De la grandeur à la décadence : Quand la RCA rivalisait avec la Suisse !
Ces années glorieuses où la RCA faisait rêver l’Afrique (1958-1974)
Bangui, CNC. Dans son ouvrage magistral “La RCA doit-elle toujours dépendre des autres ?” (août 2024), Élie OUEIFIO nous plonge dans une période que beaucoup de Centrafricains considèrent aujourd’hui comme un âge d’or perdu. À l’heure où le pays peine à assurer les services les plus élémentaires à sa population et dépend largement de l’aide internationale, l’auteur nous rappelle qu’il y a à peine un demi-siècle, la RCA était surnommée la “Suisse d’Afrique”. Un surnom qui, au regard de la situation actuelle, semble presque relever du mythe.
À travers une analyse rigoureuse, Élie OUEIFIO décortique cette période fascinante où la RCA, loin d’être à la remorque des autres nations, traçait sa propre voie vers le développement. Comment un pays qui exportait ses produits, gérait ses propres industries et assurait son autosuffisance alimentaire a-t-il pu devenir l’un des plus dépendants du continent ? Cette question fondamentale traverse son analyse et nous invite à redécouvrir une période où tout semblait possible.
la RCA : naissance d’une nation (1958 – 1960)
L’histoire moderne de la République Centrafricaine débute le 1er décembre 1958, lorsque Barthélemy Boganda transforme l’Oubangui-Chari en République Centrafricaine. Cette décision historique fait suite à la victoire du “oui” lors du référendum du 28 septembre 1958, marquant la volonté du peuple de s’engager sur la voie de l’autodétermination.
L’héritage de Barthélemy Boganda : Une vision pour l’avenir de la RCA
Barthélemy Boganda, père fondateur de la nation, inscrit son action dans une vision profondément humaniste, résumée par sa devise “Zo Kwe Zo” (“tout être humain est une personne”). Cette philosophie, révolutionnaire pour l’époque, pose les fondements d’une société égalitaire et affirme la dignité intrinsèque de chaque citoyen.
la RCA à l’ère David Dacko (1959 – 1965) : Les premiers pas
Une administration de proximité
David Dacko, jeune instituteur devenu premier président, met en place une politique de proximité remarquable :
– Connaissance personnelle des chefs de quartiers et de villages de la RCA
– Contact direct avec les populations
– Compréhension fine des réalités du terrain
– Politique économique adaptée aux besoins locaux
Les fondations économiques de la RCA
Sous sa direction, le pays engage des partenariats stratégiques :
– Collaboration avec la Chine pour le développement de la riziculture à Boyali
– Partenariat avec Israël pour l’exploitation minière
– Mise en place des premières structures économiques nationales
la RCA à l’époque Bokassa (1966-1974) : L’apogée du développement
Une vision développementaliste ambitieuse
Jean-Bedel Bokassa impulse une dynamique de développement sans précédent :
Infrastructures et transport
– Programme massif de construction routière
– Entretien régulier du réseau routier national
– Développement des voies de communication interurbaines
– Équipement des préfectures en matériel d’entretien routier
Agriculture et élevage
– Création d’instituts de recherche agronomique (ISDR, BDPA, ICRA)
– Lancement de l'”Opération Bokassa” pour l’autosuffisance alimentaire
– Soutien à la modernisation agricole
– Développement de l’élevage
Industrie et énergie
Création d’un tissu industriel diversifié :
– ICAT (Industrie Centrafricaine de Textile) à Boali
– UCATEX (Usine Centrafricaine de Textile) à Bangui
– SOCACIG (Société Centrafricaine de Cigarette)
– MANUCACIG (Manufacture Centrafricaine de Cigare)
– HUSACA (Usine de Savonnerie Centrafricaine)
– Autres industries manufacturières
Communication et infrastructures
– Développement des télécommunications dans toutes les préfectures
– Création d’une flotte fluviale entre Bangui et Brazzaville
– Établissement d’une flotte aérienne nationale
– Développement de la radio et de la télévision nationales
la RCA , un modèle de développement intégré
Cette période se caractérise par :
- Une vision claire du développement national
- Une politique d’industrialisation cohérente
- Un souci constant de l’autosuffisance alimentaire
- Une attention particulière aux infrastructures
- Une valorisation des ressources nationales
L’éthique au cœur du développement de la RCA
– Lutte active contre la corruption
– Promotion de la valeur travail
– Respect de la chose publique
– Discipline sociale et civique
Les facteurs de réussite
Plusieurs éléments expliquent les succès de cette période :
– Une vision claire du développement national
– Un leadership fort et déterminé
– Une administration efficace
– La mobilisation des ressources nationales
– La stabilité politique relative
– L’engagement populaire dans le développement
En claire, la période 1958 – 1974 représente véritablement l’âge d’or de la RCA. Elle démontre la capacité du pays à se développer par ses propres moyens quand les conditions de bonne gouvernance sont réunies. Cette époque reste une référence et une source d’inspiration pour le renouveau national contemporain.
Les réalisations de cette période prouvent qu’avec une vision claire, une gestion rigoureuse et un leadership déterminé, la RCA peut atteindre des niveaux remarquables de développement. Ces années fondatrices constituent un héritage précieux et un modèle dont les leçons restent pertinentes pour relever les défis actuels du pays.
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