy Boganda
La commission s’intéressera également à la fermeture inexpliquée du complexe sportif Barthélemy Boganda. Cette décision, officiellement justifiée par une inspection prévue de la CAF entre le 29 octobre et le 3 novembre, pénalise de nombreux professionnels : avocats, comptables, architectes, restaurateurs et commerçants locataires des lieux. Seuls quelques privilégiés, dont l’épouse du directeur général de l’ONASPORT qui y fabrique des glaces, ont été autorisés à poursuivre leurs activités.
Création et gestion opaque du parking qui interroge
Après la fermeture du complexe sportif Barthélemy Boganda par le ministre Doneng, celui-ci a créé un nouveau parking pour le public et les clients du complexe, dont il récolte les frais. Mais là encore, la gestion dudit parking pose aussi des questions. Les usagers sont contraints de payer des tickets de stationnement sans qu’aucun service de gardiennage ne soit assuré. Les recettes disparaissent dans des circuits opaques, alimentant les suspicions de détournement.
Réhabilitation du stade 20.000 places de Bangui : un projet mal engagé dès le départ
L’affaire avait pourtant bien mal commencé. Les constructeurs chinois, qui avaient initialement bâti le stade 20.000 places de Bangui , proposaient une rénovation complète pour un milliard de francs CFA. Le gouvernement a préféré opter pour une solution locale à 400 millions, confiant le chantier au ministère de la Jeunesse et des Sports. Cette décision s’est révélée désastreuse : les travaux, réalisés par des entreprises aux contours flous, n’ont donné aucun résultat tangible.
Les enjeux sportifs en arrière-plan
Cette réhabilitation du stade 20.000 places de Bangui était pourtant nécessaires. La CAF avait suspendu les matchs internationaux dans ce stade en raison de sa non-conformité aux normes. La Centrafrique se trouve donc privée d’enceinte homologuée pour ses rencontres internationales, une situation qui pénalise le développement du football national.
L’heure des comptes
Les députés semblent déterminés à faire toute la lumière sur ce scandale de détournement de fonds publics. Cette affaire pourrait marquer un tournant dans l’exercice du contrôle parlementaire en République centrafricaine. Elle intervient dans un contexte de tensions croissantes entre l’exécutif et le législatif sur la gestion des deniers publics.
Les prochaines étapes
La commission d’enquête devra notamment établir :
– Le détail précis de l’utilisation des 400 millions de francs CFA
– L’identité et les liens des entreprises attributaires des marchés
– Les raisons de l’échec des travaux de réhabilitation
– Les responsabilités dans la fermeture du complexe sportif
– La destination réelle des recettes du parking
Une affaire à suivre qui pourrait révéler d’autres surprises et entraîner des bouleversements majeurs au sein du gouvernement centrafricain.
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